Saint-Gobain : le vélo séduit de plus en plus

La multinationale Saint-Gobain veut permettre à ses 40 000 salariés de bénéficier d’un vélo. Son but : limiter ses rejets de gaz à effet de serre.
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Saint-Gobain vélo

Saint-Gobain est adepte de la politique des petits pas. Depuis mai 2018, l’entreprise a permis à quatorze de ses 90 sites de bénéficier d’un accord avec le loueur de vélos Zenride. L’idée : offrir aux salariés intéressés un vélo d’un montant maximum de quelque 2 500 euros TTC, soit un engin de moyenne à bonne qualité.

Ce service a plu aux collaborateurs : sur les sites tests, 12,5 % des salariés éligibles ont commandé un vélo à assistance électrique ou pas. C’est près de quatre fois plus que la moyenne française qui s’établit à 3 % de la part modale pour le vélo. Selon Zenride, « la distance moyenne parcourue par ces salariés atteint 1 150 km par an. Ce qui équivaut à 225 kg de CO2 évités par vélo en moyenne, sur une base de 203 kg non rejetés. »

« Nous avons décidé de mener une politique incitative pour promouvoir le vélo auprès de nos salariés, relate Louisa Maréchal-Fabre, la déléguée aux actions sociétales de Saint-Gobain. L’entreprise loue le vélo du collaborateur et finance 70 % des mensualités. Restent à la charge du collaborateur 30 % de la location, soit une somme qui oscille, selon le coût du vélo, entre 20 et 30 euros par mois ». À cela s’ajoute, pour le salarié intéressé, la possibilité d’acheter son vélo après les 36 mois de la location.

Pour Zenride, cette opération aurait aussi permis aux collaborateurs qui ont choisi le vélo d’abaisser leur budget déplacements de 300 euros annuels en moyenne. Dans ce cadre, Saint-Gobain n’impose pas à ses différentes sociétés – elles sont au nombre de 95 – de mettre en place cette politique vélo. Y participe qui veut.

Pour Saint-Gobain, le vélo catalysera la neutralité carbone

Aujourd’hui, un tiers des sociétés du groupe propose ce service avec un effet boule de neige. En effet, de plus en plus d’entités du groupe s’y rallient. Saint-Gobain a aussi développé une politique de développement du forfait mobilités durables pouvant aller jusqu’à 500 euros annuels par salarié et le covoiturage est aussi testé.

Cette politique vélo s’inscrit dans une démarche globale de Saint-Gobain visant à « être neutre » en émission de CO2 en 2050. Le groupe travaille à cet effet sur ses productions de matériaux de construction, ses achats, ses prestataires et donc sur les déplacements de 40 000 salariés. Ainsi, pour la promotion de la mobilité verte, le groupe s’est appuyé sur les recommandations de la Convention citoyenne sur le climat. Il est par exemple conseillé aux salariés qui souhaitent se rendre dans des villes à moins de quatre heures de temps de prendre le train et l’avion est alors interdit.

Des crédits mobilité en plus du vélo

À la tête de 8 000 véhicules, le groupe a aussi, depuis mars 2022, électrifié cette flotte en proposant aux salariés éligibles à la voiture de fonction un crédit mobilité partiel. Il s’agit de se doter, à la place d’un véhicule thermique, d’un véhicule électrique complété par une prime annuelle jusqu’à 4 000 euros pour se déplacer autrement (trains, location de courte durée d’une voiture, transports en commun, vélo).

Il s’est aussi agi de développer le crédit mobilité total : les salariés éligibles renoncent à la voiture contre une somme mensuelle « très incitative », précise Louisa Maréchal-Fabre, sans donner de sommes exactes. Saint-Gobain propose aussi de mettre à disposition, gracieusement, des bornes de recharge électrique ou des primes mensuelles couvrant les dépenses de consommation électrique pour les salariés qui ne peuvent pas installer de bornes chez eux.

Le groupe a aussi généralisé le télétravail de deux jours maximum par semaine pour les collaborateurs qui peuvent télétravailler. Il teste également plusieurs actions comme la prime vélo qui récompense les salariés qui viennent au travail avec leur propre vélo. Ou encore le « kilomètre à pied » qui permet de muter, à sa demande, un salarié dans un site du groupe plus proche de son domicile.

« Pour mettre en place ces politiques, conseille Louisa Maréchal-Fabre, il faut dresser un état des lieux pour multiplier les actions en faveur des salariées. Il faut leur proposer des solutions différentes pour trouver celle qui est adéquate. » Des actions qui finissent par fonctionner. Ainsi, un directeur général adjoint de Saint-Gobain vient de commander un vélo en location pour des déplacements décarbonés.