Salon de Genève 2012 : les constructeurs misent sur le downsizing

Salon de Genève 2012 : les constructeurs misent sur le downsizing

La tendance esquissée depuis deux bonnes années s’est confirmée à Genève début mars : tous les constructeurs réduisent la cylindrée des moteurs, la taille et le poids des nouveaux modèles, mais sans diminuer la puissance. Objectif : toujours baisser le CO2 sans compromis sur les performances, les prestations et le contenu technologique. Visite guidée.
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Salon de Genève 2012 : les constructeurs misent sur le downsizing

Cette tendance au down sizing s’est exprimée clairement sur le stand Peugeot avec la révélation de la 208 : celle-ci réduit sa taille en longueur de 7 cm par rapport à la 207 et, surtout, son poids de 110 kg, ce qui n’est pas rien, avec le 1.4 HDi de 70 ch. En comparaison de la 207, la 208 paraît bien plus légère, pour ne pas dire aérienne dans son style, et renouvelle bien le genre pour sa catégorie. Une fois installé à bord, on notera aussi la générosité de l’espace habitable, y compris aux places arrière qui n’obèrent pas le coffre (285 l, pas loin des 300 l).

La Peugeot 208 s’impose parmi les vedettes du salon

La planche de bord de la 208 pourra en surprendre plus d’un avec ses « protubérances » qui permettent à l’ensemble de reculer sous le pare-brise, une bonne chose pour la sensation d’espace. La qualité des finitions est impeccable.

Mais si Peugeot se targue de baisser considérablement les consommations et le CO2 de sa 208 (34 g en moyenne selon le lion), celle-ci ne fait que rejoindre la Citroën C3, lancée avant elle sur la même plate-forme. Le 1.4 e-HDi de 70 ch avec la boîte robotisée pointe à 87 g, le meilleur score de la 208… en attendant que la C3 en soit prochainement équipée. Avec ce moteur mais sans Stop&Start, la 208 passe à 98 g, le résultat de la C3 depuis deux ans. Pour le 1.6 e-HDi en 92 ou 115 ch, les émissions s’élèvent aussi à 98 g, en boîte manuelle ou robotisée, une très bonne nouvelle en revanche.

Chez Citroën, c’est la C4 Aircross qui faisait office de vraie nouveauté, outre la ligne DS au grand complet sur le stand avec les DS3, DS4 et DS5 HYbrid4 ou encore la réinterpréation de l’utilitaire avec le Tubik déjà vu à Francfort l’an passé. Mais cette C4 arrive un peu tard sur ce segment des SUV compacts, tout comme son clône Peugeot 4008, et tous deux restent le rebadgeage du Mitsubishi ASX, accompagné des motorisations diesels PSA. Pas sûr que cela suffise pour grignoter la domination du Nissan Qashqai ou la montée en puissance de l’Audi Q3. De son côté, Renault misait tout sur la Zoé Z.E. commercialisée lors du prochain Mondial de l’Automobile à Paris à l’automne. Cette citadine électrique (4,08 m de longueur) se dévoilait dans sa version définitive et donnait en quelque sorte la réplique à la 208. Première voiture entièrement dessinée par Laurens Van Den Acker et son équipe, elle marque aussi le nouveau style de Renault. Une belle réussite du point de vue du design, intérieur comme extérieur, c’est incontestable. Ce qui constituera l’un des atouts maîtres pour son succès auprès des particuliers mais aussi des flottes.

La marque au losange mise toujours sur l’électrique

La Zoé de Renault est commercialisée à partir de 20 700 euros TTC (hors prime de 5 000 euros), un prix auquel s’ajoute la location des batteries avec un premier seuil à 79 euros TTC mensuels (12 500 km/36 mois).Le prix de cette Zoé : à partir de 20 700 euros TTC (hors prime de 5 000 euros). Ce qui la positionne 1 000 euros plus cher qu’une Clio 1.5 dCi 90 ch Business (bonus de 400 euros non déduit). La Zoé est emmenée par un moteur électrique, celui des autres modèles Z.E., de 65 kW/88 ch et 220 Nm de couple, avec une vitesse limitée à 135 km/h. Il faudra y ajouter la location des batteries avec un premier seuil à 79 euros TTC mensuels (12 500 km/36 mois). Un schéma déjà adopté pour la Fluence Z.E. et le Kangoo Z.E. qui affichent aussi la même échelle de tarification en fonction de la durée de détention et du kilométrage.

