
Au sein des flottes publiques, la rationalisation des parcs automobiles est en marche. Et dans ce cadre, les outils de gestion de flotte peuvent apporter une contribution efficace. C’est le cas pour la Métropole de Brest, à la tête de 1 000 véhicules roulants et de 300 petits matériels moteurs. Ces 1 000 véhicules roulant comprennent entre autres 250 citadines, 350 utilitaires, 100 poids lourds et 85 engins techniques.
Pour gérer ce parc important, la Métropole de Brest s’appuie notamment sur l’outil de gestion de flotte AS-Tech. Un outil interfacé avec GIR Titan-Hyperion, le système de gestion des prises de carburant pour la station-service...
Au sein des flottes publiques, la rationalisation des parcs automobiles est en marche. Et dans ce cadre, les outils de gestion de flotte peuvent apporter une contribution efficace. C’est le cas pour la Métropole de Brest, à la tête de 1 000 véhicules roulants et de 300 petits matériels moteurs. Ces 1 000 véhicules roulant comprennent entre autres 250 citadines, 350 utilitaires, 100 poids lourds et 85 engins techniques.
Pour gérer ce parc important, la Métropole de Brest s’appuie notamment sur l’outil de gestion de flotte AS-Tech. Un outil interfacé avec GIR Titan-Hyperion, le système de gestion des prises de carburant pour la station-service intégrée à destination des agents. Avec à la clé un meilleur suivi des consommations de carburant : les données des kilométrages parcourus et des litres consommés sont croisées. L’objectif est d’obtenir une consommation aux 100 km pour une majorité des véhicules du parc et de comparer les résultats avec les données du constructeur.
Croiser les données
« Sur certains types de véhicules, il n’est pas possible de paramétrer ces données du fait des prises de carburant sur des pompes extérieures à notre station, ce qui fausse le calcul de la consommation. C’est vrai des pelleteuses qui se réapprovisionnent sur les sites des travaux qu’elles effectuent », précise toutefois Laurent Bouvet, responsable du service véhicules et engins de la métropole. Mais pour les véhicules avec lesquels ce calcul est possible, l’intérêt est bien sûr de prévenir d’éventuelles dérives. « Via la prise de carburant, nous pouvons contrôler les kilométrages des utilisateurs et ressortir les plus gros consommateurs », explique Laurent Bouvet.
Au-delà du contrôle des comportements de conduite, le suivi des kilométrages est aussi utile pour isoler les véhicules sous-employés. « Annuellement, nous faisons le tour des directions pour savoir s’il y a une utilité à garder ces véhicules », reprend le responsable du parc. Car la donnée kilométrique ne suffit pas. « Nous ne connaissons pas forcément l’utilisation des véhicules dans le temps, poursuit Laurent Bouvet. Par exemple pour la direction éducation, les véhicules font souvent de courts trajets entre les écoles, ils sont donc nécessaires toute la journée. Il n’est pas possible de les supprimer mais nous pouvons en revanche redistribuer vers d’autres services ces véhicules qui roulent peu. Nous équilibrons ainsi leur utilisation en fonction de leur âge », décrit le responsable.
Rationaliser la flotte
La démarche se veut assez semblable à Joué-lès-Tours, une ville de la banlieue de Tours en Indre-et-Loire. À la tête d’une centaine de véhicules dont un peu plus de 40 utilitaires, le gestionnaire Michel Franchet, en poste depuis un an, s’est rapidement familiarisé avec les trois outils employés pour suivre le parc : ALX Technologies pour la remontée d’informations sur le carburant, Atal pour la gestion de flotte et SuiviDeFlotte pour les remontées d’informations des véhicules.
Michel Franchet s’appuie sur les informations issues des boîtiers embarqués de SuiviDeFlotte pour rationaliser son parc. « En 2021, deux véhicules ont été supprimés sur la base des informations récoltées par cet outil », indique-t-il. Afin de déterminer les véhicules susceptibles de ne pas être remplacés, ce responsable se penche aussi sur l’état de charge des batteries : « Cela peut indiquer une panne sur le véhicule mais aussi sa faible utilisation », relève Michel Franchet. Il tire aussi parti des données recueillies sur le temps d’utilisation. Un indicateur préféré aux indications de kilométrages, puisqu’un véhicule qui parcourt peu de kilomètres peut être aussi sollicité très fréquemment. « À Joué-lès-Tours, environ 40 % de nos véhicules sont partagés dont une dizaine pour la mairie. Les autres sont employés par les services, dans 26 secteurs différents : centres de loisirs, crèche ou cuisine centrale », complète Michel Franchet.
