
Avec Renault ElectriCity, le groupe français veut donner un futur lisible pour ses trois usines à l’avenir incertain. Une incertitude due à une sous-capacité chronique depuis la fin annoncée des productions des Talisman, Espace et Scénic à Douai (Nord). Mais aussi à la baisse des cadences de fabrication des utilitaires dans celles de Maubeuge (Nord) et des composants moteur et boîtes de Ruitz (Pas-de-Calais). Ainsi, l’usine de Douai « conçue pour fabriquer 300 000 véhicules par an, tourne tout juste à 10 % de sa capacité », précise Mariette Rih, déléguée syndicale FO.
Le plus grand pôle électrique d’Europe
L’accord a été signé ce mardi 8 juin 2021 par l’ensemble des syndicats, y compris SUD et la CGT, fait assez rare pour être souligné. Pour sa part, Luciano Biondo, récent directeur de Renault ElectriCity (ex-patron de l’usine toute proche de Toyota de Valenciennes) déclare : « Je suis très fier d’avoir contribué à cette création, symbole du savoir-faire et de l’innovation technologique de Renault. »
Baptisée « Renault ElectriCity », la nouvelle entité créée regroupera au 1er janvier 2022 ces trois usines très proches géographiquement. Celles-ci qui emploient près de 5 000 salariés, avec à la clé la création de 700 emplois d’ici 2025, répartis dans les trois unités. Sans oublier la mise en œuvre au sein de ce « Pôle Industriel Nord » d’un centre universitaire et de formation consacré à la propulsion électrique.
400 000 véhicules électriques à terme
À terme, Renault prévoit de produire 400 000 véhicules électriques VP et VUL par an. Dont, dès cette année, la nouvelle Mégane E-Tech électrique basée sur la plate-forme modulaire CMF-EV, commune au Nissan Ariya (voir la brève). Le futur SUV compact Kadjar basé sur cette plate-forme y sera aussi fabriqué, tout comme les futurs petits véhicules et utilitaires électriques du segment B, dont la R5 et le Kangoo électriques (voir notre brève), ainsi que ses homologues Mercedes et Nissan.
Bien entendu, l’ensemble des composants seront fabriqués dans ce pôle, y compris les batteries grâce à l’implantation annoncée au JORF le 20 mai 2021 du chinois Envision-AESC Group, déjà partenaire de Nissan pour la Leaf.