Le protocole de Kyoto, conclu en 1993 et visant à réduire les émissions polluantes, a inspiré plus d’une entreprise dont Ricoh France. Depuis cette date, la société s’est engagée à diminuer de 5 % chaque année les émissions de CO2 liées à son activité. « Un défi annuel qui implique un gros travail sur notre flotte de 1 700 véhicules ; de fait, nous estimons que ce parc génère 80 % du volume de CO2 total émis », précise Christian Marly, directeur achats et moyens généraux du prestataire de bureautique.
Premier axe suivi : la construction d’une car policy bien ficelée avec un nombre maîtrisé de véhicules. Depuis quelques années,...
Le protocole de Kyoto, conclu en 1993 et visant à réduire les émissions polluantes, a inspiré plus d’une entreprise dont Ricoh France. Depuis cette date, la société s’est engagée à diminuer de 5 % chaque année les émissions de CO2 liées à son activité. « Un défi annuel qui implique un gros travail sur notre flotte de 1 700 véhicules ; de fait, nous estimons que ce parc génère 80 % du volume de CO2 total émis », précise Christian Marly, directeur achats et moyens généraux du prestataire de bureautique.
Premier axe suivi : la construction d’une car policy bien ficelée avec un nombre maîtrisé de véhicules. Depuis quelques années, Christian Marly s’attache à rationaliser sa flotte. Les conditions sont claires : si les véhicules statutaires font bien partie intégrante de la rémunération d’un collaborateur, seul le personnel effectuant plus de trois déplacements en clientèle par semaine peut désormais prétendre à un véhicule de service. Avec cette règle, le parc s’est allégé de 85 véhicules en deux ans.
L’auto-partage en mode thermique et électrique
Seconde piste de rationalisation, le recours à l’auto-partage interne depuis 2010, avec douze véhicules proposés à l’ensemble des 2 500 salariés pour leurs trajets professionnels. Parmi ces modèles en pool, Ricoh a intégré cinq véhicules électriques.
« Auto-partage et électrique sont deux concepts totalement complémentaires puisque le trajet moyen en auto-partage couvre environ une vingtaine de kilomètres. Ce qui correspond largement à l’autonomie », avance Christian Marly.
Sans compter que ce moyen de transport alternatif constitue l’occasion idéale de faire découvrir la mobilité électrique au plus grand nombre. Les retours des collaborateurs ont d’ailleurs été très positifs : après l’appréhension est venue la découverte puis la satisfaction de conduire ces véhicules qui n’émettent ni bruit, ni vibrations.
Outre ces véhicules mis en pool, vingt autres modèles électriques sont affectés aux techniciens détachés qui travaillent en permanence chez les clients de Ricoh. « Ils les utilisent pour se déplacer entre les différentes sites de nos clients. Nous fournissons à nos clients les bornes de recharge ; seules l’installation et la consommation d’énergie restent à leur charge », explique Christian Marly. Là encore, l’usage de l’électrique a été largement plébiscité par les techniciens.
Malgré ce bilan positif, le directeur achats note deux obstacles : le manque d’infrastructures de recharge et un TCO de ces véhicules encore supérieur à celui d’un équivalent thermique. « Le problème de l’électrique ne vient pas de l’autonomie à partir du moment où l’usage correspond aux capacités du véhicule. Le véritable problème vient bien du manque de bornes de recharge. L’État devrait prendre ce problème à bras-le-corps en obligeant les pétroliers à disposer de points de recharge dans chaque station. En ajoutant les efforts faits par les collectivités, la question de l’autonomie ne se poserait dès lors plus », souligne Christian Marly. Pour ses propres véhicules électriques, Ricoh a investi dans deux prises de recharge rapide et autant de prises classiques, pour un coût total de 11 000 euros.
Autre obstacle : celui du loyer de ces véhicules électriques qui demeure supérieur à un loyer de thermiques équivalents. « Pour les amortir, il faudrait parcourir au moins 50 km par jour, ajoute le responsable. Or, actuellement, ce compte n’est pas atteint. »
Un constat économique qui s’applique aux dix hybrides loués depuis juin 2010 par Ricoh. « Réservés aux dirigeants, ces véhicules présentent un loyer plus élevé que leurs homologues thermiques. Mais nous n’avons pas investi dans des énergies alternatives pour faire des économies, cela n’aurait pas de sens. Nous voulons simplement aider le marché à décoller et apporter notre contribution », explique Christian Marly.
Des émissions de CO2 en baisse régulière
En plus de l’intégration de véhicules plus vertueux, l’entreprise s’attache à limiter le taux d’émissions de CO2 de sa flotte thermique. La politique automobile de Ricoh se décompose ainsi en cinq catégories de véhicules de société et de service, avec aussi quatre catégories consacrées aux voitures de fonction.
Le TCO avec un accent mis sur les rejets : voici résumé le fil conducteur de Christian Marly pour le choix des modèles qui figurent dans son catalogue. « Pour chaque catégorie, nous avons un seuil maximal de TCO mais aussi de grammage de CO2 à ne pas franchir », prévient Claude Cavallo, responsable du parc. Ainsi, aucun véhicule rejetant plus de 160 g ne sera ajouté au catalogue.
Ricoh se met au crédit mobilité
Résultat de ce travail sur la car policy : le grammage moyen du parc ne cesse de reculer d’année en année au fil des renouvellements triennaux. Alors que les VP et VUL de la flotte émettaient en moyenne 123 g en 2011, ce seuil est tombé à 118 g l’année suivante, pour finalement s’établir à 109 g en 2013.
Autre piste pour faciliter les trajets internes de ses employés, Ricoh songe à mettre en place le crédit mobilité. Un système détaillé par Christian Marly : « Le collaborateur bénéficiera de ce crédit s’il choisit un modèle d’une gamme inférieure à celle à laquelle il pourrait prétendre ou s’il veut se passer de son véhicule. » Le montant de ce crédit équivaut au TCO de la voiture de fonction accessible au salarié et peut être employé pour d’autres modes de transport, qu’il s’agisse du train, de l’avion ou de la location courte durée.
Dans le même esprit, les collaborateurs sont aussi invités à faire appel aux véhicules en pool. « Cela leur évite de prendre leur véhicule personnel et cela simplifie les démarches administratives en supprimant les indemnités kilométriques « , conclut Christian Marly. Économique, écologique et simple.
La flotte de Ricoh en chiffres
Le parc de Ricoh rassemble 1 700 véhicules dont 25 modèles électriques et 10 hybrides. Les véhicules de société et de service se répartissent en cinq catégories, les voitures de fonction en quatre catégories.
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