
Une gamme entièrement revue se déployait sur le stand du losange. Après l’Espace, le Kadjar, la Mégane et la Talisman, c’est au tour du Scénic de faire sa mue et d’arborer le design de la marque, signé Laurens Van Den Acker. Pas question pour Renault d’abandonner le genre monospace, malgré la forte concurrence des SUV. Après vingt ans de succès, le Scénic se devait de réaffirmer son statut de pionnier.
Renault revisite le Scénic en profondeur
Comme l’Espace, il s’offre donc quelques attributs de crossover avec ses grandes roues de 20’’, sa garde au sol surélevée et sa carrosserie bi-ton. Sa silhouette est aussi marquée par une ligne de caisse brisée formant une aile de mouette, originale et dynamique. Pour l’aspect pratique, le Scénic propose une banquette arrière coulissante, de nombreux rangements et un coffre qui gagne en volume (500 l). Une carrosserie 7 places au design spécifique complétera la gamme d’ici la fin d’année.
Sous le capot, on retrouve quatre diesels dCi (de 95 à 160 ch), deux blocs essence TCe (115 et 130 ch), ainsi qu’une version hybride diesel (dCi 110 ch) pour baisser les émissions de CO2 à moins de 80 g. Les deux variantes du Scénic seront commercialisées simultanément fin 2016.
Le Losange a aussi profité de Genève pour présenter sa dernière Mégane Estate, dans une finition GT équipée des quatre roues directrices 4control. Ressemblant fort à la Talisman Estate, ce break compact affiche des dimensions en progrès à 4,63 m de long. Si le volume de chargement (521 l) reste inchangé, les commodités de manquent pas avec deux hauteurs de plancher dans le coffre, des rangements spacieux et une habitabilité accrue à l’arrière. Rendez-vous à l’automne pour en savoir plus.
Chez Peugeot, on a pu apprécier le restylage de mi-parcours du 2008, vendu à plus de 500 000 exemplaires en trois ans. Pour ne pas déstabiliser sa clientèle, ce crossover compact se contente de renforcer son côté baroudeur avec une calandre plus agressive (à facettes selon les versions), des passages de roue plus marqués et des feux Led à l’arrière.
Peugeot remet à jour son 2008
La gamme s’enrichit de deux finitions haut de gamme, GT Line et Crossway, tandis que des équipements font leur apparition : caméra de recul, freinage automatique d’urgence, technologies MirrorScreen et CarPlay. Revue récemment, la gamme moteurs compte plusieurs diesels eHDI (de 70 à 110 ch) et un 3-cylindres essence Pure-Tech de 110 ou 130 ch, avec boîte automatique EAT6 en option.
Dans le cadre du partenariat entre PSA et Toyota, le Lion mettait aussi en avant le Traveller, fourgon aménagé pour le transport de personnes, destiné à contrer les Mercedes Classe V et Volkswagen Multivan. Pour se distinguer de ses cousins SpaceTourer chez Citroën et ProAce chez Toyota, Peugeot a concocté pour le salon un prototype baptisé i-Lab, développé avec Samsung. Véritable salon roulant connecté, l’engin intègre une tablette tactile géante inclinable et coulissante, située au milieu des quatre sièges individuels. Idéal pour organiser des réunions de travail nomades.
Moins huppé, le SpaceTourer de Citroën était là dans sa version civile, mais aussi sous la forme d’un concept-car reprenant le nom du groupe de rock français Hyphen. Outre ses couleurs flashy, l’engin joue la carte de l’aventure avec sa transmission intégrale Dangel, ses grandes roues et sa garde au sol surélevée. De quoi suggérer un univers bien plus déluré que celui de son cousin Peugeot.
Dans le même esprit ludique, Citroën a revisité à Genève un mythe de son histoire avec sa E-Mehari, découvrable, 100 % électrique, et prochainement mise sur le marché (à partir de 18 700 euros hors location des batteries, bonus déduit).
