
Des moteurs diesel qui ne peuvent plus fonctionner au diesel, mais seulement au B100 : c’est ce que Renault Trucks et Volvo Trucks ont mis au point en juillet dernier. Appelés véhicules B100 Irréversibles, Exclusifs ou Bloqués, ces PL ne seront accessibles qu’à l’achat. Leur spécificité se verra reportée sur leur carte grise, avec l’inscription B1 dans le champ P3 indiquant l’énergie utilisée. Ils bénéficieront ainsi du suramortissement de 60 à 40 % jusqu’au 31 décembre 2024 sur l’achat de véhicules neufs.
Renault Trucks et Volvo Trucks en première ligne
Au vu de l’antériorité de son accord commercial avec Avril, Renault Trucks prévoit cette irréversibilité pour ses gammes lourdes T, T High, C et K avec des motorisations de 13 l en 480 ch Euro VI Step D et E. Mais aussi pour ses gammes moyennes D, D Wide et C équipées de moteurs Euro VI de 5 et 8 l en 240 ch en 4×2 et en 320 ch. Volvo Trucks les proposera sur ses FM et FH équipés d’un moteur D13 de 460 et 500 ch, sur ses FL à moteur D5 de 240 ch et sur ses FE dotés d’un moteur D8 de 320 ch.

B100 réversible en rétrofit
Cette irréversibilité ne garantit cependant pas que l’Union Européenne étendra l’usage de l’Oleo100 au-delà des 7 % prévus parmi les biocarburants ou de l’année 2030, date où l’UE avait prévu de l’exclure des biocarburants en tant que concurrent de l’alimentation humaine. Par ailleurs, le marché de ces véhicules concerne surtout la France, ce qui limite le potentiel de la revente des VI en fin de vie. Les deux constructeurs ont donc maintenu en parallèle leur offre de rétrofit en B100 réversible pour les transporteurs qui voudraient revenir au gazole ou adopter un biocarburant de deuxième génération. Mais ces VI B100 réversibles ne bénéficieront d’aucun avantage fiscal.

– 60 % de CO2 pour 2 600 km d’autonomie
Avril propose des cuves destinées aux transporteurs roulant en Renault Trucks, Volvo Trucks ou Scania, ce qui crée un réseau d’avitaillement naturel. L’Oleo100 et les B100 apparaissent alors en concurrents directs du GNV et des autres biocarburants sur la décennie actuelle. Le B100 coûte le même prix que le gazole. Et si son pouvoir calorique plus faible génère une surconsommation d’environ 3 %, il offre 2 600 km d’autonomie et une facilité d’usage inaccessibles au GNC, au GNL et peut-être même à l’hydrogène. Enfin, sa réduction de 60 % des émissions carbonées peut être complétée par l’ajout d’un filtre à particules et d’un réservoir d’AdBlue pour restreindre les émissions de particules fines et de Nox.
