Rencontres Flottes Automobiles 2012 : une grande première et un succès

Rencontres Flottes Automobiles 2012 : une grande première et un succès

Optimisation des coûts, véhicules verts, outils de gestion, remarketing ou périmètre d’intervention des gestionnaires de flotte : organisées le 22 mars dernier à Paris, les premières Rencontres Flottes Automobiles ont multiplié les éclairages sur la profession. Avec la présence très active de 44 exposants et la tenue de douze ateliers-débats.
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Rencontres Flottes Automobiles 2012 : une grande première et un succès

Plus de 1 000 gestionnaires de parc et de responsables des achats s’étaient donné rendez-vous aux premières Rencontres Flottes Automobiles, dans le cadre de l’Eurosite George V à Paris. Une foule dense qui s’est rendue sur les stands des 44 prestataires : des loueurs aux assureurs en passant par les pétroliers. Pour les visiteurs, ces stands ont offert une véritable opportunité de « sourcing ». Mais cette journée a aussi donné l’occasion de rencontres entre confrères et d’échanges sur le métier.

En parallèle, les douze ateliers-débats ont fait émerger un leitmotiv commun aux participants : celui des économies de gestion. Certains ateliers étaient spécifiquement consacrés à cette question, comme ceux traitant de la réduction des risques, des valeurs résiduelles, de la géolocalisation ou encore des leviers de baisse des coûts à actionner dans le contexte de crise.

Le véhicule électrique toujours en question

Mais ce thème des économies de gestion a aussi pu émerger lors de l’atelier sur les véhicules électriques (VE). Animé par Olivier Rigoni, directeur associé du cabinet de conseil Cogecar, ce débat a permis de prendre la mesure de la familiarisation croissante des professionnels avec ces nouveaux véhicules, mais aussi de réfléchir à l’opportunité économique de leur intégration dans les flottes. À propos du VE, la question de la dangerosité de l’absence de bruit a été posée. L’évolution des réglementations et l’intégration de dispositifs de sonorisation des véhicules devraient balayer cette inquiétude à moyen terme, comme l’a indiqué Alexandre Kettenhofen, responsable régional du développement du réseau, pour Renault parc entreprises.

Les questions du public ont été très pointues sur l’autonomie, la sécurité ou l’accès aux dispositifs de recharge. Gilles Furet et Guy Consumi ont conjointement répondu, le premier en tant que chargé de mission pour EDF à la direction transports et véhicules électriques, et le second en qualité de chef du service parc automobile du conseil général des Yvelines. Dans les projections du responsable d’EDF, la charge rapide ne présentera que 5 % des recharges : pour les dépannages ou dans de rares cas de dépassement d’autonomie. Mais l’essentiel du rechargement se fera à domicile ou sur les lieux de travail, a prédit Gilles Furet, et de plus en plus au fur et à mesure de la familiarisation avec le VE.

L’écosystème électrique se construit peu à peu

Le conseil général des Yvelines participe au projet Save, un test d’exploitation en grandeur réelle de l’électrique qui réunit aussi bien Renault que les fabricants de bornes ou EDF. Fort de cette expérience, Guy Consumi a évalué le prix moyen de 100 km pour un VE autour de 1,82 euro, l’équivalent de la consommation de 15,7 kWh au tarif normal d’EDF. Un coût qu’il a estimé quatre fois inférieur à celui du véhicule thermique traditionnel.

Mais si l’électrique peut venir concurrencer le thermique sur la consommation, les constructeurs doivent encore améliorer son coût total. « Le prix des batteries doit encore être réduit, a souligné Gilles Furet, de 2 à 2,5 fois pour atteindre un TCO équivalent au thermique. » Une évolution qui autorisera une meilleure compétitivité des véhicules neufs mais aussi d’occasion. Car ce questionnement sur la valeur résiduelle des VE a aussi émergé. Difficile d’apporter des réponses mais les spécialistes notent l’existence d’un marché naissant pour les VO électriques.

Plus largement, le VO et son marché demeurent une des préoccupations centrales des gestionnaires de flotte. Une préoccupation qui a fait l’objet d’un atelier sur la valeur résiduelle, la revente et le remarketing. Comment le prix de revente est-il évalué, comment s’expliquent les différences de calcul entre loueurs ? Tout simplement parce que ces derniers ont chacun leur manière d’anticiper ce prix à la revente, ont expliqué les intervenants. Les prix dépendent aussi de multiples variables dont l’équipement, le couple durée/km ou le succès du modèle sur marché du VO.

