Retour d’expérience : le Grand Lyon a regroupé ses ateliers

Depuis 2005, le Grand Lyon a procédé au regroupement de ses garages pour véhicules légers. « Auparavant, chaque service urbain avait son atelier, rappelle Alain Labrosse, gestionnaire de flotte de la communauté urbaine. Il y a quelques années, nous nous sommes aperçu que la gestion de ces garages était disparate, aussi avons-nous décidé de les réunir en un seul ». En deux étapes, d’abord début 2006 pour le budget général et ensuite début 2010 pour le budget annexe. Il y avait nécessité d’établir une refacturation identique à une facture d’un prestataire privé (récupération de la TVA), tout en respectant la déontologie des finances publiques.

La démarche a pris un certain temps. Pas question en effet de brusquer les choses : il a fallu informer, communiquer, procéder par étapes et mettre en place des outils de gestion. Le dernier regroupement vient tout juste d’avoir lieu. L’objectif était tout autant de réduire le parc, qui a baissé de 7,5 % environ, mais aussi de générer des économies d’échelle et d’unifier les méthodes de gestion.

Un bon logiciel de gestion informatique est indispensable à l’entretien de la flotte et au suivi des coûts. « Nous avions un programme un peu ancien et il nous en fallait un nouveau, plus facile d’accès, avec notre propre système de références pour mieux gérer les pièces détachées, les stocks et les commandes, explique Alain Labrosse. C’est difficile, voire impossible, de gérer un magasin uniquement avec des références constructeurs ».

À 94 %, l’essentiel de l’entretien mécanique est réalisé en régie. Le reste concerne un outillage spécialisé, très spécifique non couvert par les garanties des constructeurs. Deux carrossiers assurent également 85 % de l’activité carrosserie pour tout ce qui n’est pas couvert par les assurances. « Quand nous ne sommes pas responsables, nous nous tournons vers une carrosserie privée, commente Alain Labrosse, c’est la responsabilité qui est le critère de l’externalisation de cette activité ». Le Grand Lyon possède aussi une cabine à peinture et un atelier tôlerie.

Le premier des deux regroupements a abouti à une baisse d’environ 20 % du personnel, uniquement par le biais de départs à la retraite et de mutations. Les embauches effectuées l’ont été pour des métiers très spécifiques, la carrosserie ou l’électronique par exemple. Pour tenir compte des impacts humains, la démarche a été planifiée au mieux. « Le simple fait de réduire l’âge moyen du véhicule fait qu’il y a moins de réparations et qu’il faut donc revoir l’organisation de l’atelier », souligne Alain Labrosse. La principale difficulté n’est du reste pas venue des agents mécaniciens, mais bien plutôt des chefs d’équipe qui se sont trouvés entre « le marteau et l’enclume ». Il a fallu « parler vrai, les écouter, longtemps, et expliquer, longtemps ». « On nous reprochait l’absence d’un vrai suivi des coûts et de ce fait, des coûts d’entretien trop élevés », se souvient Alain Labrosse. Depuis 2007, les coûts sont décomposés de manière précise : gestion administrative, assurance, carburant. Les différentes directions du Grand Lyon disposent tous les trimestres d’un relevé détaillé de ce que coûtent les ateliers ou l’externalisation. Cela permet aussi d’obtenir un prix de revient kilométrique intégrant l’amortissement du véhicule.