Un robot voiturier à Roissy

Depuis le 6 février, les passagers de l’aéroport de Roissy peuvent confier leur voiture à un robot voiturier électrique et autonome plutôt que de chercher une place dans le parking.
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Parking robot voiturier

Grâce à cette innovation signée Stanley Robotics, se garer prend moins d’une minute, à condition de s’être bien organisé. Le système de parking automatisé n’est en effet accessible que sur réservation. Dans la pratique, il suffit de vous rendre au niveau -1 entre les terminaux 2E et 2F et de déposer votre voiture dans un grand sas. Après un passage à la borne pour valider votre réservation et accepter les conditions générales d’utilisation, vous pouvez repartir vos clés en poche : le robot se chargera de garer votre voiture dans un espace dédié.

Pour les plus curieux, vous pourrez assister à travers la porte du sas à un étrange ballet. La porte arrière s’ouvre et le robot s’avance lentement. Il se déplace grâce à un puissant capteur laser, un lidar, qui lui sert à se repérer par rapport à la carte du parking. Avec une caméra 3D, le robot détecte les roues avant, s’aligne avec la voiture puis se glisse dessous. Ses capteurs ultrasons, les mêmes que ceux des radars de recul, lui indiquent quand ses bras entrent en contact avec les pneus avant, puis les pneus arrière. Sa plateforme s’adapte à la longueur de la voiture. Des bras supplémentaires viennent assurer sa prise à l’arrière des roues. Le robot n’a plus qu’à soulever la voiture de quelques centimètres et la porter jusqu’à une place libre.

Faire disparaître l’expérience du parking

« Notre objectif est de faire disparaître l’expérience du parking, indique Clément Boussard, fondateur de Stanley Robotics. Pour l’instant, nous capacité maximum est de 20 voitures. En tout, nous avons déjà reçu 50 voitures et avons enregistré 75 réservations sur le site d’ADP. »

Pour l’aéroport, un tel système promet une optimisation de l’espace et des coûts, et une réduction des contraintes : « La voiture est rangée dans un espace non accessible au public : fini l’éclairage, le nettoyage et le marquage au sol. Il est possible de coller les voitures car ouvrir les portières n’est plus un enjeu. De plus, une seule allée de circulation est nécessaire. Les voitures sont empilées horizontalement, selon les dates de retour des utilisateurs. En effet, l’avantage d’un aéroport, c’est que nous connaissons à l’avance les vols retour de tous les utilisateurs via une connexion au service informatique ».

Ce robot voiturier est l’un des projets développé au sein du hub innovation d’ADP. « 70 projets ont été testés et une dizaine a été déployée dans l’aéroport, se félicite Edward Arkwrigh, directeur général exécutif en charge du développement, de l’ingénierie, et de la transformation chez ADP. Chaque expérimentation est testée pendant une période de trois à six mois et est ensuite déployée ou abandonnée. »

Un hub d’innovation au sein d’ADP

Parmi les autres projets, deux navettes électriques et autonomes seront mises en services à l’automne 2017 pour les déplacements des salariés d’ADP entre la gare RER et le siège social du groupe. Elles ne parcourront que 500 m mais devrons traverser une route très fréquentée, avec des feux tricolores. « Cette expérimentation servira à étudier l’usage qu’en font les salariés, avec l’objectif à court terme d’équiper les zones non publiques pour les déplacements inter-terminaux, et à long terme peut-être d’équiper le côté pistes de véhicule autonome afin de rendre ces zones plus sûres ».

ADP travaille également sur un projet de géolocalisation des véhicules et avions. Des flottes très nombreuses sont présentes sur le tarmac, appartenant à des acteurs différents (compagnies aériennes, essenciers, etc.), et les risques de choc sont très élevés. Aujourd’hui testé uniquement sur les pistes, ce projet vise à repérer et optimiser le nombre, le stockage et les déplacements de ces véhicules.

L’objectif du hub est de commencer à concevoir le terminal 4, qui sera encore en fonctionnement en 2070. Par d’inquiétude toutefois, « l’aéroport de demain ne sera pas sans humain », assure Edward Arkwrigh.