Les accidents de la route restent la première cause de mortalité au travail. Pour analyser ce fléau avec davantage de pertinence, Masternaut a décrypté plus de 4 millions d’heures de conduite. Premier enseignement, les comportements de conduite jouent un rôle primordial en matière de sécurité routière. Freinages brusques, accélérations brutales, virages à grande vitesse constituent autant de facteurs de dangerosité qui favorisent la survenue d’un accident. Selon l’étude réalisée par Masternaut, les mauvais comportements de conduite représentent le premier facteur de risque au volant avec une dangerosité extrême (193 % de risque). Pour une politique de prévention efficace des risques, il est donc essentiel d’identifier ces conducteurs et de leur proposer une formation adaptée.
Attention au type de route !
Le risque routier est également dépendant du type de route emprunté (78 % de risque). En 2017, 37 222 accidents ont été enregistrés sur les routes et les rues en agglomérations contre 5 653 sur autoroute. Malgré la rapidité du trafic, les autoroutes s’affirment comme les voies les plus sûres. Les plus dangereuses sont les routes à deux fois deux voies, suivies des routes à double sens et enfin, des routes en zones urbaines où les dangers sont les plus importants.
Masternaut souligne aussi la responsabilité des employeurs dans certains types d’accident. Ainsi, l’amplitude de la journée de travail est un facteur de risque (39 %) identifié comme tel par le spécialiste de la télématique. En moyenne et au cours de sa dernière heure de conduite, un collaborateur réalise 50 % de freinages brusques de plus qu’au cours de la première heure. Plus un chauffeur conduit longtemps, plus sa dernière heure de conduite est dangereuse. « Bien sûr, cet état de fait s’explique par la fatigue du conducteur et par le souhait de terminer sa journée de travail, explique Alberto de Monte, directeur général de Catalytix, le pôle conseil de Masternaut. On sait aussi que les entreprises veulent accroître leur productivité, mais accepter une mission en plus par jour peut avoir des conséquences sur la sécurité du conducteur. »
Résultat surprenant, la météo favorable ne préserve pas des incidents. 83 % des accidents de la route se sont produits par temps sec contre seulement 13 % par temps de pluie et 4 % dans des conditions particulières (grêle, neige, etc.). La conduite professionnelle pendant les week-ends est pareillement plus accidentogène (25 % de risque). De fait, les vitesses sont statistiquement plus élevées le week-end car le trafic est plus fluide et provoque par conséquent des risques de conduite dangereuse.
Détecter les conduites à risque
Avec cette étude, Masternaut rappelle l’importance de la télématique dans la mise en place d’un plan de prévention des risques routiers. « Nos solutions sont conçues pour réduire les risques d’accident et encourager une conduite responsable, argumente Joël Chabas, directeur de Catalytix France. Elles permettent d’analyser les comportements de conduite et donc de détecter et de corriger facilement les potentielles conduites à risque. »
Les acteurs de la télématique sont toujours plus nombreux à mettre en avant les progrès réalisés avec la sécurité routière. DriveQuant s’est spécialisé dans la télématique à partir des smartphones. Selon ses dirigeants, ses technologies peuvent connecter n’importe quel véhicule grâce au smartphone de son conducteur. En décembre dernier, le prestataire a lancé une application mobile dédiée à la sécurité routière. Sous le nom de Léa, cet outil peut être téléchargé par les collaborateurs sur les plates-formes iOS et Android. À partir des informations obtenues, le gestionnaire de flotte réalise un diagnostic du comportement routier dans l’entreprise, aide les collaborateurs à améliorer leur conduite via des fonctionnalités embarquées et des conseils personnalisés, et motive les conducteurs en récompensant les bons conducteurs à travers l’organisation de concours de conduite.
Une appli au service de la sécurité
L’application ne requiert pas de boîtier embarqué. Une fois installée sur le smartphone du conducteur, elle détecte automatiquement les trajets motorisés avec les capteurs du téléphone. Les données de conduite sont alors collectées et le comportement de conduite, analysé en temps réel.
Après chaque trajet, Léa restitue au conducteur des indicateurs qui reflètent sa conduite : un score de sécurité et un score de distraction. Enfin, un historique des trajets est accessible dans l’application pour que chaque collaborateur puisse suivre ses progrès, accéder aux conseils et tenter de devenir un meilleur conducteur.
Sur ce dossier de la sécurité, Coyote franchit un pas supplémentaire grâce au « big data » et aux algorithmes. Fort d’une communauté de 5 millions de membres, Coyote collecte une masse d’informations importantes sur les routes, la météo et les conditions de conduite. Le spécialiste de l’information routière, de la récupération des véhicules volés et de la gestion de flotte est capable de détecter la vitesse à laquelle un virage est franchi dans des conditions météorologiques particulières. Si cette vitesse est par exemple inférieure au maximum autorisé, le conducteur peut être induit en erreur et être davantage exposé à un risque d’accident. À l’opposé, en cas de vitesse excessive, Coyote lui envoie une alerte prédictive avec la vitesse recommandée pour négocier le virage. Autre exemple, Coyote peut envoyer une alerte vigilance à un conducteur qui s’approche d’une école à l’heure de la sortie des classes. Avec cette fonctionnalité de sécurité prédictive, Coyote Business élargit son spectre d’intervention.
La sécurité, un sujet consensuel
Pour Coyote comme pour l’ensemble des acteurs de la télématique, la sécurité se veut un thème très porteur. Parmi les principaux objectifs des gestionnaires de flotte, la sécurité arrive juste après l’optimisation économique. Dans ces conditions, la télématique a tout intérêt à investir un champ d’application qui, contrairement à la géolocalisation, ne soulève pas d’opposition au sein des entreprises.