Sécurité routière : un réengagement nécessaire

Jean-Claude Robert juge cependant que les chiffres sont stables et ne baissent pas depuis de nombreuses années, notamment en gravité : « Si 3 % des accidents du travail sont liés à la route, ils représentent environ 10 % des accidents avec arrêt de travail, 16 % des cas d’incapacité permanente et surtout 44 % des décès au travail (accidents de mission et de trajet domicile-travail). Selon mes propres informations auprès des chargés de mission sécurité en entreprise, la tendance est plutôt à la dégradation, du fait du stress et de la pression au travail. »

Pendant plusieurs années, la CNAMTS a placé le risque routier dans ses priorités. Puis le nouveau plan de prévention 2014-2017 a mis d’autres risques professionnels en tête de liste. « Le Comité de pilotage national pour la prévention du risque routier professionnel a été supprimé, souligne avec déception Julien Tonner pour la Cramif. Je m’interroge sur la hausse de la sinistralité routière, je me demande si en réduisant l’accompagnement, nous ne prenons pas le risque d’une dégradation. Pourtant, nous avons outillé pendant de nombreuses années les entreprises avec des guides de bonnes pratiques, des outils en ligne de diagnostic et de prévention comme PEDRO (http://pedro.artifrance.fr). Mais les résultats sont là : si le nombre d’accidents mortels au travail a reculé entre 2008 et 2012, la part liée au risque routier reste constante. »

Seule note positive dans ce plaidoyer pour remettre le risque routier au cœur des préoccupations : « La prévention du risque routier réapparaît comme prioritaire dans le nouveau plan de santé au travail », note Julien Tonner.