SUV : l’évasion en mode pratique

Segment SUV « urbains » : spécialistes en jungle urbaine

La prédominance de Renault est souvent perceptible dans le paysage automobile national. Grâce au Captur, il en va de même au royaume des SUV et autres crossovers.
- Magazine N°211
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Segment SUV « urbains » : spécialistes en jungle urbaine

Avec 62 984 immatriculations enregistrées en France l’an passé, ce Captur s’offre de surcroît le privilège de figurer sur le podium des meilleures ventes, tous modèles confondus. Il termine troisième, juste derrière les indéboulonnables Clio et 208.

Le crossover urbain du losange se veut décomplexé, voire un brin exubérant. Et le style plaît alors que ce séducteur de 4,12 m a l’intelligence de ne pas négliger les aspects pratiques, notamment avec une banquette arrière coulissante (coffre configurable de 377 à 455 l). Dommage que matériaux et finition n’aient pas bénéficié de cette attention.

Le Captur et le 2008 en concurrence frontale

Malgré cela, le Captur fait donc tourner bien des têtes et le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Renault vient en effet de doter son 1.5 dCi d’une version 110 ch (98 g, à partir de 21 900 euros et 22 400 euros en Business) ; un nouveau souffle appréciable en complément du 90 ch, seul diesel jusque-là disponible (95 g, à partir de 18 800 euros et 20 900 euros en Business).

Au Captur, Peugeot oppose la sagesse du 2008 qui, en toute discrétion, aligne les arguments. Certes, le look se veut moins aguicheur, mais le comportement dynamique compense largement. Au volant, l’agrément se fait omniprésent ; satisfaction aussi avec un aménagement intérieur qui témoigne d’une présentation soignée. En 4,16 m, le crossover du lion se montre confortable, accueillant (sauf pour les passagers arrière) et assorti d’un coffre de 350 l. Autre bon point à mettre à l’actif du 2008, l’éventail des motorisations : 1.6 BlueHDi en 75 et 100 ch (respectivement à 97 et 95 g, à partir de 17 650 et 20 850 euros, 19 500 et 21 250 euros en Business), mais aussi désormais une version 120 ch de ce moteur (96 g, à partir de 23 750 euros et 24 300 euros en Business Pack).

Chez PSA, l’originalité demeure l’affaire du C4 Cactus de Citroën. Cet adepte de la convivialité provoque l’enthousiasme, et ce, malgré quelques bémols comme une modularité limitée ou des vitres arrière qui ne font que s’entrebâiller. Mais on succombe facilement au charme de ce crossover de 4,16 m, d’autant qu’il se veut rigoureux sur le bitume et prévenant avec ses occupants et leurs effets (coffre de 358 l).

Bien sûr, comme le Captur et le 2008, et malgré ses faux airs de baroudeur, ce Cactus fait l’impasse sur la transmission intégrale. En revanche, ses panneaux tapissés d’airbumps le mettent à l’abri des problèmes de voisinage dans les parcs de stationnement. Enfin, une sobriété exemplaire le caractérise avec, en diesel et réservée aux seules entreprises, une version Business à 82 g du 1.6 BlueHDi 100 (à partir de 21 900 euros) ; un moteur également décliné dans une variante moins efficiente, mais moins chère (90 g, à partir de 20 650 euros).

Le Cactus et le Juke bousculent les codes

Bousculer les codes établis, le Nissan Juke s’en charge depuis 2010. Cet extraverti mise beaucoup sur son physique et à en croire les ventes, cela lui réussit. Revers de la médaille, en 4,14 m, l’habitabilité se trouve un peu malmenée par le design singulier. Heureusement, le restylage opéré l’an dernier a accru le volume d’un coffre qui en avait bien besoin et culmine maintenant à 354 l.

Les versions 4×4 n’ont pu bénéficier de ce traitement mais c’est sans importance : en diesel, le Juke n’existe qu’en 4×2 et animé du seul 1.5 dCi 110 emprunté à Renault (104 g, à partir de 19 800 euros et 22 800 euros en Business Edition).

Avec un gabarit similaire (4,18 m), le Suzuki Vitara effectue un retour remarqué sur le marché. Cet ancien best-seller s’est totalement réinventé et le résultat retient l’attention. D’un naturel accueillant, y compris pour le chargement (375 l), ce nouveau Vitara ne se laisse pas non plus distancer par les leaders du marché en comportement et confort, tout en y ajoutant un équipement abondant et des tarifs attractifs : 1.6 DDiS de 120 ch en 4×2 à 106 g (à partir de 21 690 euros) ou 4×4 à 111 g pour 2 000 euros de plus.

