
À Besançon, la flotte compte environ 700 modèles dont une centaine de véhicules légers. « Les agents se répartissent dans deux pôles principaux : un centre technique municipal (CTM) avec un peu plus de 600 agents et le centre administratif de la mairie (CAM). Deux pôles sur lesquels nous pouvons facilement mettre des véhicules en pool », explique Arnaud Dumont, directeur du parc de la ville.
Si les pools existent depuis plus de quarante ans à Besançon, précise Arnaud Dumont, leur utilisation ne s’est que récemment structurée : « Nous avons développé une réflexion suite à la demande des élus en 2011 pour une gestion avec une armoire à clés. Le...
À Besançon, la flotte compte environ 700 modèles dont une centaine de véhicules légers. « Les agents se répartissent dans deux pôles principaux : un centre technique municipal (CTM) avec un peu plus de 600 agents et le centre administratif de la mairie (CAM). Deux pôles sur lesquels nous pouvons facilement mettre des véhicules en pool », explique Arnaud Dumont, directeur du parc de la ville.
Si les pools existent depuis plus de quarante ans à Besançon, précise Arnaud Dumont, leur utilisation ne s’est que récemment structurée : « Nous avons développé une réflexion suite à la demande des élus en 2011 pour une gestion avec une armoire à clés. Le pool du CTM est donc géré grâce un système de boîte à clés depuis fin 2013. Forts de cette expérience, nous allons aussi en équiper le CAM en 2015. »
Ce meilleur encadrement du pool n’a pas encore entraîné de recul du nombre des véhicules. « Mais nous avons stabilisé la flotte », pointe Renaud Dumont. Une diminution est envisagée à moyen terme : « Notre objectif reste de restreindre la taille du parc de véhicules de liaison, des berlines cinq places, de 10 %, soit une dizaine de modèles d’ici la fin 2016 », projette le responsable.
Avant tout, limiter la taille de la flotte automobile
Autre expérience de la gestion en pool, avec d’autres effets : celle de la municipalité de Fontenay-sous-Bois. La flotte de cette commune du Val-de-Marne compte 230 véhicules, toutes catégories confondues. « Nous avons créé un pool d’une douzaine de véhicules en libre-service l’année dernière, indique Farid Saibi, responsable du parc. Il nous a amené à réduire la flotte de trois voitures et nous avons l’intention d’en supprimer encore une vingtaine d’ici la fin 2014. En 2015, nous comptons aussi établir un pool dans un autre secteur afin de passer le nombre de véhicules de douze à quatre ».
Raisonnement similaire au sein de la ville de Caen. Dans la préfecture du Calvados, six pools ont été créés dans les principaux sites municipaux dès 2003. « Le nombre de véhicules mis en commun a augmenté de plus de 50 % ces six dernières années, souligne Michel Le Lan, adjoint chargé des finances, des affaires générales et des marchés publics. Cette démarche a conduit à baisser de 10 % la taille du parc de berlines. » Aujourd’hui, à Caen, 49 véhicules sont partagés par les agents : principalement les berlines et quelques fourgonnettes et fourgons.
Un élément à souligner : l’efficacité d’un pool reste liée à l’accueil qu’il rencontre auprès des agents qui vont devoir renoncer à leur voiture. « C’est une démarche difficile, reconnaît Farid Saibi à Fontenay-sous-Bois. Il faut combattre les habitudes : pour les cadres, c’est une perte de notoriété ; pour les personnels qui avaient l’habitude d’effectuer leur trajet domicile-travail en voiture, c’est une perte de pouvoir d’achat. »
Une démarche qui intègre le facteur humain
Comme dans le privé, l’efficacité d’une mise en pool est confortée par le soutien de la hiérarchie, notamment à travers la DRH : « La politique de RH a été renforcée afin d’abandonner les attributions individuelles de véhicule au profit des pools », avance-t-on à Caen. Un soutien qui cautionne les actions du gestionnaire de flotte vis-à-vis des agents mais aussi de l’ensemble des autres services.
Au conseil général de l’Essonne, les véhicules sont récupérés à chaque départ d’agent pour être intégrés aux pools : « Désormais, nous pouvons réaliser une mutualisation du véhicule qui ne se fait pas toujours dans le service de l’agent », détaille Sandrine Lauraire, chef du service de gestion des véhicules départementaux à la direction des moyens généraux.
Pour mener cette initiative, ce n’est pas seulement l’aval de la hiérarchie qui a été déterminant, mais aussi la coopération avec les autres services. « Auparavant, nous n’étions pas toujours informés du départ des agents. La réaffectation du véhicule se faisait à l’intérieur du service et il nous était difficile de le récupérer ensuite », retrace Sandrine Lauraire. Le conseil général de l’Essonne possède déjà des pools répartis sur différents sites et seul un tiers des véhicules est affecté à des agents. « Notre projet est de continuer à mutualiser la flotte grâce à ces pools, même si cela peut être compliqué. Il existe un vrai besoin de véhicules pour les trajets des personnels », conclut Sandrine Lauraire.
Autre levier pour que les pools débouchent sur une réduction du nombre de véhicules : un outil de gestion adapté. « Nous avons fait appel à un prestataire pour assurer en ligne les réservations de ces voitures dont la municipalité est propriétaire », rappelle Farid Saibi à Fontenay-sous-Bois.
Passer en pool avec ou sans outil de gestion
Des dispositifs qui optimisent la gestion des pools mais dont les municipalités semblent peu friandes, ce que confirme Jean-Marc Borne, chef du département véhicules de l’Ugap : « Pour l’instant, nos clients ne semblent pas prêts à investir la somme nécessaire, jugée encore trop importante par véhicule et par an. Ils préfèrent recourir à des dispositifs pratiques comme les armoires à clés ou des logiciels très basiques. Nous butons sur cette question du coût, et nous n’avons pas encore trouvé d’offre suffisamment attrayante pour nous inciter à lancer un appel d’offres de solution évoluée dans ce domaine », poursuit le représentant de la centrale d’achat public.
Un point à prendre en compte avec les pools : dans les administrations comme dans les entreprises, les activités des personnels évoluent. Des évolutions qui peuvent contrarier le travail sur le parc : « Nous avons réussi à créer un dialogue avec les personnels pour comprendre leurs besoins et savoir s’il est possible pour eux de s’organiser autrement afin de passer des véhicules affectés aux véhicules de pool, relate Arnaud Dumont à Besançon. Mais cela n’est pas toujours possible. Cette année par exemple, il y a un besoin plus important de déplacements dans les activités périscolaires, tout comme pour l’entretien des espaces du tramway mis en service depuis début septembre. »
Le véhicule électrique, clé de la mise en pool ?
Une certitude : la gestion des véhicules en pool est désormais bien installée et vouée à se développer. Et les collectivités comme les administrations y sont également poussées par l’accroissement du nombre des véhicules électriques dans les parcs. « Du fait de l’investissement important dans l’infrastructure de charge, mais aussi de l’électronique déjà disponible dans cet équipement et dans les véhicules, le coût supplémentaire pour une gestion adaptée sera sans doute plus acceptable financièrement », pointe Jean-Marc Borne, pour l’Ugap.
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