Citroën et DS cultivent leurs différences
Chez DS, outre le concept DS E-Tense (voir ci-dessous), on pouvait également admirer le restylage de la DS3, premier modèle commercialisé par la marque il y a six ans. En plus de sa face avant redessinée et de sa gamme remaniée, cette citadine chic s’offre une version sportive rebaptisée Performance, équipée d’un 1.6 THP de 208 ch.
Après avoir délaissé le segment des berlines routières en 2011 avec le retrait de la 159, Alfa Romeo revient sur ce marché avec la Giulia, qui promet cette fois d’être à la hauteur de la concurrence germanique. Rivale des BMW Série 3, Audi A4, Mercedes Classe C et autre Jaguar XE, cette propulsion s’était déjà montrée sous des atours affriolants à Francfort en version ultra-sportive Quadrifoglio Verde (V6 de 510 ch).
À Genève, cette Giulia s’est découverte dans ses versions « normales », avec à la clé trois motorisations 4-cylindres : 2.2 diesel de 148 et 178 ch, ou 2.0 essence turbo de 197 ch. Une version Business, rejetant 99 g de CO2, sera aussi de la partie dès le lancement prévu d’ici l’été.
Double surprise chez Fiat : la nouvelle Tipo revient sur un segment des compactes délaissé par feue la Bravo, ressuscitant au passage un patronyme plus glorieux remontant aux années 90. D’emblée, la Tipo se décline en trois carrosseries : berlines 4 et 5 portes ou break.
Si le style de cette Tipo se montre agréable à l’œil, la qualité de finition semble un ton en dessous de ce que l’on connaît sur le marché. Cela s’explique par un positionnement agressif, proche du low cost de Dacia, avec toutefois un niveau d’équipements complet (à partir de 12 490 euros).
Le grand retour des italiennes
La version 5 portes de la Tipo mesure 4,37 m de long, avec un coffre généreux de 420 l. Le break, lui, pourra embarquer 550 l de chargement sous tablette. Pour les moteurs, on retrouvera deux diesels MultiJet 1.3 de 95 ch et 1.6 de 120 ch, et deux blocs essence 1.4 de 95 et 120 ch (T-Jet).
Dans un genre plus glamour, Fiat présentait aussi sa barquette 124 Spider. Développée en partenariat avec Mazda sur la base de la MX-5, cette 2 places cabriolet adopte un style nostalgique bien à elle qui rappelle le modèle originel. Dotée d’un 1.4 essence T-Jet de 140 ch en version de base, elle peut aussi se transformer en sportive sous le label Abarth avec une puissance portée à 170 ch. Dans tous les cas, elle devrait faire le bonheur des amoureux de la Dolce Vita.
Déjà vu à Francfort, le nouveau Tiguan occupait le devant de la scène chez Volkswagen. Ce SUV familial, qui sera décliné en version 7 places XL, fait déjà des émules dans le groupe. Sa plate-forme MQB a permis en effet de décliner un cousin chez Seat, l’Ateca, et un autre en préparation chez Skoda que l’on pouvait deviner à Genève sous les traits du concept VisionS.
Chez Seat, l’Ateca mise sur un gabarit compact (4,36 m de long) et des lignes dynamiques pour rappeler son identité latine. Il n’en demeure pas moins habitable et généreux avec un volume de coffre de 510 l sur les versions 4×2.
Deux cylindrées diesel seront proposées : 1.6 TDI de 115 ch ou 2.0 TDI de 150 ou 190 ch. Avec à la clé des émissions comprises entre 112 à 131 g. Les tarifs de l’Ateca devraient s’aligner sur ceux de la concurrence (Nissan Qashqai, Renault Kadjar, Peugeot 3008), avec un prix d’appel à 25 300 euros en diesel TDI.
