Ghislaine Achalid est la directrice des achats et moyens généraux groupe d’Econocom.
« Le sujet de la flotte était à traiter en priorité, dès les chantiers de l’intégration d’ECS, à l’automne 2010. D’abord compte tenu de l’enjeu économique qui dépassait les 10 millions d’euros, soit l’un des principaux postes de dépenses de l’entreprise. Mais aussi parce que le parc automobile à intégrer n’allait plus bénéficier des conditions économiques préférentielles que lui valait jusqu’alors son appartenance au groupe Société Générale, par ailleurs maison-mère d’ALD Automotive. Il fallait donc rapidement monter de nouveaux accords.
L’appel d’offres constructeurs a été lancé d’emblée, pour disposer d’accords en place au 1er janvier 2011. Ce qui laissait moins d’un trimestre pour réaliser la synthèse de deux approches très contrastées : Econocom ne travaillait qu’avec un seul fournisseur, ce qui était loin d’être le cas du côté d’ECS. Il y avait un compromis à trouver afin de ne pas diluer le volume d’achats que nous représentions désormais, tout en continuant de proposer des modèles attractifs pour les collaborateurs des différents pays. Des accords ont été signés avec Renault, Peugeot et BMW en nouvel entrant ou presque. Ces fournisseurs sont recommandés plutôt qu’imposés aux pays, mais les remises obtenues permettent de proposer des modèles très bien équipés, donc d’inciter à la concentration.
En comparaison, le volet loueurs s’est révélé complexe. Il s’agissait d’abord que le cahier des charges traduise bien qui nous étions, ce que visait l’appel d’offres, ce qu’Econocom attendait de ses loueurs. En l’occurrence une logique de partenariat pérenne leur assurant d’être consultés à chaque fois, sans mise en concurrence avec des loueurs non référencés, et sans obligation de couvrir l’intégralité du périmètre géographique. D’une dizaine de loueurs au sein de la flotte, nous pensions passer à deux ; trois ont finalement été retenus, à l’issue d’une consultation étalée sur six mois. Faute de mises à la route entre temps, ces relations ont débuté mi-2011 avec des volumes de commandes assez significatifs.
In fine, constructeurs et loueurs ont été retenus à la fois sur des critères économiques (le prix, la transparence des coûts) et sur une communauté de vue en termes de développement durable, engagements formels à l’appui. Mais alors que les constructeurs sont seulement recommandés, les filiales n’ont pas la possibilité de déroger aux accords sur le volet loueurs.
De fait, cette internationalisation de l’approche conserve un rôle décisionnaire à l’échelon local, par exemple sur la car policy. C’est important car le management pays connaît les besoins, maîtrise les spécificités des marchés et les impacts sociaux et symboliques pour l’entreprise ou le salarié. »
La flotte d’Econocom en chiffres
• 2 000 véhicules dans une douzaine de pays européens, dont la moitié en France
• Plus de 10 millions d’euros de dépenses, tout compris