
Plus que les rares modèles de série, les concept-cars étaient à l’honneur à Tokyo, un avant-goût pour les années à venir. On y voyait aussi des show-cars qui n’ont pas l’ambition d’avoir une dose de réalisme, mais dont le seul but est de faire le spectacle. Et une chose est sûre, le spectacle ne manquait pas dans ce salon pas comme les autres.
À commencer par le pavillon occupé par Toyota et sa filiale Daihatsu, spécialiste des petits modèles : plusieurs concepts de minivans futuristes occupaient la scène et prêtaient une attention particulière à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite – un thème crucial au Japon. Ces véhicules affichaient un design typique de ce que l’on voit dans les rues japonaises, soit des mini-fourgons très carrés avec un dessin leur donnant une bouille sympathique. Tous entrent dans la catégorie des « key cars » aux dimensions et à la cylindrée très limitées pour respecter les critères d’une fiscalité avantageuse. On trouvait aussi chez Daihatsu l’amusant concept DN Campagno, en hommage à un modèle de petite berline des années 60, annoncé pour séduire une clientèle de personnes âgées.
À quelques mètres de là, Toyota alignait huit nouveautés dans des styles très différents. Une sportive (GR HV Sports), deux berlines très classiques réservées au marché national (la Crown et la très statutaire Century), de petits concepts de mobilité électrique pourvus d’intelligence artificielle (Concept-i), un concept de crossover de loisirs (TJ Cruiser) et un taxi rappelant les fameux « black cabs » londoniens.
Toyota en mode hydrogène
Mais ce n’était pas tout chez Toyota : la technologie de l’hydrogène était aussi au rendez-vous avec un bus, le concept Sora, qui verra le jour l’an prochain en vue des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Pour sa part, le concept Fine Comfort Ride mettait l’accent sur le confort à bord avec son vaste habitacle prévu pour recevoir six passagers, sans oublier une autonomie annoncée à 1 000 km. De quoi s’attendre à une prochaine génération de Mirai dotée d’une autonomie grandement accrue par rapport au modèle actuel. Enfin, la filiale Lexus présentait le concept LS+ qui mise sur l’intelligence artificielle et la conduite autonome annoncée pour 2020 sur autoroute.

Concept Fine Comfort Ride – Toyota

Honda semble bien mettre en place une ligne de véhicules électriques au travers de ses concepts, une démarche qui a débuté avec la très séduisante petite citadine Urban EV montrée à Francfort et attendue en série pour 2019. Le constructeur a continué à Tokyo avec la Sport EV Concept, petit coupé sportif pour lequel Honda n’annonce pas, en revanche, de passage en production.
Les SUV sont à la mode et la propulsion électrique se veut une voie de recherche incontournable. Plusieurs constructeurs ont même combiné les deux avec des concepts aux lignes massives, aux habitacles très généreux, et dotés de larges portes à ouverture antagoniste pour faciliter l’accès.
Mitsubishi pariait ainsi sur son joli concept e-Evolution pourvu de trois moteurs électriques et capable de coacher son conducteur selon sa fatigue ou son style de conduite grâce à ses capacités d’intelligence artificielle.

Des SUV électriques
Chez Nissan, la scène principale était occupée par l’IMx Concept, fort de deux moteurs électriques (traction intégrale), avec à la clé une forte puissance cumulée de 320 kW et 700 Nm de couple. L’autonomie est annoncée à 600 km et l’IMx est capable de conduite autonome en tout-terrain. Autre talent, il peut redonner de l’énergie électrique au réseau si besoin dans le cadre du smart grid (réseau électrique intelligent), ce que Nissan développe déjà avec la dernière Leaf, ici en version Nismo plus performante.

Plus anecdotique, le concept Suzuki e-Survivor se veut une sorte de petite Jeep électrique deux places et haute sur pattes, qui paraissait tout droit sortie d’un dessin animé. Certains éléments de ses lignes pourraient être repris dans la prochaine génération du petit 4×4 Jimny, très apprécié mais franchement vieillissant, et qui devrait être remplacé l’an prochain.

Sans oublier les modèles thermiques
Dans cette vague électrique, deux constructeurs faisaient cavaliers seuls avec des concepts mus par des motorisations thermiques. Qui équipent encore aujourd’hui, et pour les prochaines années, l’immense majorité des véhicules commercialisés dans le monde, bien que la montée en puissance des énergies alternatives se fasse impressionnante.
Chez Mazda, pour atteindre le meilleur bilan écologique du puits à la roue (et non seulement à l’échappement), il n’y a pas de réponse unique : selon les cas, les régions et les marchés, des motorisations thermiques, hybrides ou électriques seront mieux adaptées. Les très beaux concepts Vision Coupé (pur exercice de style) et Kai (avant-goût de la prochaine Mazda3) voisinaient donc avec une nouvelle génération de moteurs essence à haut rendement.

Pas d’hybride ou d’électrique non plus dans le joli concept Viziv Performance de Subaru, spécialiste des voitures hautes performances. Tokyo en offre pour tous les goûts.