Opération SUV dans le groupe Volkswagen
Pour sa part, le concept VisionS préfigure le futur SUV de Skoda, qui sera dévoilé au prochain Mondial de Paris et commercialisé début 2017. Il sera basé sur la plate-forme allongée du Tiguan XL afin d’offrir 7 places. En attendant, ce SUV mesure 4,70 m de long et paraît bien plus imposant que son cousin espagnol.
Le VisionS adopte une motorisation hybride rechargeable, dérivée du système e-Tron d’Audi, comprenant un 1.4 TSI essence de 156 ch épaulé par deux moteurs électriques. Le tout développe 225 ch et assure une consommation combinée de 1,9 l/100 km, avec une autonomie de 50 km en mode 100 % électrique. Mais pas sûr que cette mécanique soit retenue sur le modèle de série.
De son côté, Audi dévoilait une autre grande première, le Q2. Il s’agit du quatrième SUV de la gamme, et le plus petit avec une longueur de 4,19 m. Derrière ses lignes plutôt strictes et anguleuses, ce modèle cultive un style branché et urbain, à l’image des crossovers en vogue (Mini Countryman, Fiat 500X, Nissan Qashqai). En témoigne sa carrosserie bicolore et son programme de personnalisation intérieure haut en couleurs.
L’objectif avec ce Q2 : rajeunir l’image de la marque et élargir sa clientèle. La palette des motorisations comptera trois diesels TDI de 115 à 190 ch, et autant de TFSI essence de 116 à 190 ch. Le système Quattro et les boîtes automatiques S-tronic à double embrayage seront de la partie. Le Q2 fera son entrée sur le marché à l’automne 2016.
Ford et Opel misent sur les SUV
Sur le stand de Ford, les SUV étaient aussi à l’honneur. Avec le gros Edge, importé des États-Unis, qui arrivera en Europe au printemps. Mais surtout avec le restylage de son petit frère le Kuga, attendu pour octobre, qui adopte au passage une face avant redessinée et une version exclusive Vignale.
À l’intérieur, ce Kuga fait évoluer son volant et redessine sa console centrale avec un écran tactile plus grand intégrant de nouvelles fonctionnalités. Surtout, le Kuga troque son 2.0 TDCi d’entrée de gamme pour un récent 1.5 TDCI downsizé de 120 ch plus sobre et économique (4,4 l/100 km et 115 g en version 4×2).
Dans le même registre, Opel a revu son SUV compact, désormais appelé Mokka X. Le constructeur fêtait aussi la remise du prix de la voiture de l’année Coty à la dernière Astra. De quoi stimuler le début de carrière de cette cinquième génération de compacte, aussi commercialisée en break Sports Tourer.
Chez BMW, peu de nouveautés pour les sociétés, hormis peut-être la version longue de la Série 7, la M760Li et ses 5,23 m de long. Taillée pour le transport de VIP ou de P-DG avec chauffeur, ce vaisseau amiral est animé par un V12 biturbo de 600 ch capable de propulser l’auto à plus de 300 km/h. Question d’image, BMW se devait d’avoir une limousine de prestige pour rivaliser avec la Mercedes Classe S, mais aussi avec Bentley.
L’actualité de Mercedes à Genève était plus riche, avec la dernière version très attendue de la Classe E, son modèle emblématique. Reprenant le style des récentes Classe C et S, au point de semer la confusion, elle fait la part belle au classicisme et au luxe avec un habitacle resplendissant. Un mélange de hautes technologies et de raffinement, avec son double écran digital et ses matériaux nobles et variés.
Mercedes et Volvo réenchantent le segment E
Grâce à un empattement rallongé de 6,5 cm (4,92 m de long), l’habitabilité aux places arrière offre encore plus de confort aux passagers. Sous le capot, un nouveau diesel 4-cylindres 2.0 de 194 ch équipe la version cœur de gamme 220 d de cette Classe E, avec de belles prestations énergétiques à la clé : 3,9 l/100 km et 102 g. Les prix de cette version débutent à 49 200 euros.
