Rémi Juët est formateur consultant chez Imago Management Toulouse.
« Le gestionnaire de flotte doit convaincre ses conducteurs d’adopter certaines consignes. Il doit donc manager des salariés dont il n’est pas le supérieur hiérarchique. Pour réaliser ce travail, il faut avant tout se montrer bienveillant. Avoir un lien hiérarchique avec le managé confère un pouvoir lié au statut. Mais pas d’autorité. Manager un conducteur, parfois son supérieur hiérarchique, consiste donc à construire avec lui un lien conférant une autorité morale. C’est la première étape.
Il est important d’établir une relation contractuelle, pas affective. Ce contrat de...
Rémi Juët est formateur consultant chez Imago Management Toulouse.
« Le gestionnaire de flotte doit convaincre ses conducteurs d’adopter certaines consignes. Il doit donc manager des salariés dont il n’est pas le supérieur hiérarchique. Pour réaliser ce travail, il faut avant tout se montrer bienveillant. Avoir un lien hiérarchique avec le managé confère un pouvoir lié au statut. Mais pas d’autorité. Manager un conducteur, parfois son supérieur hiérarchique, consiste donc à construire avec lui un lien conférant une autorité morale. C’est la première étape.
Il est important d’établir une relation contractuelle, pas affective. Ce contrat de départ doit être formalisé et/ou écrit. Et s’il ne l’est pas, il faut se montrer le plus clair et le plus engageant possible sur ce que le gestionnaire attend des conducteurs. Les deux parties savent alors si le contrat est respecté ou pas. Elles objectivent les éventuels désaccords et suppriment toute ambiguïté qui, sinon, génère du flou, une perte d’énergie et produit de l’insatisfaction.
Ensuite, le gestionnaire doit se positionner comme un prestataire-conseiller en interne avec les mêmes exigences que celles d’un prestataire externe. Le mieux est donc de formaliser par écrit les droits et devoirs de chacun. Car les écarts entre ce que je dis, ce que j’entends et ce qui est retenu peuvent être importants.
Reste à faire passer les messages. Je conseille de ne pas présenter les consignes comme des ordres : les résultats peuvent laisser à désirer quand il n’y a pas de lien de subordination. En revanche, il est intéressant d’interroger les conducteurs sur leurs pratiques puis d’émettre des avis pédagogiques, car un salarié n’est pas prêt à suivre un conseil qu’il n’a pas demandé. Le gestionnaire de parc doit se placer dans un rôle d’enseignant pour amener l’interlocuteur à une prise de conscience. Sans pouvoir hiérarchique, tout dépendra de la qualité de la relation instaurée qui pourra déboucher sur une légitimité accordée au gestionnaire du parc. Ou pas ».