Autre « révélation » autour de la Zoé, son autonomie, selon le cycle NEDC (New European Driving Cycle), s’établit à 210 km, soit 30 km de plus que le Kangoo Z.E. par exemple. Et Renault précisait qu’en usage réel, l’autonomie serait de 100 km l’hiver (clim et phares allumés) et 150 km l’été. Enfin, la Zoé embarque un nouveau type de chargeur rapide intégré baptisé Caméléon. Celui-ci autorise une recharge comprise entre 30 minutes et 9 heures sur des bornes de recharge rapide de nouvelle génération quatre fois moins coûteuses qu’actuellement.

Avec la Zoé, c’est la Twizy Z.E. qui défendait aussi les atouts de l’électricité. Déjà commercialisé, ce quadricycle 100 % électrique affiche 100 km d’autonomie et un prix de départ à 6 990 euros TTC. Nous vous livrerons les essais détaillés dans un prochain numéro de Flottes Automobiles.

Mercedes illustre aussi magistralement le down sizing avec la révélation de sa nouvelle Classe A qui n’a plus grand-chose à voir avec celle qu’elle remplace.

Nouvelle Mercedes Classe A : 211 ch pour 99 g de CO2

La Classe A de Mercedes affiche un nouveau moteur 2.0 l CDI de 211 ch, à tout juste 99 g de CO2. Ce turbo-diesel downsizé offrira une palette de puissances, 109, 136, 170 et 211 ch, avec les mêmes émissions de CO2.En effet, avec 18 cm de moins en hauteur, ce n’est plus une sorte de minispace mais bien une compacte classique mais deux volumes effilée (CX de 0,26 seulement, inédit sur le segment) et, comme par hasard, très proche en style d’une BMW Série 1 ou d’une Audi A3 Sportback (lire ci-après). Et, histoire de reprendre une longueur d’avance sur ces deux éternels concurrents allemands, la Classe A affiche un nouveau moteur 2.0 l CDI de 211 ch à tout juste 99 g de CO2 : exactement les chiffres d’une Peugeot 3008 HYbrid4, bien plus chère !

Ce nouveau turbo-diesel downsizé (il succède au 2.2 CDI) offrira une palette de puissances débutant à 109 ch, complété, outre le 211 ch, par 136 et 170 ch avec des émissions de CO2 identiques – une prouesse technologique. Pas à court de nouveautés technologiques, Mercedes précisait que cette Classe A pourra aussi être dotée de la transmission intégrale 4Matic, une première sur le segment, et de l’excellente boîte auto à double embrayage 7 rapports 7G-DCT. La commercialisation est prévue pour l’été.

Audi n’est pas non plus en reste avec sa nouvelle A3. Uniquement disponible en version 3 portes pour l’instant, elle s’inscrit, en style, de façon quasi caricaturale dans la lignée de l’ancienne (même longueur de 4,24 m). Pourtant, la plate-forme est entièrement nouvelle : il s’agit de celle commune à tout le groupe VW et baptisée MQB qui couvrira le segment des compactes et SUV. Son allégement – soit 1 175 kg pour la 1.4 TFSI, soit 80 kg de moins, la plus légère des Renault Mégane est à 1 205 kg – tient aussi à l’adoption d’un capot moteur et d’ailes en aluminium, une première sur ce segment et un savoir-faire « maison » éprouvé sur les autres modèles de la marque.