Le VO idéal ? Un SUV compact à 60 000 km/3 ans

Selon Christophe Delivet, le VO idéal à l’heure actuelle reste un SUV compact avec deux roues motrices, un toit panoramique, un intérieur cuir et un couple de 60 000 km sur trois ans. « C’est ce que veulent les consommateurs : un petit véhicule tendance, bien équipé, avec une faible consommation », a résumé le directeur remarketing d’Arval.

Autre préoccupation des participants à cet atelier, la question des réparations avant restitution des véhicules en LLD : sont-elles nécessaires ou inutiles pour minimiser les coûts ? Les intervenants ont penché pour la seconde réponse. En soulignant que réparer un véhicule trois semaines avant sa restitution constituait une solution peu efficace financièrement, notamment en raison des frais engagés par une voiture bloquée. Avec cette conclusion : « Il faut surtout sensibiliser les conducteurs. Une remise en état coûtera toujours plus cher que la décote. »

Éduquer le conducteur, c’est aussi ce qu’ont préconisé les intervenants d’un atelier animé par Jean-Philippe Monatte, directeur général de l’Automobile Club Prévention SIFA, mais cette fois dans une optique de baisse des coûts de l’assurance. Et pour diminuer le nombre des sinistres, l’implication de la hiérarchie se veut essentielle, a noté Xavier de Font-Réaulx. Le directeur général du courtier Théorème a ainsi suggéré d’élaborer un reporting simple qui tienne sur une feuille A4 pour montrer les dysfonctionnements à ses supérieurs de façon efficace.

La responsabilisation des collaborateurs reste aussi nécessaire afin de débanaliser les sinistres. Xavier de Font-Réaulx a préconisé l’envoi d’un courrier personnalisé à chaque accident. Sans oublier que l’accidentologie respecte souvent la règle des 80/20, a complété Jean-Philippe Monatte : 80 % des accidents sont causés par 20 % des conducteurs. Et pour agir sur les coûts, cette action de sensibilisation doit aussi être complétée par l’adaptation des contrats à la nature de la flotte et par des choix pertinents pour l’assurance.

Sinistralité : avant tout, responsabiliser les collaborateurs

Xavier de Font-Réaulx a aussi souligné la nécessité de faire jouer la concurrence en matière de garanties sur les pertes financières.

Un atelier a retenu l’attention : celui consacré au périmètre d’action du gestionnaire de flotte. Une question que ces premières Rencontres Flottes Automobiles ne pouvaient éluder. Avec un constat : le rôle de ce gestionnaire reste encore mal défini, sur son pouvoir hiérarchique, sa responsabilité budgétaire, etc. « La gestion de flotte se situe au centre d’un patchwork », a expliqué en substance Robert Maubé, dirigeant du cabinet de conseil RRMC et animateur du débat. Le gestionnaire du parc dépend à la fois du directeur financier, qui chapeaute le financement de la flotte et le choix de l’assurance, du DRH qui vise la car policy, du directeur du système d’information qui supervise le système de gestion, et, enfin, de la direction des achats qui gère les contacts avec les fournisseurs.

Deux témoignages ont illustré les niveaux variables de responsabilité des gestionnaires de flotte. D’un côté, celui d’Alain Motz, secrétaire général d’Eurofeu, qui commercialise des matériels incendie et en assure l’entretien ; de l’autre, celui de Guillaume Saint-Sernin, responsable des moyens généraux de proximité de France Télévisions. Chez Eurofeu, le responsable, aujourd’hui aidé de trois personnes, a fait grandir sa fonction au fur et à mesure de la croissance de l’entreprise. Il en maîtrise l’ensemble des paramètres (car policy, financement, choix des véhicules) et continue à faire évoluer ses outils : carte carburant, géolocalisation.

La gestion de flotte pour accompagner l’entreprise

Pour sa part, Guillaume Saint-Sernin n’a pas les clés de l’ensemble de la gestion de son parc. Mais ses responsabilités sont susceptibles d’évoluer, alors que l’entreprise entend rationaliser ses coûts. Pour y parvenir, sa connaissance de la flotte de France Télévisions s’affine, entre autres avec l’implantation d’un logiciel de gestion (voir notre numéro 176), et sa marge d’intervention et de responsabilité s’accroît.

Une meilleure définition des coûts pour leur optimisation et une reconnaissance accrue des compétences du gestionnaire de flotte : voilà un cercle vertueux que ces premières Rencontres Flottes Automobiles souhaitent contribuer encore à mettre en place… lors d’une prochaine édition.

Rencontres Flottes Automobiles 2012 : une grande première et un succès

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