
« En 2016, 819 personnes ont été tuées dans des accidents liés à une alcoolémie positive. Ces derniers représentent 29 % des accidents mortels, et ont lieu dans 39 % des cas la nuit, et plus particulièrement les nuits de week-ends et de jours fériés (63 %) », a indiqué Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention routière lors d’une conférence de presse.
Une moyenne de 4 verres consommés au nouvel an
À quelques jours de la soirée du nouvel an, les associations Prévention routière et Attitude Prévention ont donc publié leur sixième étude consacrée au risque alcool et conduire lors du réveillon. Réalisée par l’institut d’études Moaï, cette enquête a eu lieu en ligne du 17 au 22 novembre auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française.

Bilan : lors du nouvel an, 87,8 % des répondants consommeront de l’alcool (contre 89,4 % en 2016), avec en moyenne 3,9 verres dans la soirée. « Ils dépasseront donc la limite autorisée pour conduire, puisque cela représente environ 0,7 g/l en dose bar », a commenté Éric Lemaire, vice-président d’Attitude Prévention et président de la commission route. Or, sur les 38,2 % de répondants qui ont prévu de se déplacer, 15,6 % utiliseront leur véhicule personnel et 14,9 % seront conducteurs.
1 personne sur 2 anticipe les risques de conduite alcoolisée
Pour autant, seuls 49,7 % des sondés se sont dits concernés par la question de l’alcool et de la conduite à cette occasion, que ce soit pour eux-mêmes, leurs proches ou leurs invités. « Alors que 9 personnes sur 10 vous disent qu’ils vont boire quatre verres d’alcool lors du réveillon, seule une sur deux a anticipé qu’il peut y avoir un problème pour repartir ou voir repartir ses invités », s’est alerté Éric Lemaire.
De plus, parmi ces derniers, ils ne sont que 41 % à avoir prévu des dispositions particulières, et celles-ci ne sont pas toujours fiables. « 35,6 % ont énoncé de mauvaises solutions, comme conduire lentement, prendre les petites routes ou attendre avant de reprendre le volant, a constaté Éric Lemaire. Il y a une méconnaissance totale de l’alcool et de ses risques, notamment du temps nécessaire pour l’éliminer, c’est-à-dire une à deux heures par verre consommé. »
Pour bien rentrer, mieux vaut dormir sur place
Seule bonne nouvelle, les bons conseils commencent à faire leur effet. 74,4 % des répondants se sentant concernés par le problème envisagent cette année de dormir sur place, 70,4 % de limiter leur consommation à un verre ou deux, et 68,2 % de désigner un Sam : des chiffres en augmentation par rapport à 2016.

« Tous ces résultats démontrent que la prévention, c’est vraiment de la répétition et de la communication », a rappelé Anne Lavaud. Pour continuer sur cette lancée, les deux associations ont donc renforcé depuis début décembre leur campagne « #BienRentrer mode d’emploi », destinée à la prévention pour les soirées festives.
Outre la diffusion des bonnes pratiques sur les réseaux sociaux et un jeu concours avec un an de retours en taxi ou VTC à gagner, des éthylotests ont été distribués le 16 décembre dans une centaine de villes, plus 100 000 aujourd’hui sous la canopée des Halles à Paris. Pour rappel, à Paris comme dans plusieurs villes, toutes les lignes de transport seront gratuites et ouvertes toutes la nuit.
Ne pas négliger la consommation de stupéfiants
« Même si ce n’est pas mentionné dans cette étude, l’utilisation de stupéfiants est pour nous une préoccupation supplémentaire. On connaît les effets combinés de l’alcool et du cannabis. Tous ces conseils valent aussi pour le cannabis. Sam (pour Sans Accident Majeur), qui fête ses 21 ans cette année, n’est pas seulement celui qui ne boit pas mais aussi celui qui ne fume pas », a conclu Anne Lavaud.