À quelques pas de Daimler se trouvait une autre grande berline de luxe concurrente, la Volvo S90 et sa variante break V90. Deux carrosseries majestueuses qui vont de pair avec un habitacle haut de gamme aux charmes scandinaves. La V90 mesure 4,96 m de long et adopte une lunette arrière inclinée pour dynamiser sa ligne. Si son volume de chargement atteint jusqu’à 1 526 l banquette rabattue, Volvo n’a pas encore communiqué les valeurs du seul compartiment à bagages.
Côté moteurs, trois diesels 4-cylindres de 150, 190 et 235 ch devraient constituer l’essentiel des ventes aux entreprises. Une version essence T8 hydride rechargeable est aussi prévue. Les S90 et V90 débarqueront en concessions en septembre, avec des prix à partir de 44 350 euros (V90 D3 Momentum).
Les véhicules propres commencent aussi à fleurir chez les constructeurs coréens. Sur son stand, Hyundai a lancé une vaste offensive avec sa toute récente berline Ioniq. Une seule carrosserie et trois solutions mécaniques au choix : full hybride, hybride rechargeable et tout-électrique. Une manière de s’attaquer aussi bien à la Toyota Prius qu’à la Nissan Leaf.
Les coréens passent à l’hybridation
Dotée d’une ligne agréable à l’aérodynamisme soigné (CX de 0,24), cette berline 5 portes sera lancée en septembre en version full hybride de 141 ch (79 g). Reprenant le même bloc essence 1.6 GDI associé à une boîte à double embrayage DCT-6, la version rechargeable de cette Ioniq développera une puissance identique mais pourra parcourir 50 km en mode électrique, tout en affichant des émissions pondérées à 32 g.
Quant à la version 100 % électrique de la Ioniq, au design légèrement modifié, elle adopte un moteur électrique de 120 ch à l’avant et revendique, selon le constructeur, une autonomie de 250 km en mode électrique.
Aux côtés du break Optima Sportswagon, le Niro était la principale attraction chez Kia. Basé sur la plate-forme partagée avec la Ioniq, ce SUV compact ne sera proposé qu’avec une motorisation full hybrid, à savoir un 4-cylindres essence 1.6 GDI associé à un bloc électrique et une boîte automatique double embrayage à 6 rapports. L’ensemble développe 141 ch et rejette 89 g. Rendez-vous en juin pour l’ouverture des commandes et la révélation des tarifs.
Face à cette offensive, Toyota ne pouvait rester sans réponse. Avec son C-HR, la marque japonaise revient en force sur le segment des crossovers compacts, délaissé depuis le confidentiel Urban Cruiser. À travers son style puissant et racé, le C-HR est censé montrer le nouveau visage de Toyota. Il se caractérise par sa ligne de coupé avec un hayon fortement incliné et des surfaces vitrées réduites.
Le C-HR, nouveau visage de Toyota
Le C-HR est le deuxième modèle de la marque après la Prius à utiliser la plate-forme TNGA du groupe. Aucune information sur les motorisations n’a été communiquée au salon, mais il est fort probable que ce crossover bénéficie du système full hybrid classique de Toyota.
En matière d’innovation et de voiture propre, la plus grande attraction se trouvait chez Tesla, où l’on pouvait admirer la version définitive de la Model X. Un SUV 100 % électrique capable d’embarquer jusqu’à 7 personnes. Doté d’un design épuré et d’un aérodynamisme exemplaire (CX de 0,24), l’engin s’équipe de 2 portes arrière papillon très spectaculaires, facilitant l’accès à bord. Un détail digne d’un concept-car.
À l’intérieur, on retrouve l’esprit très futuriste de la Model S avec une planche de bord sans boutons pourvue d’un immense écran tactile vertical. Les motorisations électriques sont aussi reprises telles quelles avec trois versions au choix : 70D (332 ch), 90D (422 ch) et P90D (469 ch). À noter : la fonction de conduite semi-automatisée Autopilot de série. La Model X arrivera en France dès juillet avec un prix annoncé à partir de 87 400 euros.