Association d’aide à l’enfance, SEAS possède plusieurs antennes en Savoie, dont la principale se situe à Chambéry. « Nous comptons plus de 200 salariés qui interviennent pour l’accompagnement des jeunes en difficulté et de leurs familles », indique Thomas Toupin, le chargé de projets mobilités de la structure.
À l’origine, la flotte comptait 95 véhicules, soit environ une voiture pour deux salariés, pour intervenir dans deux départements : Savoie et Haute-Savoie. La réflexion sur la rationalisation du parc a débuté en 2018, entre autres avec le constat que le parking des véhicules de service était constamment plein. Une baisse envisagée, « même si nous devons absorber des pics d’utilisation et disposer d’un nombre suffisant de voitures », précise Thomas Toupin.
Des véhicules partagés
Début 2019, l’association a mutualisé quinze véhicules de son parc avec la société d’autopartage Citiz, une opération réalisée avec le concours de l’Ademe. « Nous avons douze véhicules en autopartage à Chambéry, un à Aix-les-Bains et deux à Thonon-les-Bains », détaille le responsable. Cette mise en pool a eu des répercussions rapides sur le nombre total de véhicules en parc. « À Chambéry, ce recours à Citiz a permis de réduire notre flotte qui comptait plus de 40 véhicules, ce que nous avons aussi fait dans les autres implantations. Au total, la flotte compte aujourd’hui 81 véhicules en incluant ceux en autopartage. Nous avons donc pu diminuer le parc d’une quinzaine de véhicules », poursuit Thomas Toupin. Cette démarche a aussi contribué à supprimer les modèles vieillissants, « énergivores et pas du tout adaptés à leur usage : des diesel pour des déplacements en ville par exemple », reprend le responsable.
Dans un parc qui marie véhicules en achat et en location, ce sont ceux employés par les éducateurs spécialisés, pour des rendez-vous ou des déplacements au tribunal, qui sont prioritairement basculés en autopartage. Et compte tenu de cette utilisation, ce sont aussi majoritairement les hybrides qui sont concernés : sur les quinze véhicules en autopartage, quatorze sont des Yaris hybrides. « Nous nous sommes orientés vers ces Yaris dans le cadre d’une politique de verdissement du parc », retrace Thomas Toupin.
La flotte de SEAS compte actuellement trente hybrides : des Yaris et une Auris pour le directeur. « Il n’y a pas de mauvaises motorisations mais nous voulons adapter les véhicules à nos trajets. Les Yaris roulent pour des trajets de moins de 100 km. Mais dans un secteur montagneux, ces motorisations ne sont pas forcément suffisantes. Nous faisons donc appel à l’essence ou au diesel selon l’utilisation », expose Thomas Toupin.
Des infos sur le parc
La mise en autopartage d’une partie du parc va aussi contribuer à améliorer cette connaissance de l’utilisation des véhicules. Une donnée sur laquelle ce responsable n’a jusqu’ici qu’une visibilité partielle. « Le suivi du kilométrage des véhicules et des pneus est effectué via un tableau Excel. Ce dernier se base sur les fiches de suivi remplies par les professionnels. Celles-ci renseignent diverses informations comme les kilométrages, l’état du véhicule, les utilisateurs, les pneus, l’assurance, les cartes carburant, les contrôles techniques, etc. », décrit Thomas Toupin.
Et pour le suivi général de l’état du parc, il est meilleur à Chambéry, où travaille ce responsable, que dans les différentes antennes de l’association où il reste plus ponctuel, lié aux informations consignées dans les carnets de bord, aux factures des prestataires ou aux éventuelles remontées de terrain des salariés. « Des sociétés de location proposent des remontées d’informations des voitures. Ces données nous intéressent potentiellement et nous sommes prêts à payer quelques euros par mois pour connaître l’utilisation des véhicules, les kilométrages ou les niveaux d’huile », pointe le responsable.
Avec les outils de Citiz, Thomas Toupin dispose d’ailleurs désormais d’informations sur les kilométrages parcourus et les créneaux d’utilisation d’une partie de son parc. « Nous avons pu voir que les véhicules en autopartage étaient mieux employés que ceux de la flotte », se félicite ce responsable.
À noter que les véhicules de Citiz sont utilisables à titre privé par les salariés, ainsi que par les utilisateurs abonnés à Citiz. « De cette manière, nos véhicules roulent en permanence et 25 % des kilomètres parcourus par des utilisateurs extérieurs sont déduits de nos factures », explique Thomas Toupin.
L’autopartage en mode privé
Dernière répercussion de l’intégration des véhicules en autopartage, la modification des usages de mobilité des salariés. « Certains de nos salariés n’ont pas racheté de véhicule pour remplacer le leur. Ils passent maintenant par Citiz », constate Thomas Toupin. Une évolution des comportements que le responsable attribue notamment à l’avantage économique du dispositif. « Les particuliers qui louent nos véhicules paient un coût au kilomètre de 0,35 euro, et de 2,50 euros de l’heure, tandis que nos salariés paient 0,19 euro du kilomètre seulement », souligne le responsable.