
« Pour réduire les émissions et verdir, l’impulsion de la direction reste cruciale », affirme Hervé Detraz, gestionnaire de flotte chez Schneider Electric qui fait son virage électrique. Ce fleet manager France gère 2 200 véhicules, à 95 % des voitures de fonction. Schneider Electric a ainsi adhéré au programme EV100 et veut totalement électrifier cette flotte à l’horizon 2030. Avec un premier objectif : 30 % d’électrique et de PHEV en 2025. En outre, le diesel est banni sauf pour certains VUL.
Un peu plus de 125 véhicules sont déjà électrifiés. Soit une centaine de voitures de fonction et une vingtaine de véhicules de service, très...
« Pour réduire les émissions et verdir, l’impulsion de la direction reste cruciale », affirme Hervé Detraz, gestionnaire de flotte chez Schneider Electric qui fait son virage électrique. Ce fleet manager France gère 2 200 véhicules, à 95 % des voitures de fonction. Schneider Electric a ainsi adhéré au programme EV100 et veut totalement électrifier cette flotte à l’horizon 2030. Avec un premier objectif : 30 % d’électrique et de PHEV en 2025. En outre, le diesel est banni sauf pour certains VUL.
Un peu plus de 125 véhicules sont déjà électrifiés. Soit une centaine de voitures de fonction et une vingtaine de véhicules de service, très majoritairement du 100 % électrique pour ces derniers. Comme le souligne Hervé Detraz : « Désormais, l’ensemble des cadres dirigeants roulent en électrique ou en PHEV. C’est un engagement fort ». D’autant que les collaborateurs du siège de Rueil-Malmaison (92) et ceux d’autres entités, comme à Lyon, circulent dans des ZFE-m. Un élément motivant.
Analyser et accompagner
« Nous avons entériné le programme de transformation de la flotte et d’électrification en 2021. Nous avons été accompagnés par un cabinet de conseil pour analyser le parc et créer un pilote. Une de nos préoccupations concernait l’accompagnement des collaborateurs, explique Hervé Detraz. Nous avons donc tout d’abord réalisé une enquête pour identifier les collaborateurs éligibles. Avec ce constat : la très grande majorité ne dépasse pas les 200 km par jour. Et cela même si nos techniciens et commerciaux sont de gros rouleurs ». Schneider Electric a choisi une dizaine de collaborateurs sur tout le territoire, cadres comme commerciaux, pour intégrer un pilote avec des véhicules électriques et PHEV. Des bornes de recharge ont aussi été installées à leurs domiciles afin de garantir la viabilité de l’électrification.
Explications du fleet manager : « Pour l’instant, nous n’imposons pas et nous accompagnons les volontaires. Nous vérifions qu’il est possible d’installer une borne chez le collaborateur ou qu’il peut recharger facilement à proximité. Comme il s’agit essentiellement d’itinérants, ceux qui passent à l’électrique ou au PHEV doivent disposer d’une borne. En effet, si les véhicules ne sont pas rechargés régulièrement et suffisamment, ils consomment plus. Et cela entraîne un surcoût de 20 à 30 %. Nous fournissons aussi une carte de recharge Freshmile. Elle permet de gérer les consommations à titre professionnel, en itinérance et au domicile, et leurs remboursements. »
Des renouvellements électrifiés
« L’accompagnement reste indispensable pour lever les freins et les craintes », souligne Hervé Detraz. Ainsi, lors des renouvellements en 2022, 70 % des collaborateurs ont opté pour l’électrique ou le PHEV. « C’est une réussite. Et pour obtenir une adhésion forte, nous avons retenu des modèles attractifs dans des gammes équivalentes, voire supérieures, avec une autonomie assez élevée. Et ce, tout en respectant nos contraintes budgétaires et en misant sur les marques autorisées par le groupe. Notre loueur nous a accompagnés dans cette phase. »
Lors du pilote, les collaborateurs participants ont roulé principalement en Enyak iV. Ensuite, les Mégane E-Tech, EV6 et Niro, Ioniq 5 et ë-C4 ont intégré la « car list » électrique. Côté PHEV, la flotte de Schneider Electric comprend notamment les Captur, 3008 et 308, C5, Niro, Mégane et Golf. « Pour les grandes agglomérations, nous avons sélectionné des VUL électriques comme les Jumpy, Trafic, Expert, etc. », ajoute Hervé Detraz.
Certes, les délais de livraison ont un impact : « Cela retarde un peu le déploiement mais les véhicules électrifiés sont moins touchés. Nous notons des retards de sept mois en moyenne pour certains modèles, voire d’un an pour d’autres. Nous avons donc dû prolonger des contrats. » L’analyse du TCO a aussi fait partie de l’étude. « Celui-ci devrait être inférieur pour un certain nombre de modèles et nous y gagnons encore plus avec la récente hausse des prix du carburant. Avec le PHEV, nous nous y retrouvons largement à condition de bien l’utiliser, recommande Hervé Detraz. Nous sommes entrés dans l’ère du TCM, du total cost of mobility, et plus seulement du TCO. »

Une flotte électrique en autopartage chez Schneider Electric
Schneider Electric propose aussi une douzaine de Zoé en autopartage, avec la solution d’Arval, dans les sites grenoblois, et quatre véhicules électriques au siège de Rueil. « Ils contribuent à optimiser l’utilisation de véhicules de service sous-employés et favorisent l’électrification. Ils se destinent surtout à des trajets intersites ou pour des rendez-vous professionnels en local, tout à fait éligibles à l’électrique. De plus, la région de Grenoble et la région parisienne sont en ZFE-m. C’est donc pertinent », avance Hervé Detraz.
De plus, Schneider Electric réfléchit à la possibilité d’ouvrir cette flotte électrique en autopartage à un usage en soirée et le week-end. « Nous cherchons une solution pour nous assurer qu’ils seront bien disponibles et chargés le lundi matin pour des usages professionnels », conclut Hervé Detraz.