
À Saint-Étienne, la règle des 3X20, décidée en 2010 pour les dix années suivantes, sous-tend la plupart des actions de la ville : – 20 % d’émissions de gaz à effet de serre, – 20 % de consommation énergétique, + 20 % d’énergies renouvelables. Sur les 512 véhicules de la flotte, 86 roulent donc « propre », soit 16,8 % du total, avec 53 véhicules GNV, 18 modèles électriques, un hybride et quatorze vélos électriques.
À partir de 2003, l’achat de véhicules roulant au GNV a constitué une priorité, facilitée par une utilisation centralisée, la proximité de stations de gaz et le lancement de pools. « Depuis 2009, nous nous orientons vers l’électrique...
À Saint-Étienne, la règle des 3X20, décidée en 2010 pour les dix années suivantes, sous-tend la plupart des actions de la ville : – 20 % d’émissions de gaz à effet de serre, – 20 % de consommation énergétique, + 20 % d’énergies renouvelables. Sur les 512 véhicules de la flotte, 86 roulent donc « propre », soit 16,8 % du total, avec 53 véhicules GNV, 18 modèles électriques, un hybride et quatorze vélos électriques.
À partir de 2003, l’achat de véhicules roulant au GNV a constitué une priorité, facilitée par une utilisation centralisée, la proximité de stations de gaz et le lancement de pools. « Depuis 2009, nous nous orientons vers l’électrique et nous sommes passés en sept ans de trois à 18 véhicules. Dorénavant, cette motorisation pèsera 20 % des achats », souligne Jean-Pierre Berger, adjoint au maire délégué au développement durable, au logement, à l’habitat et au transport.
Le GNV, une motorisation propre
Certes, Jean-Pierre Berger pointe un certain nombre de freins au recours au GNV : le coût important des véhicules malgré les aides de l’État, le coût des batteries de l’ordre de 120 euros par mois, celui des infrastructures de recharge, soit entre 7 000 et 12 000 euros, mais aussi celui, « exorbitant », des réparations, « trois fois supérieur ». Mais Jean-Pierre Berger met aussi en avant les « plus » : « le fait de rouler propre, un confort de conduite et la diminution du bruit. D’ailleurs, tous les agents en veulent », argumente-t-il.
« Pour l’achat des véhicules du parc, nous avons établi des critères de développement durable en matière de consommation, d’émission de particules fines, de CO2, de bruit, etc., poursuit cet élu. Pour un VP des catégories A ou B, nous imposons dans les clauses techniques des marchés publics une émission maximale de 100 g/km de CO2. Les véhicules achetés présentent des émissions avoisinant les 90 à 100 g en moyenne », ajoute-t-il.
Diesel ou essence ? Pour Jean-Pierre Berger, la réponse à cette question n’est pas nécessairement le meilleur critère de sélection : « Nous avons mené des études poussées avec des laboratoires sur nos nouveaux modèles qui répondent tous à la norme Euro 6. Cela a montré que le problème lié aux émissions de particules fines n’est pas tant le diesel mais les plaquettes de freins : en s’usant, elles dégagent lors du freinage une quantité importante de ces particules fines. »
Une car policy plus « verte »
Si tous les véhicules sont achetés, une trentaine sont acquis en « buy back », un dispositif selon lequel la ville les achète pour une période de deux à trois ans, et les revend aux mêmes fournisseurs en bénéficiant d’avantages en termes de coût et de reprise.
Pour Jean-Pierre Berger, l’avantage de ce fonctionnement en buy back se veut manifeste : « Nous pouvons changer régulièrement de véhicules, avec des modèles à la pointe de la technologie pour les émissions. Progressivement, ce système va se développer. »
Mutualiser et réduire le parc
Parallèlement, cinq pools ont été mis en place à des endroits stratégiques depuis 2009. « Nous sommes passés d’un système de gestion avec un véhicule-un chauffeur à un mode partagé, ce qui a amené à diminuer le nombre de VL de 12 % depuis 2011. Un véhicule correspondait à 4,76 utilisateurs en 2011 ; en 2016, ce chiffre est passé à 5,80 », indique cet élu.
Dans ce cadre, l’usage des véhicules est limité à moins de quatre heures en service courant. Au-delà, une réservation doit être faite, ce qui entraîne l’établissement d’un ordre de mission. Un contrôle sur l’utilisation du pool est effectué quotidiennement et un compte rendu mensuel envoyé à tous les directeurs. Lors des réservations, un regroupement des agents est systématiquement effectué pour limiter le nombre de véhicules employés.
La municipalité de Saint-Étienne compte faire encore reculer le nombre de véhicules grâce à un contrat avec CitéLib, un opérateur local d’autopartage. « Une station sera prochainement affectée aux agents avec au départ trois à quatre véhicules. Avec les huit stations de la ville, des conditions spécifiques leur permettent déjà de recourir aux véhicules », souligne Jean-Pierre Berger.
Une amélioration du suivi
Afin de baisser les coûts mais aussi les consommations et les trajets, différentes mesures ont été également définies, qui impliquent plus directement les agents. « Des contrôles sont réalisés sur la consommation de carburant par le service gestion flotte mécanique (GFM). Un contrôle du kilométrage est réalisé lors de la planification des entretiens et de la prise en main du véhicule à l’atelier. À cela s’ajoutent des relevés journaliers de la soute à carburant municipale et un contrôle des relevés mensuels de la carte carburant Total pour identifier les agents utilisateurs des véhicules, les kilométrages et la quantité de carburant employée. Pour le contrôle de l’usage des véhicules en pool, les relevés du logiciel de gestion des boîtes à clés parlent d’eux-mêmes », éclaire le chef de service GFM, David Senger.
Pour les chauffeurs, l’accidentologie est aussi surveillée de près. Chaque accident fait l’objet d’une déclaration avant réparation : « Sans déclaration, pas de réparation. Un compte rendu est envoyé au directeur ou au chef de service de l’agent concerné. Si des véhicules sont identifiés comme accidentés, un blocage des badges et des cartes carburant est activé », reprend David Senger. Avec des actions incitatives : « Nous constatons un recul du nombre d’accidents avec tiers et une hausse du nombre d’accidents sans tiers. Un rappel a été fait aux directeurs pour sensibiliser les chauffeurs à l’usage des véhicules et au coût engendré pour la collectivité », précise ce chef de service.
Cette sensibilisation passe aussi par un challenge mobilité annuel pour tous les agents. Les gagnants sont ceux qui parcourent le plus de kilomètres en « système doux », après avoir abandonné la voiture au profit des transports en commun ou du vélo. « Notre objectif demeure de changer durablement les mentalités », conclut Jean-Pierre Berger.
Plus largement, cette politique en faveur du développement durable en interne se veut le pendant d’une volonté municipale de restreindre l’impact des véhicules. Pour ce faire, des parkings ont été installés à l’extérieur de la ville et le ticket de stationnement donne accès aux transports en commun. Les kilomètres de piste cyclable ont en outre augmenté de 30 %. Un dispositif de vélos partagés, Vélivert, a été mis en place, ainsi que huit bornes électriques pour les habitants. Rendez-vous en 2020.
La flotte de Saint-Étienne en chiffres
512 véhicules
Le parc automobile de Saint-Étienne est très diversifié avec 512 véhicules dont 157 VP, 147 fourgonnettes et fourgons, 55 poids lourds, 65 gros utilitaires de moins de 3,5 t, 27 véhicules spécifiques (espaces verts, déneigement, etc.), 7 engins de travaux, 54 deux-roues et motos.