Tous les tarifs s’entendent TTC. Dans un marché du véhicule électrique particulièrement innovant, avec des lancements multiples de modèles, notre article ne se veut bien sûr pas exhaustif.
Voilà un bon coup de pouce à l’achat, auquel vient s’ajouter, pour les acheteurs localisés en Île-de-France, une aide contingentée en nombre de la région, voire de la mairie de Paris pour les clients à l’adresse située intra-muros (400 euros).
Mais pour les entreprises, les TCO manquent de compétitivité avec un prix d’achat au moins une fois et demie plus élevé que pour un scooter thermique. Ce qui fait de ces scooters électriques un choix environnemental plutôt qu’économique. De fait, les valeurs résiduelles demeurent une grande interrogation, notamment liée à la durabilité de la batterie.
Le BMW C-Evolution fait sa mue
Sur ce dernier point, Artelec explique qu’il faut compter avec 30 % de perte d’autonomie à 50 000 km selon le BMS (Battery Management System). Ce qui interdit la charge à 100 % mais économise la batterie sur le long terme. D’après l’allemand Govecs, il faut 1 000 cycles de batterie avant un début de vieillissement « naturel ». Et de rappeler qu’une batterie souvent sollicitée vieillit mieux.
D’autre part, les gammes plutôt restreintes jusque-là s’élargissent peu à peu avec plusieurs évolutions de modèles existants, voire de vraies nouveautés. Ainsi, le leader des ventes en France, le BMW C-Evolution se dédouble en deux versions
La version plus haut de gamme de ce C-Evolution, la Long Range, gagne en puissance nominale à 26 ch en permanence (48 ch en pointe), avec une vitesse de pointe limitée volontairement à 129 km/h mais surtout 160 km d’autonomie avec une batterie de 94Ah. Des chiffres bien plus confortables que les 100 km de la « petite » version de 15 ch, un équivalent 125 cm3 avec permis A1. Qui reste cependant très performante à l’usage grâce à une puissance de pointe de 48 ch. La version Long Range est quant à elle accessible aux conducteurs titulaires du permis moto A.
Le gros scooter BMW s’offre aussi des équipements pratiques (support de smartphone, etc.) et des retouches esthétiques mineures. Cet excellent modèle, très plaisant et nerveux à la conduite, mais aussi « piégeux » pour les néophytes, conserve un tarif très élevé à plus de 15 000 euros.
Un scooter français pour les flottes
Parmi les quelques acteurs des scooters électriques, Eccity se démarque par sa nationalité française : il s’agit d’une jeune société implantée près de Grasse dans les Alpes-
Maritimes. Son dernier modèle, le 870, bénéficie d’un moteur lui permettant d’atteindre 120 km/h (8 490 euros). C’est la version 670, elle aussi en équivalent 125 cm3 mais au moteur un peu moins puissant, qui a été retenue par la mairie de Paris pour un contrat de 400 exemplaires.
« Depuis début 2016, nous avons un marché avec Eccity pour l’achat de scooters électriques 125 cm3. Ces deux-roues sont fabriqués en France. Nous proposons ce modèle pour le renouvellement des scooters 125 cm3 thermiques. Mon service mentionne qu’après un début difficile dû à plusieurs pannes suite à une connectique défaillante, nous n’avons pas de retours particuliers. Les conducteurs semblent satisfaits même s’il est encore tôt pour avoir un retour sur le long terme », relate Hervé Foucard, en charge des transports automobiles municipaux pour Paris.
Autre utilisateur parisien de scooters électriques, la société de livraison YouOrder qui joue la carte de l’éco-responsabilité. Augustin Doumbe, son
co-fondateur, nous explique son choix : « Nous avons une centaine de collaborateurs et autant de scooters, tous électriques. Nos livreurs se montrent bien contents, après six heures de conduite, de ne pas avoir été exposés au bruit. Nous formons chacun d’entre eux à la conduite électrique. Je roule en scooter électrique et chaque jour, des conducteurs d’autres deux-roues m’abordent au feu pour avoir mon sentiment. Une excellente publicité ! »
Le marché affûte ses armes
Parmi les marques, Govecs, basé à Munich, aligne une gamme adaptée aux entreprises. À côté de ses modèles conventionnels, Govecs a fait renaître de ses cendres un modèle emblématique des productions de l’époque de la RDA, le Schwalbe (hirondelle), cette fois en électrique évidemment. Petit modèle délicieusement rétro conçu en collaboration avec Bosch, le Schwalbe se veut un équivalent 50 cm3 sans permis, avec une vitesse maxi de 45 km/h et 100 km d’autonomie. À environ 5 000 euros, il reste moins populaire en prix que son modèle d’inspiration.
Pour sa part, Peugeot a cessé la commercialisation de son e-Vivacity mais le français pourrait bien revenir par le biais de son nouveau propriétaire, l’indien Mahindra qui commercialise aux États-Unis le GenZe 2.0, un scooter électrique et connecté destiné aux flottes et aux systèmes de conduite partagée. Sa batterie lithium-ion est amovible, le démarrage se fait au moyen d’un code PIN et il s’équipe d’un coffre pratique. Son design sympathique complète le tableau.
L’italien Vespa n’est pas en reste : au salon de Milan, sa maison-mère Piaggio vient de présenter l’Elettrica, un modèle 100 % électrique promis à une commercialisation au second semestre de 2017. Aucune information technique n’a filtré en attendant.
Autre acteur, l’américain Zero Motorcycles fait évoluer légèrement sa gamme de motos pour le millésime 2017. Ces modèles peu utilitaires mais très performants, à l’image des automobiles Tesla, se destinent aux passionnés qui veulent rouler différent.