Sécurité routière : ne pas négliger les technologies et les infrastructures

Selon un rapport publié par Dekra, contrôle et amélioration des infrastructures et des technologies automobiles sont aussi importants que la sensibilisation des conducteurs pour la sécurité routière.
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(c) Dekra

Présenté mercredi 11 octobre dernier aux députés français en présence d’Emmanuel Barbe, le 10e  rapport sur la sécurité routière du spécialiste du contrôle technique Dekra est consacré aux bonnes pratiques ayant fait leurs preuves dans le monde. Il a été complété par une enquête sur la perception des Français vis-à-vis de ces bonnes pratiques, menée en septembre 2017 par l’institut de sondage Opinion Way.

La sensibilisation pour limiter le facteur humain

Selon ce rapport, la sensibilisation des conducteurs reste le premier levier pour réduire le risque routier. Entraînement à la conduite, permis progressif, conduite accompagnée et éducation continue sont considérées comme des mesures efficaces, de même que les contrôles d’alcoolémie, les éthylotests anti-démarrage et l’accompagnement après une interpellation pour conduite en état d’ivresse.

Pour lutter contre l’utilisation du téléphone au volant, l’enquête a quant à elle révélé que 80 % des français privilégient la prévention. Ils sont aussi favorables à une connectivité améliorée avec le véhicule et aux applications bloquant les fonctionnalités autres que l’appel téléphonique. « L’augmentation du montant des amendes fait également partie du top 4 », a cependant précisé lors d’une conférence de presse Karine Bonnet, directrice générale adjointe réseau, marketing et ventes chez Dekra.

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Mesures auxquelles les Français sont favorables pour lutter contre l’usage du téléphone au volant (c) Dekra / OpinionWay

La sensibilisation peut de plus permettre d’optimiser les secours : selon le sondage, si 51 % des Français ont été formés aux premiers secours, seuls 22 % se sentent capables de prodiguer des soins ; tandis que 57 % ne connaissent pas le numéro de secours européen.

Des véhicules et des infrastructures mieux équipés

Toutefois, « ce n’est pas en agissant uniquement sur le facteur humain que nous supprimerons 90 % des accidents », a estimé Geoffrey Michalak, directeur général adjoint technique, qualité et méthodes de Dekra. Technologie automobile et infrastructures jouent un rôle majeur pour réduire le risque routier.

Côté véhicules, le rapport met ainsi en avant la généralisation des systèmes d’assistance à la conduite en Europe, tel l’ESP (Electronic Stability Program) depuis 2014. Les Français interrogés jugent que ces équipements sont plutôt efficaces, même si certains sont mieux connus que d’autres, tels l’ABS, le rappel du port de ceinture de sécurité ou encore l’assistance au freinage.

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(c) Dekra / OpinionWay

De même, « les infrastructures, à l’image du véhicule, doivent être là pour limiter les conséquences de l’erreur humaine », a affirmé Geoffrey Michalak. Le rapport Dekra promeut entre autres la création de pistes cyclables adaptées et l’installation de barrières pour éviter les collisions avec les glissières et les arbres. « Attention, toutefois, il est rare que l’on puisse plaquer exactement la même mesure d’un pays à un autres, et même d’un tronçon de route à un autre. Il faut étudier chaque situation spécifique dans laquelle on veut transcrire la mesure », a alerté Nicolas Bouvier, président de Dekra.

Une tâche rendue plus difficile par le manque de précision des données d’accidentologie collectées : Dekra encourage donc également à la généralisation des commissions d’accidents, comme en Allemagne, et au partage des données entres les pays européenns

Des équipements électroniques à contrôler

Sans surprise, Dekra a aussi pointé l’importance du contrôle technique périodique, notamment face à la multiplication des technologies embarquées. « Une idée reçue consiste à penser que les systèmes électroniques sont plus fiables que les systèmes mécaniques. Or, une étude du Comité international de l’inspection technique automobile (CITA) a déterminé que les systèmes électroniques présentent une fréquence de pannes dues au vieillissement semblable à celle des systèmes mécaniques », a alerté Geoffrey Michalak.

Pour Nicolas Bouvier, l’autodiagnostic à distance est insuffisant sur ces dispositifs : « Il faut que nous ayons accès aux données des véhicules pour comparer périodiquement ce qui est transmis par l’ordinateur de bord avec ce que nous observons en présentiel. Il faut aussi préparer le fait qu’il y aura de plus en plus de technologies, d’abord pour certaines catégories de véhicules, puis de manière généralisée d’ici 15 à 20 ans. »

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