Interfacer les outils
Afin de suivre au mieux ces kilométrages et les utilisations des véhicules, d’autres collectivités interfacent aussi leur logiciel de gestion de parc avec les outils de télématique embarquée. C’est la démarche suivie à Quimper. Pour les 250 véhicules, le logiciel de gestion de flotte Gestparc, réalisé en interne par le responsable du parc Michel Goarin, remonte les informations issues des boîtiers de télématique d’Océan qui équipent une large majorité du parc, en termes de kilométrage, de consommation, etc. Le logiciel remonte aussi les données du logiciel de gestion de carburant, le même que pour la Métropole de Brest : GIR Titan-Hyperion. « Ce sont les données les plus pénalisantes qui sont prises en compte », note Michel Goarin.
Comme à la Métropole de Brest, l’exploitation de ces données apporte sa contribution pour anticiper la suppression de véhicules. Mais elle est aussi mise à profit pour envisager l’électrification de certains modèles. Avec la remontée d’informations sur les kilométrages et les déplacements effectués, Michel Goarin peut non seulement sélectionner les véhicules susceptibles de passer à l’électrique mais aussi justifier, auprès des services concernés, les décisions prises sur la base d’informations objectives.
Le recueil de ces données se veut particulièrement intéressant pour Michel Goarin quand il les croise avec celles d’un autre outil employé par la mairie de Quimper : le logiciel de mutualisation du parc, en place depuis 2015. « Suite à un audit de la flotte, nous avons constaté que tous les services de la ville mettaient un ou deux véhicules à disposition des agents alors que leurs besoins n’étaient pas similaires », rappelle-t-il.

Mutualiser les véhicules…
Pour rationaliser l’usage de ces véhicules partagés, la ville a retenu la solution de SA Systèmes. « Celle-ci met à disposition des véhicules pour tous les agents, quelle que soit leur catégorie (A, B ou C), avec un seul moyen d’identification : leur badge Mifare », expose Michel Goarin. Avec cette solution, la ville n’a pas seulement organisé le partage des véhicules, elle a aussi réduit leur nombre, « de dix la première année et de deux supplémentaires l’année suivante, et nous continuons. »
Ces décisions de limiter le nombre de véhicules en partage sont prises après avoir croisé les données des kilométrages, des trajets effectués et les temps de réservation. « Nous vérifions ainsi l’optimisation des réservations tous les mois », explique Michel Goarin. Le but : éviter que les agents ne réservent des véhicules sans les employer et gonflent alors artificiellement le taux d’utilisation des véhicules en partage. Les logiciels de réservation et de géolocalisation n’étant pas interfacés, la comparaison se fait grâce à l’export de fichiers CSV. « Ce qui prend un peu de temps mais cela porte ses fruits », conclut le responsable qui prévoit encore de supprimer des véhicules du parc mutualisé cette année.
Ce travail sur la mutualisation est aussi d’actualité au sein de l’État et de ses établissements publics qui misent sur l’outil de gestion Odrive du prestataire GAC Technology. Un outil sélectionné par la direction des achats de l’État afin obtenir une meilleure vision de l’ensemble des données liées aux parcs automobiles de l’État. En parallèle, dans les administrations régionales, des postes liés à la gestion de flotte ont été créés. C’est le cas pour la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui s’est équipée de l’outil Odrive et a mis en place des secrétariats généraux communs pour optimiser l’usage de ses 1 338 véhicules.
Parmi les tâches organisées par ces secrétariats via le logiciel : celle essentielle de la mise en commun des ressources en véhicules des entités locales. « Un dispositif intégré à Odrive prévoit une attribution intelligente en fonction des trajets envisagés : des modèles électriques pour les petits déplacements urbains, voire à l’échelle du département, et des thermiques pour des déplacements entre plusieurs départements par exemple », détaille Françoise Conrad, chargée des mutualisations et référente régionale mobilités de la région.
… et organiser le partage
Dans ce cadre, le département du Cantal a su tirer profit de cet outil. Il permet désormais aux agents d’emprunter les véhicules indifféremment de leur appartenance aux services. « Cela a aussi été rendu possible par la configuration spécifique de ces services qui sont rapprochés et ont pu mutualiser leurs véhicules », pointe Françoise Conrad. Avec le partage de ces véhicules et le suivi de leur utilisation, les véhicules surnuméraires ont été supprimés, et prioritairement les modèles les plus polluants. En effet, complète Françoise Conrad, « grâce au logiciel d’attribution, les diesels ne sont plus du tout proposés à la réservation. » Rationalisation et verdissement vont toujours de pair.
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