
Scania a vu son chiffre d’affaires tomber à 12 482 millions d’euros en 2020, soit – 18 % par rapport à 2019. Le bénéfice net a chuté de 56 % à 539 millions d’euros. Durant le premier semestre, le constructeur a dû gérer les impacts financiers et opérationnels de la crise sur ses activités, tout en s’adaptant aux fluctuations des demandes et aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement de ses fournisseurs. Pour préserver ses liquidités et réduire ses coûts structurels, le constructeur a fermé des sites de production, licencié 1 267 salariés et limité sa production aux demandes fermes ou aux stocks disponibles (voir notre précédente brève sur Scania).
Des risques sur l’approvisionnement
Entre les annulations et les retards de production, seules 72 085 livraisons ont été concrétisées sur les 92 940 commandes de véhicules enregistrées pour 2020. Au second semestre, la relance du transport routier de fret en longue distance, en distribution et en BTP a augmenté les commandes de 55 % au quatrième trimestre.
Mais le constructeur constate la permanence des risques d’approvisionnement de ses pièces en 2021, avec une perturbation potentielle de sa production et une augmentation de ses coûts. Le phénomène affecterait aussi sa politique d’électrification alors que le constructeur a lancé en septembre 2020 sa première gamme incluant un camion 100 % électrique et un hybride rechargeable.

Scania renonce au VI à hydrogène
Au vu des difficultés et de l’exigence des transporteurs pour des véhicules propres au TCO apparié à celui des véhicules thermiques, Scania a annoncé en janvier dernier qu’il cessait de développer ses poids lourds à hydrogène (FCEV) pour se concentrer sur les VI à batteries (BEV). « Les solutions électriques à batterie sont la première technologie zéro émission à toucher largement le marché, a déclaré Alexander Vlaskamp, Head Sales and Marketing chez Scania. Pour le client, un véhicule électrique à batterie nécessite moins d’entretien qu’un véhicule conventionnel. Ce qui signifie une disponibilité plus élevée et des coûts améliorés par kilomètre ou heure d’exploitation. »

10 % de Scania électriques vendus en 2025
À l’inverse, précise le constructeur, le coût d’un véhicule à hydrogène restera élevé. De fait, les systèmes d’air et de refroidissement complexes et la volatilité de l’hydrogène induisent plus de réparation, de maintenance et d’entretien. Il faut aussi trois fois plus d’électricité renouvelable pour alimenter un camion à hydrogène qu’un BEV. Scania produira donc des camions électriques longue distance capables de déplacer 40 t pendant 4 h 30 et de se recharger pendant les 45 minutes de repos des chauffeurs. D’ici 2025, selon Scania, les véhicules BEV représenteront 10 % de ses ventes européennes et, d’ici 2030, 50 % de ses volumes totaux de ventes.