Mini version Countryman ou Paceman

Autre disciple de l’encombrement limité, le Countryman de Mini n’a pas eu de difficulté à coloniser les quartiers branchés et les zones résidentielles ; son air renfrogné lui confère une forte personnalité. Malgré un espace habitable certes compté en 4,10 m, l’ingéniosité développée dans la modularité (banquette arrière coulissante et coffre à double fond de 350 à 450 l) milite efficacement en sa faveur, tout comme l’originalité de l’ambiance intérieure.

Le subtil restylage de l’an dernier s’est accompagné d’une baisse de la consommation : les One D 90 ch et Cooper D 112 ch sont étalonnés à 111 g, à des tarifs toujours « premium » (respectivement à partir de 23 500 et 26 100 euros). Plus performant, le Cooper SD 143 ch affiche 119 g (à partir de 29 800 euros). Cooper et Cooper SD peuvent se doter d’une transmission intégrale (à partir de 27 850 et 31 550 euros). Des finitions Business agrémentent l’ensemble pour un surcoût commençant à 1 100 euros.

Enfin, n’oublions pas le plus proche parent du Countryman dans la gamme, à savoir le Paceman qui mesure 2 cm de plus en longueur mais prend l’apparence d’un coupé. Si le Paceman n’existe pas en version One, les caractéristiques et prestations restent similaires jusque dans les tarifs, avec un One Cooper D 90 ch affiché à partir de 26 100 euros et un Cooper SD débutant à 29 800 euros.

Actuellement, la tendance est de « pousser les murs » afin d’obtenir une plus grande polyvalence. Plusieurs SUV ou crossovers à vocation urbaine franchissent donc le cap des 4,20 m.

Des modèles plus grands et plus polyvalents

La nouvelle Fiat 500X constitue une belle illustration de cette évolution. Avec ses 4,25 m, elle surpasse en hospitalité ses principales rivales (sauf pour le coffre avec 350 l), d’autant qu’elle se montre un peu plus large d’épaules que ces dernières, délégation française incluse.

Mais qui dit plus grand dit aussi plus lourd et la consommation de cette 500x s’en ressent légèrement : homologation à 107 g pour le 1.3 MultiJet de 95 ch (à partir 19 590 euros), 109 g pour le 1.6 MultiJet de 120 ch (à partir de 20 590 euros et 23 590 en Business) et 130 g pour le 2.0 MultiJet de 140 ch, indissociable d’une transmission intégrale (à partir de 25 490 euros).

Si la ressemblance n’est pas frappante, la 500X partage sa chaîne de montage avec la Jeep Renegade (voir aussi l’essai en bas de page). L’américaine revendique toutefois un caractère plus frondeur que son homologue transalpine. Ce qui se vérifie avec des versions Trailhawk optimisées pour le baroud sur la base d’un 2.0 MultiJet de 170 ch ; mais avec un tarif débutant à 33 500 euros et des émissions à 151 g, il y a peu de chance de les rencontrer dans les flottes. Mais en 1.6 MultiJet de 120 ch à 115 g et commercialisé à partir de 21 650 euros, l’affaire se présente mieux.

Autre partisan de la polyvalence, le Skoda Yeti tire le meilleur parti de ses 4,22 m. Mieux ! Grâce à un habile restylage mené début 2014, il gagne en attractivité avec une face avant au traitement plus volontaire. Il est aussi possible de forcer le trait avec une version Outdoor qui témoigne de son intérêt pour les chemins de traverse. Particulièrement logeable et d’une modularité exemplaire avec sa banquette arrière coulissante, le Yeti ne craint pas la charge (coffre de 405 à 510 l).

