Auprès des gestionnaires de parc, la démarche d’analyse des contrats de LLD point par point est bien connue : « Nous les décortiquons pour voir s’il est opportun de prendre les prestations au forfait plutôt qu’au réel. Nous avons une plate-forme avec des prix négociés en amont que nous refacturons à l’euro-l’euro. Pour la maintenance, la carrosserie, le bris de glace, etc., nous avons les moyens d’apporter un comparatif chiffré par rapport à des offres de LLD ou des contrats en place », argumente Agnès Guehenneuc pour le gestionnaire de flotte AG Fleet.
Chez SGS, cette évaluation a été réalisée en interne. « Nous n’avons que l’entretien dans les contrats de location, le reste est pris auprès de prestataires extérieurs et le suivi des cartes essence se fait aussi en direct », décrit Fabien Brunet, responsable des 1 400 véhicules de la flotte.
Traiter en direct avec les fournisseurs
Avantage de cette relation directe avec les enseignes spécialisées : elle évite d’immobiliser les sommes concernées dans le montant total des contrats de location… avec des gains à la clé. « Avec la carte pétrolier, le prestataire du loueur se trouve en position de monopole, complète Fabien Brunet. Mais avec d’autres prestataires, nous pouvons nous approvisionner dans des stations “low cost“ et régler le prix à la pompe. »
Chez BDR Thermea, l’intégralité des prestations ne passe pas non plus par le loueur : les pneus et l’assurance sont pris auprès d’autres prestataires. « Nous sommes très attentifs à tout ce qui est prestations supplémentaires dont nous discutons le coût avec le loueur. Nous savons aussi que les prestations peuvent parfois être surévaluées. Mais si tout se passe bien, nous préférons faire appel au loueur », détaille Jérôme Dutrey, directeur des approvisionnements.
Jérôme Dutrey poursuit : « Aujourd’hui, ce qui pourrait nous faire changer de loueur, ce sont les prestations proposées en fonction de leur qualité et du service. Nous avons de nombreux véhicules statutaires et de fonction qui servent au quotidien. Le service est donc important : il ne faut pas que les collaborateurs soient gênés ou consacrent du temps à leur véhicule. Ce service, c’est aussi la valeur ajoutée de la part du loueur sur la gestion de flotte ou les reportings. »
Chez Sennheiser, qui fonctionne en LOA pour ses 26 véhicules, le contrat de maintenance est pris en charge par Icare « et cela se passe plutôt bien. Les pneus sont gérés en direct par Euromaster et Allopneus. Tous les collaborateurs n’étant pas à Paris, cela leur permet de commander les pneus près de chez eux, de les faire livrer et de mettre éventuellement en gardiennage les pneus hiver », expose Jacques Demoz, responsable des services généraux.
Privilégier la facilité d’usage
Sur ce sujet, Jacques Demoz évoque aussi la LLD à laquelle il a eu recours auparavant : « Il était difficile d’arrêter un budget sur les postes d’entretien souvent en dépassement. Par exemple, trois trains de pneus au contrat sont généralement insuffisants, il en faut toujours un quatrième pour certains collaborateurs en raison de leur conduite. »
De nombreuses entreprises pratiquent ainsi cet éclatement des contrats de location pour optimiser leurs coûts. Chez Maisadour pour les 700 véhicules en parc, les services au contrat ne sont pas tous retenus mais régulièrement, les pneus, l’assistance et le véhicule de remplacement peuvent l’être. « Chez Renault Overlease, soit 80 % du parc, nous retenons la prestation carburant mais pas chez Crédipar (20 % de notre parc) parce que leurs coûts et leurs processus ne sont pas les mêmes. Pour les véhicules Crédipar en revanche, nous travaillons en direct avec notre fournisseur Total GR », explique Yves Dinclaux, responsable du parc de Maisadour. Du cas par cas donc…
Interne ou externe : une question de temps
Le choix de prestations à la carte peut rencontrer ses limites : celui du temps et des moyens consacrés par l’entreprise à gérer son parc. Chez SGS, si quelques services sont suivis en direct, l’entretien est conservé chez le loueur par commodité. « Ce poste est difficile à suivre pour nous, nous n’avons pas les ressources pour le faire : nos collaborateurs exercent de nombreux métiers différents, les véhicules sont différents, soumis à des contraintes différentes, avec de petits ou de gros rouleurs », justifie Fabien Brunet pour SGS.
Chez Sennheiser, le constat de Jacques Demoz est tout autre : « Jusqu’ici, nous nous y retrouvons avec le crédit-bail, notamment en temps passé pour la gestion. Quand nous étions en LLD, nous avions intégré toutes les options. Mais on revenait vers moi systématiquement : je devais faire le tampon entre le loueur et le collaborateur ou avec l’assureur. C’était toujours très compliqué. Désormais, nous avons notre assureur, avec une personne en charge de notre dossier, et cela se passe très bien jusqu’ici », conclut ce responsable.