L’évolution d’une flotte épouse celle de l’entreprise. Le parc de Sepur a changé au fur et à mesure de son expansion. Créé en 1965, Sepur a commencé à opérer à Plaisir (78) en région parisienne. Puis a étendu son périmètre d’activité à l’Île-de-France dans son ensemble, à la Picardie ensuite, à la Normandie, au Centre-Val-de-Loire, à la Bourgogne et à la totalité de l’Hexagone. Sa flotte s’est étoffée au fur et à mesure. Elle compte désormais 1 700 véhicules : des bennes à ordures ménagères, des véhicules industriels et des véhicules de fonction. Les poids lourds carrossés recouvrent 80 % du parc qui compte 250 VL (50 VP et 200 VS).
En 2002, Sepur a décidé de devenir un acteur de la transition énergétique. L’entreprise s’est fixé l’objectif de sortir du pétrole à l’horizon 2025. Dès 2012, Sepur projetait d’acheter des véhicules électriques mais s’est réorienté vers le GNV pour ses poids lourds. Par la suite, Sepur a intégré des Renault Zoé à sa flotte. Et a pu bénéficier d’incitations fiscales dont l’existence faisait défaut pour les VUL.
Une évolution par étape
Ces VP ont ensuite été transformés en véhicules affaires deux places. En 2014 et 2015, Sepur a intégré 150 Zoé sans attendre le développement du réseau d’infrastructures de recharge public. « À l’époque, se souvient Philippe Crassous, directeur matériel et achats, seul Ikea proposait des bornes accessibles à tous. Nous avons donc installé nos propres équipements et actuellement, nous avons 200 Zoé et 150 bornes de recharge. »
Les premiers véhicules électriques de Sepur se destinaient à la première catégorie de sa car policy qui en compte quatre. En 2015, l’offre de véhicules électriques n’était pas encore mature. Mais les modèles ont évolué favorablement au fil des renouvellements des contrats de LLD.
Pour les autres niveaux de sa grille, Sepur a tourné le dos au diesel pour passer à l’hybride et à la gamme de Toyota. « Pour 30 000 km par an, cette technologie ne constitue pas un idéal, considère Philippe Crassous. L’autonomie de 2 km en mode électrique reste très faible et l’effet vertueux attendu n’est pas au rendez-vous en matière de consommation. » Entre 2015 et 2018, Sepur a changé deux fois ses modèles hybrides avant de basculer en PHEV. Le choix s’est porté sur le Kia Niro, le Mitsubishi Outlander et la gamme Recharge de Volvo pour le comité de direction.
« En 2018, nous avons décidé de basculer toute la flotte à l’électrique, se rappelle Philippe Crassous. Mais nous n’étions pas prêts et nous avons dû rétropédaler. »
Avant de passer au PHEV, les collaborateurs ont été informés qu’ils roulaient avec leur dernier modèle thermique. Sepur leur a expliqué que cette technologie leur permettrait d’adopter les bons réflexes pour la recharge et de se préparer aux futurs véhicules 100 % électriques. Pour accompagner ce déploiement, l’entreprise a ajouté une trentaine de bornes.
Aujourd’hui, Sepur bascule complètement à l’électrique. « Au 1er janvier 2022, notre flotte aurait dû se composer entièrement de cette technologie, mais nous sommes en retard car les constructeurs sont à la peine pour assurer les livraisons dans les temps », souligne Philippe Crassous. Quoi qu’il en soit, la flotte de Sepur est pour moitié sortie du pétrole et devrait l’être à 100 % d’ici 2025.
Dans cette démarche, le PHEV n’a représenté qu’une étape à un moment où l’offre de véhicules électriques restait encore balbutiante. « En 2018, il existait des modèles électriques pour les jeunes cadres comme la Nissan Leaf ou la Zoé, et pour le président de l’entreprise les modèles Tesla, mais l’offre faisait défaut entre ces deux pôles », détaille Philippe Crassous. Autre frein, le réseau des infrastructures de recharge public n’était pas encore développé. En attendant, le PHEV se veut un pis-aller. Mais cette technologie se révèle utile à la pédagogie autour de l’autonomie électrique et du ravitaillement. Les conducteurs ont ainsi appris à rouler avec une autonomie électrique limitée.
Le PHEV : une transition
Sur ses 60 véhicules de fonction, Sepur a géré jusqu’à un total de 43 modèles PHEV. « Cette expérience a été intéressante et gratifiante car les véhicules étaient prestigieux, note Philippe Crassous. Cette technologie se démocratise mais elle constitue seulement un moment de la transition énergétique. En l’adoptant maintenant, vous devenez un suiveur. Cette démarche se justifie uniquement pour préparer l’étape suivante du véhicule 100 % électrique », conclut Philippe Crassous.