Audi mise sur la légèreté et la sobriété de son A3

Pour sa nouvelle A3, Audi avance une baisse moyenne de 12 % des consommations. Le 2.0 TDI développera par exemple 143 ch et des émissions de 106 g. En août prochain, il sera complété par le 1.6 TDI de 105 ch à 99 g.Autre tradition éprouvée : la qualité de présentation et de fabrication qui marque toujours un point d’avance, sur les modèles exposés à Genève tout du moins… Les motorisations ont été revues pour se glisser sous le capot avant et Audi annonce une baisse moyenne de 12 % des consommations par rapport à la génération précédente. Ce down sizing « virtuel » permet au 2.0 TDI de développer 143 ch, comme précédemment, mais avec des émissions de 106 g. Lors du lancement en août prochain, il sera complété par le 1.6 TDI de 105 ch à 99 g.

Toujours dans le premium, mais scandinave cette fois, Volvo mettait en avant sa nouvelle V40 qui succède à la V50 avec panache grâce à son design nettement plus dynamique et valorisant. Sorte de V60 en réduction et plus courte que la V50 (4,37 m de longueur contre 4,52 m), elle ne sacrifie par pour autant l’habitabilité ou les équipements. Ainsi, elle inaugure l’airbag piéton qui se déploie sur le pare-brise ou encore le fameux City-Safety, actif dorénavant jusqu’à 50 km/h et non plus 30 km/h, comme tous ses concurrents. La V40 fait aussi dans le down sizing avec un poids en baisse de 100 kg.

Pour les motorisations de cette V40, on retrouve en accès à la gamme le 1.6 D2 de 115 ch à 94 g seulement (BMW n’est pas aussi efficace !) pour un prix de tout juste 24 980 euros. Ce modèle, particulièrement séduisant pour les entreprises, est complété par la palette classique du 5 cylindres 2.0 l turbodiesel en 150 ch D3 (26 600 euros) et 175 ch D4 (30 100 euros), tous deux à seulement 117 g. Les commandes sont ouvertes pour des livraisons à partir de juillet prochain. La V40 pèsera environ 3 500 immatriculations cette année, avec la V50 en vente jusqu’à fin 2012, et 5 à 6 000 l’an prochain dont la moitié en entreprises grâce à la finition Business, nous confiait Pascal Bellemans, le patron de Volvo France.

Si le downsizing est à l’honneur en motorisations et en taille des véhicules, il l’est aussi sur les SUV et monospaces, tous « compactés », avec les révélérations des Opel Mokka et Fiat 500 L ou encore des Ford B-Max et Dacia Lodgy. Le nouveau SUV de la marque à l’éclair vient surfer sur le succès du Nissan Qashqai avec des arguments semblables : habitabilité malgré sa compacité (4,28 m de longueur) et motorisations sobres mais performantes. Très dynamique dans sa ligne et d’une présentation soignée, ce Mokka a de l’allure. Il affiche un coffre d’une capacité de 1 372 l et reprend le 1.7 CDTI de 130 ch. Sa commercialisation est attendue pour la fin 2012.

Fiat tente de renouveler sa stratégie gagnante de la 500 en lui donnant une grande sœur, la 500 L (4,14 m de longueur, 1,66 m de hauteur et 1,78 m de largeur), proche dans son style et sa définition d’une Mini Countryman. Une stratégie cohérente chez Mini qui a décliné à l’envi sa petite citadine ; reste à voir s’il en sera de même chez Fiat. Mais il faut bien avouer que, outre ses airs de Countryman, y compris dans ses phares à l’avant ou sa face arrière, cette 500 L est assez séduisante et réjouissante. Elle sera disponible fin 2012 avec les motorisations déjà connues chez Fiat ; aucun autre détail technique n’a été rendu public.

Des cross-over et monospaces compacts toujours prisés

Chez Ford, le minispace B-Max (4,04 m de longueur) faisait sa grande première en mettant en avant son accessibilité avec ses deux portes arrière coulissant latéralement malgré l’absence de montant central. Une fois les quatre portes ouvertes, il est étonnant de constater cette sensation de facilité à entrer et sortir… alors que le B-Max est développé sur la plate-forme de la petite Fiesta.

