
Comme annoncé en décembre, le ministère de la transition écologique a défini les conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique, que ce soit à batterie ou à pile à combustible, dans un arrêté paru le 3 avril au Journal Officiel. « Pour garantir une efficacité minimale et une installation sécurisée sur les véhicules » des dispositifs de conversion, l’arrêté « prévoit les dispositions techniques et administratives pour homologuer ces transformations sur les véhicules. »
Une transformation sous conditions
Pour être éligible à la transformation, le véhicule doit appartenir à la catégorie M, N ou L, utiliser au moins une motorisation thermique à allumage commandé ou à compression et être immatriculé en France dans une série définitive. Sa première immatriculation doit dater d’au moins cinq ans pour les catégories M et N ou bien d’au moins trois ans pour la catégorie L. À noter que les véhicules de collection ne sont pas éligibles. De plus, la puissance électrique maximale ne pourra pas dépasser la puissance initiale du véhicule thermique.
Alors qu’auparavant il était nécessaire de disposer d’une autorisation de modification du constructeur d’origine, tout fabricant peut désormais facilement proposer une transformation. Le spécialiste de l’homologation Utac Ceram est chargé d’évaluer la conformité des transformations proposées par rapport au cahier des charges défini par l’arrêté. « Cette validation est un prérequis pour l’autorisation de mise en circulation du véhicule ainsi transformé, grâce à un agrément de prototype délivré par les autorités françaises », explique l’organisme.
Un bilan prévu dans 24 mois
La transformation doit ainsi répondre à plusieurs exigences concernant le freinage ou la batterie, mais aussi à des critères environnementaux comme l’autonomie électrique. Seuls les véhicules transformés par un professionnel qualifié pour le rétrofit pourront être homologués, précise en outre l’Utac Ceram. « Un bilan de l’application des prescriptions est prévu 24 mois après l’entrée en vigueur du texte pour évaluer l’opportunité d’y introduire des modifications », annonce aussi l’arrêté.
« Cette solution permettra d’accélérer la migration du parc automobile et d’éviter la destruction massive et programmée de véhicules traditionnels en parfait état et pour lesquels les propriétaires conservent une valeur affective. C’est particulièrement vrai pour les véhicules anciens mais pas seulement », estime Jérémy Cantin, président la branche maintenance-vente et chargé de l’électromobilité à la Fédération nationale de l’artisanat automobile (FNA). Cette dernière appelle d’ailleurs ses adhérents à se mobiliser pour le développement du rétrofit électrique.