RSE : Pomona revoit sa stratégie, freinée par le covid-19

Pour mener à bien sa stratégie RSE, Pomona avait adhéré fin 2019 au Club Déméter. Mais avec le covid-19, le groupe a dû remanier ses mesures environnementales.
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Le groupe Pomona reçoit ses approvisionnements de transporteurs sous-traités et livre ses clients de la restauration hors domicile avec sa propre flotte de distribution urbaine.
Le groupe Pomona reçoit ses approvisionnements de transporteurs sous-traités et livre ses clients de la restauration hors domicile avec sa propre flotte de distribution urbaine.

Dès 2017, le grossiste alimentaire Pomona a confirmé son engagement pour la RSE en testant des poids lourds à énergies alternatives. Objectif : la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Cependant, la pandémie de covid-19 a compromis ses résultats.

En effet, selon le rapport RSE 2020-2021 de Pomona, ses consommations de gazole et de gazole non routier ont augmenté de plus de 5,2 % par rapport à 2018-2019. Une hausse qui concerne tant ses opérations de livraison de produits alimentaires aux professionnels des métiers de bouche, que ses approvisionnements par des prestataires.

Pourtant, le volume des ventes a pour sa part chuté de 1,35 à 1,2 million de tonnes par an. L’empreinte carbone en gramme de CO2 par kilo livré par ses entités TerreAzur, PassionFroid et EpiSaveurs a, quant à elle, progressé. Elle est ainsi passée de 43,2 g/kg à 45,3 g/kg.

Malgré une optimisation des tournées, la flotte de Pomona a vu ses coûts et ses émissions carbonées augmenter à cause du covid-19 entre 2019 et 2021.

Premières démarches RSE

Dès 2017, Pomona avait basé ses actions RSE sur une stratégie nationale ajustée aux marchés régionaux et locaux. Des actions qui semblaient prometteuses. En effet, le rapport apporte plusieurs éléments dans ce sens.

« Les plans de livraison ont été optimisés par la géolocalisation Masternaut et mutualisés », peut-on lire. Ou encore : « Une formation à l’éco-conduite a été déployée auprès des conducteurs ». Mais aussi : « 75 % des déchets du groupe sont valorisés ou recyclés ». Et enfin : « Le nettoyage des véhicules s’effectue avec de l’eau de pluie récupérée ».

Pomona testait aussi des porteurs au GNC ou électriques dans la région parisienne. Et à Bordeaux, il avait mis en place « un hub mobile urbain ». Ce dernier comprend « un camion d’approvisionnement garé aux portes de la ville et alimentant des petits VU frigorifiques électriques livrant l’hypercentre ».

Les émissions de CO2 avaient ainsi diminué de 11 % par rapport à 2012. Mais le système péchait, d’une part, par les véhicules Euro5 et EEV des flottes en propre et sous-traitées. Et , d’autre part, par un recours excessif aux véhicules frigorifiques.  

Pour sa RSE, Pomona recourt à la location full service

En adhérant au Club Déméter, Pomona avait trouvé des méthodes d’accélération de la transition énergétique de ses flottes d’approvisionnement et de distribution. Cependant, l’application, à partir de 2020, des méthodes de réduction de l’impact environnemental du Club Déméter n’a pas pu empêcher la hausse des kilomètres à vide provoquée par le covid-19. Mais ces méthodes ont quand même infléchi les performances.

Pomona a basculé de l’acquisition de véhicules à la location longue durée en full service pour réduire ses coûts et financer la transition énergétique de sa flotte.

Ainsi, sur l’exercice 2020-2021, Pomona a ramené son empreinte carbone à 45,1 g de CO2 par kilo transporté. Le groupe a aussi réorienté les flottes en propre et sous-traitées sur de la location de véhicules. Pomona a assorti cela à un pilotage des fournisseurs, sur plusieurs niveaux. À savoir : « un plan de maintenance préventive et curative » ; « un plan de lavage systématique dans un cadre hygiénique et de sécurité sanitaire » ; et « une révision régulière de l’état du parc ».

Fin 2021, 86 % des 2 600 poids lourds de la flotte en propre et sous-traitée du groupe étaient désormais Euro 6. Les 14 % d’Euro 5 restants laisseront rapidement la place à des Euro 6, les cinq transporteurs les employant ayant été sommés de le faire.

Massification des flux amont

Pomona assure désormais le suivi de ses fournisseurs en transport « conjointement avec la direction développement commercial organisation et méthodes et la direction qualité et RSE ». Et ces fournisseurs travaillent selon un cahier des charges et des contrats incluant les critères RSE des chartes auxquelles Pomona a adhéré. Ils pratiquent notamment une massification systématique des approvisionnements du groupe. Et, pour les transports effectués en compte propre, ils déclarent leurs tarifs en coûts environnementaux.

Les transporteurs sous-traitants sont contrôlés par la direction commerciale et la direction qualité et RSE, et calculent leurs coûts en grammes de CO2 émis par kilo transporté.

Par conséquent, Pomona constate que l’augmentation des taux de remplissage des 650 000 tonnes de marchandises qu’ils ont transportées a permis de ramener leur impact environnemental à 44 g de CO2/kilo transporté. Soit 36 % en moins par rapport à 2019-2020.

Durant l’exercice 2020-2021, Pomona a évalué et référencé 18 nouveaux transporteurs, deux ayant déjà été audités. Avec 98 transporteurs sous-traitants, Pomona espère réduire les kilomètres parcourus entre ses fournisseurs et ses entrepôts.

Entre l’usage de VU électriques, hybrides ou au gaz et l’optimisation de tournées, Pomona a ramené ses émissions à 44 g de CO2 par kilo transporté.
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