
Ce pourcentage s’élève à 50 % pour l’État et ses établissements publics, et à 20 % pour les collectivités territoriales, leurs groupements, et les entreprises publiques.
Pour les 50 % de véhicules restants, « seule l’acquisition de véhicules essence est autorisée » et « la motorisation diesel n’est autorisée que pour les seuls segments qui ne font pas l’objet d’offre alternative au diesel dans le catalogue de l’Ugap », précise la loi. Entre la nécessité de passer sous le seuil des 60 g de CO2 et celle d’abandonner le diesel, cela représente un véritable casse-tête dans la mesure où les véhicules essence sont souvent moins vertueux sur le CO2.
« Rééquilibrer le poids des différentes énergies »
« La première étape, c’est d’abord de rééquilibrer le poids des différentes énergies dans les flottes, relativise Stéphane Spitz, directeur général adjoint de Public LLD, filiale d’Arval et loueur choisi par l’Ugap. Il faut segmenter le parc selon les usages. Ce rééquilibrage se fait selon des critères économiques et environnementaux beaucoup plus objectifs et pragmatiques que dogmatiques. Des usages intensifs justifient le diesel qui n’est donc pas à éradiquer systématiquement. Mais pour un véhicule qui parcourt 10 ou 15 000 km par an essentiellement en ville, le diesel n’est absolument pas légitime. »
« L’autopartage, accélérateur de transition énergétique »
Public LLD, qui va commander moins de 50 % de diesel cette année, note de nombreuses bascules parmi ses clients. « L’un d’entre eux est passé du 100 % diesel à un mix 60 % essence, 20 % électrique 10 % hybride, et le reste en mobilités alternatives avec notamment des vélos à assistance électrique. On peut donc être gagnant sur tous les tableaux : bilan environnemental et confort des utilisateurs, mais aussi franche réduction du coût global d’usage, y compris avec l’électrique ou l’essence. Il faut simplement repenser la mobilité et par exemple mieux mutualiser les véhicules. À ce titre, l’autopartage est un accélérateur de transition énergétique car, par nature, il permet plus facilement de positionner des véhicules et des énergies adaptés aux types de déplacement », détaille Stéphane Spitz.
La bascule entamée
Dans le secteur public, le message est bien passé : « Nous avons totalement arrêté les achats de diesel cette année et basculons sur l’essence », indique Olivier Valenchon, adjoint de la cheffe de la mission interministérielle parc automobile (MIPA) de l’État. La MIPA gère 65 000 véhicules (hors police et gendarmerie) et effectue environ 800 achats par an. « La part du diesel diminue tous les ans », conclut Olivier Valenchon, même si le parc comprend encore 75 % de diesel, un chiffre difficilement compressible pour les 35 % de fourgons et fourgonnettes.
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