Salon de Detroit : le grand écart

Dans la foulée du CES de Las Vegas, tout techno, le classique salon de Detroit résiste et a signé la sortie de nombreuses nouveautés et concepts. Mais entre les pick-up, les « muscle cars » et les voitures électriques ou hybrides rechargeables, le salon a suivi des pistes très différentes. Aperçu des principaux modèles.
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Salon de Detroit : le grand écart

Les constructeurs américains jouaient à domicile dans un salon où il faut à la fois faire rêver avec des concepts et des modèles de série équipés de gros moteurs, et démontrer leur savoir-faire en matière de motorisations alternatives.

Tout en insistant sur le concept de mobilité connectée du futur, Ford a gardé un pied dans le passé à Detroit avec une version affûtée du best-seller de la marque aux États-Unis, le pick-up F150. En version Raptor, il reçoit un V6 3.5 Ecoboost – un peu plus petit que les V8 classiques sur ce type de véhicule. Loin des voitures autonomes, connectées et partagées, évoquées par le constructeur…

Inscrit dans une grande tradition américaine également, mais plus sage, Chrysler a lancé en première mondiale le Pacifica, évolution du monospace Voyager. Ce 8 places se décline en hybride rechargeable, avec de nombreux gadgets à bord, dont un aspirateur intégré ou des portes latérales coulissantes qui s’ouvrent d’un mouvement du pied sous la voiture.

Les constructeurs américains à domicile

Chez GM, la grande vedette, c’était la Bolt de Chevrolet. Une compacte électrique endurante et performante qui pourrait séduire le public européen face aux BMW i3 ou Nissan Leaf, sous le badge Opel. Enfin, Buick a avancé un joli concept de coupé 4 places, l’Avista, symbole d’une certaine forme d’élégance à la mode américaine.

Sans surprise dans un contexte agité, la priorité du groupe Volkswagen est allée aux carburants verts. Le Tiguan était donc proposé dans une déclinaison hybride rechargeable présentée comme un concept, mais très proche de la réalité. Tout sauf un diesel…

Audi a ouvert le bal avec son h-tron quattro Concept, un nième concept de SUV. Sauf qu’ici, il préfigure aussi ce que sera un futur Q6, SUV-coupé à la manière de la BMW X6, tandis que sa belle planche de bord, entièrement composée d’écrans tactiles, est elle aussi proche de celle des modèles à venir. Sous le capot, un moteur électrique alimenté par une PAC, avec 272 ch pour 600 km d’autonomie.

Loin de toute contingence écologique, BMW a misé sur deux modèles très musclés, la petite M2 (365 ch) et la version M40 i de son petit crossover coupé X4. Chez Mercedes, c’était enfin la révélation de la Classe E, très proche visuellement des Classe C et S, mais plus évoluée sur les technologies embarquées : avec un tableau de bord tout d’écrans (en haut de gamme), une conduite semi-autonome aux fonctionnalités élargies aux zones de travaux, ou des manœuvres de stationnement commandées à l’extérieur par la clé.

Hybrides rechargeables mais aussi autonomes

Volvo S90Enfin, sa concurrente de chez Volvo, la S90, a choisi le sol américain pour sa première apparition. Elle aussi offre bien entendu une dose de conduite semi-autonome, se dote d’une version hybride rechargeable et d’un système d’info-divertissement moderne. Son tarif a d’ores et déjà été annoncé, à partir de 41 700 euros TTC (premières livraisons en France prévues en septembre).

Très forts sur le marché américain, les coréens ont profité de Detroit pour lancer une marque, Genesis, qui est à Hyundai ce que Lexus est à Toyota. Une marque premium pour s’imposer dans le très profitable marché haut de gamme local. La Genesis G90 se veut donc une berline statutaire et très classique, en attendant l’incontournable crossover et une voiture plus performante – image oblige. Plate-forme et motorisations (V6 turbo et V8) sont exclusives à Genesis, l’entretien est compris dans le prix d’achat.

Les cousins de chez Kia ont pour leur part mis en avant la vision d’un futur SUV XXL de leur studio de design californien, avec le concept Telluride : 7 places, des portes à ouverture antagoniste, des capteurs de fréquence cardiaque dans les sièges pour surveiller la santé des passagers et, sous le capot, une motorisation hybride rechargeable.

Bien plus concret, Honda a présenté son nouveau pick-up Ridgeline, qui cache une plate-forme de SUV sous des dehors aussi rustiques que ses nombreux concurrents. Une interprétation plus agressive du pick-up était de mise chez Nissan avec le Titan Warrior Concept. Infiniti a donné quant à lui à découvrir la version définitive de son coupé Q60, fort des 400 ch de son V6 biturbo.

De son côté, Lexus a joué deux cartes : la sportivité avec le coupé GT LC500 (et presque autant de chevaux que son nom : 467 !), et les énergies vertes avec le concept LF-FC, première Lexus à recevoir une PAC. Mais au delà du message vert, c’était aussi l’occasion pour le constructeur premium au design très tranché de montrer des idées visuelles qui pourraient s’appliquer à ses futures grandes limousines.

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