Mais ne nous méprenons pas, Opel avait inventé sur son Meriva les deux portes à ouverture antagoniste sans vraiment convaincre de la praticité de ce système. La question est identique ici, concernant la fiabilité de ces portes coulissantes et le temps, souvent interminable, entre la commande d’ouverture ou de fermeture et la fin de la manœuvre. Ce B-Max est emmené par le 1.6 TDCi de 95 ch à 104 g et par un nouveau 1.5 TDCi downsizé du 1.6 l et qui développe 75 ch. Contre toute logique, ce dernier consomme plus (4,1 l/100 km) et émet donc 109 g. Allez comprendre !

Plus simple à décrypter, la logique prestations/tarifs du dernier-né de Dacia, le Lodgy qui débutera à 9 900 euros malgré des prestations dignes d’un Scénic ! Développé sur la plate-forme actuelle de la Logan MCV, c’est en quelque sorte la déclinaison monospace de ce grand break avec ses 4,50 m de longueur, sa hauteur et son habitabilité record : 2,6 m3 en position deux places, ce qui laisse augurer d’au moins 3 m3 dans la version VUL lancée à la rentrée au Mondial de Paris.

Autre bonne surprise : sur les côtés de son Lodgy, Dacia délaisse les panneaux de carrosserie rigoureusement plats au profit d’éléments de tôle plus complexes et coûteux à fabriquer mais bien plus « sexy ». On est encore loin des prétentions stylistiques d’un Scénic mais le Lodgy s’inscrit bien dans le design d’un Duster. L’habitacle reste cossu, la planche de bord rappellera pour certains celle du Scénic deuxième génération, ce qui est un compliment, et la qualité de fabrication se veut très correcte.

Version VU de 3 m3 pour le Lodgy de Dacia

Le prix du Lodgy de Dacia débutera à 9 900 euros. Ce modèle offre une habitabilité record, avec 2,6 m3 en position deux places, ce qui laisse augurer d’au moins 3 m3 dans la version VUL lancée au Mondial de Paris.Reste que la sellerie est toujours un peu bas de gamme. Sur ce Lodgy, le 1.5 dCi de 90/110 ch est à l’ouvrage mais dommage que les plus récentes versions Energy de ce turbo-diesel soient absentes, leurs prix étant dissuassifs. Ce 1.5 dCi réussit toutefois à contenir les émissions sous les 120 g. La commercialisation est programmée en
juin prochain.

Terminons enfin par le groupe Volkswagen avec le Cross Coupé présenté à Tokyo fin 2011 (voir notre n° 174) mais qui ajoute pour Genève, à son moteur TSI essence hybride d’origine (62 g), une motorisation diesel hybride rechargeable. Toujours entraîné par ses deux moteurs électriques (40 kW à l’avant et 85 kW à l’arrière), cette 2.0 TDI 190 ch Hybrid Plug In descend à 46 g pour pas moins de 306 ch cumulés !

Le Cross Coupé de VW en diesel hybride rechargeable

Rappelons que, comme pour la nouvelle Audi A3, il s’agit de la récente plate-forme flexible MQB et que ce Cross Coupé et ses 4,36 m de longueur vient se positionner entre la Golf et le Tiguan.

Notons aussi, au rayon des anecdotes, la déclinaison d’une Up! en version Van tôlée, sorte de réplique moins snob à la Mini Clubman Van vue sur le stand Mini. Chez VW comme chez Skoda ou Seat, on retrouvait la nouvelle triplette des citadines Up!, Citigo et Mii dans leur carrosserie 5 portes et, pour l’espagnol, la révélation de la future Toledo, prévue pour début 2013 (4,48 m de longueur).

Très dynamique dans sa ligne et d’une présentation soignée, le Mokka d’Opel affiche un coffre d’une capacité atteignant 1 372 l et reprend le 1.7 CDTI de 130 ch. Sa commercialisation est prévue pour la fin 2012.

Salon de Genève 2012 : les constructeurs misent sur le downsizing