Dans une lettre datée du 25 mai, le Groupe Bolloré a demandé au syndicat mixte Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) de lui verser quelques 40 millions d’euros par an jusqu’à la fin du contrat de délégation de service public, en 2023, soit un total de 233 millions d’euros.
Une mesure qui serait prévue par le contrat. Ce montant correspond en effet au déficit prévisionnel du service Autolib’ – évalué à 150 millions d’euros fin 2017 –, moins une somme forfaitaire de 60 millions d’euros assumée par le groupe Bolloré. À défaut, ce dernier résilierait le service dans un délai d’un mois.
Les élus des 98 communes membres du syndicat viennent de confirmer leur volonté de résilier le contrat et leur refus de verser la somme demandée. Une somme « dont le montant apparaît excessif et dont les fondements semblent particulièrement contestables », indiquent-ils dans un communiqué de presse.
« Il est par ailleurs inenvisageable de maintenir à flot un service déficitaire et dont la qualité tend depuis plusieurs mois déjà à se dégrader, tant en matière de propreté et d’entretien qu’en matière de disponibilité des véhicules », ajoutent-ils.
Il leur reste désormais à trouver une solution pour éviter un arrêt instantané du service sans léser les 150 000 abonnés, et à trouver d’autres partenaires pour mettre à disposition une alternative.
De son côté, le groupe Bolloré a rappelé que la résiliation ne supprimerait pas l’obligation du syndicat de lui rembourser les pertes. Elle impliquerait en revanche le transfert des personnes affectées à l’exploitation d’Autolib’, la reprise à valeur nette comptable des biens du service, le versement d’indemnités sur les contrats en cours et la prise en compte de dédommagements commerciaux envers les abonnés.