Le Yeti chez Skoda, le Mokka chez Opel

L’Opel Mokka profite des bienfaits d’un nouveau moteur. En 110 ou 136 ch, ce 1.6 CDTi ecoFLEX affiche 109 g, respectivement à partir de 22 900 et 25 050 euros en 4x2. Le 136 ch existe en 4x4 à partir de 29 150 euros.De nouvelles motorisations conformes Euro 6 complètent d’honorables états de service de ce Yeti sur le goudron comme en dehors. Au programme, un seul bloc mais plusieurs combinaisons de puissance et de transmissions. Avec 118 g, le 2.0 TDI 110 Green Tec se montre le plus efficient du lot (à partir de 21 080 euros et 25 250 euros en Business), un peu moins en 4×4 (137 g, à partir de 26 980 euros). La variante 150 ch de ce 2.0 TDI pointe à 126 g en 4×2 (à partir de 27 010 euros), 134 g en 4×4 (à partir de 30 090 euros)

Profiter des bienfaits de l’arrivée d’un nouveau moteur, c’est aussi ce que vient de faire l’Opel Mokka. L’agrément y gagne énormément tout comme la consommation. En configuration 110 ou 136 ch, ce 1.6 CDTi ecoFLEX est enregistré à 109 g, respectivement à partir de 22 900 et 25 050 euros en 4×2. Seul le 136 ch est également proposé en 4×4 à partir de 29 150 euros. De quoi redécouvrir ce petit SUV de 4,28 m apparu en 2013, véritable star outre-Rhin, avec un physique bien trempé et une présentation flatteuse, sans oublier un toit haut perché (1,66 m) profitable à l’habitabilité.

L’engouement grandissant pour les SUV et crossovers urbains apparaît comme une aubaine pour les constructeurs en velléité de croissance sur les marchés européens. Mazda fonde ainsi de grands espoirs sur le CX-3. Et ce nouvel arrivant ne manque pas de talent pour se faire une place au soleil.

Mazda et Honda veulent imposer leurs SUV

Un joli coup de crayon à mettre au crédit du design Kodo, des prestations dynamiques alliant efficacité et confort, le tout en 4,28 m, le CX-3 a réuni des arguments convaincants. Mais ses ambitions reposent, au lancement, sur un unique diesel 1.5 Skyactiv-D 105 ch disponible en 4×2 (105 g, à partir de 22 650 euros) comme en 4×4 (123 g, à partir de 28 550 euros).

Autre marque bien décidée à s’imposer, Honda vient de lancer le HR-V. Parmi les moins de 4,30 m (4,29 m dans son cas), ce nouveau venu compte aussi sur un coup de crayon efficace pour obtenir quelques suffrages. Pourvu d’un certain sens pratique et d’un coffre de 453 l, ce crossover ne mégote pas non plus sur l’équipement, ce qui le rend un peu plus cher que ses concurrents. Mais le brillant 1.6 i-DTEC de 120 ch lui insuffle un dynamisme qui compense largement (104 g, à partir de 23 300 euros).

Terminons l’inventaire par les modèles adeptes d’une empreinte au sol modérée, ce qui n’affecte en rien une vocation buissonnière affirmée. À l’instar de la Fiat Panda 4×4 qui n’est pas du genre à reculer devant l’obstacle. L’aptitude de ce petit format (3,69 m) à circuler dans les pires conditions lui a notamment permis de coloniser les massifs montagneux. Récemment convertie aux normes Euro 6, l’ingénieuse italienne fait maintenant appel en diesel au 1.3 MultiJet 95 ch (117 g, à partir de 16 990 euros). Édulcorée de sa transmission intégrale, cette Panda 4×4 apparaît aussi très attrayante dans une livrée Trekking (100 g, à partir de 16 990 euros).

L’EcoSport de Ford à l’attaque en Europe

Avec son air déterminé et sa roue de secours en guise de sac à dos, le Ford EcoSport semble lui aussi prêt à vivre toutes les aventures. Ce petit SUV d’origine sud-américaine en a d’ailleurs les capacités car sa généreuse garde au sol l’autorise à se hasarder sur la plupart des chemins. Son empressement à vouloir être distribué en Europe lui a toutefois quelque peu fait perdre de vue que, sous nos latitudes, il était bon de soigner sa présentation intérieure. Heureusement, il a amélioré les choses cet été.

Pour se faire pardonner de cette singularité, l’EcoSport tire les prix vers le bas avec un 1.5 TDCi 95 ch (115 g, à partir de 20 190 euros). Côté encombrement, la longueur de ce SUV oscille entre 4,27 ou 4,02 m sans roue de secours, désormais optionnelle. À noter que Ford lancera au total cinq SUV ou crossovers dans les trois prochaines années.

SUV : l’évasion en mode pratique

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