« Le risque routier concerne deux tiers de nos collaborateurs qui parcourent en moyenne 30 000 km par an et c’est bien le risque majeur », affirme d’emblée Francis Bergeron, directeur des ressources humaines de SGS.
« Dans les années 80, avoue Francis Bergeron, nous pensions que le risque routier constituait une fatalité sur laquelle qu’il n’était pas possible d’avoir une influence. Depuis, nous avons établi des mesures. Le nombre d’accidents a fortement baissé et nous n’avons eu aucun accident mortel en 25 ans. » Les statistiques sur les accidents sont suivies par une cellule sécurité.
Amendes : une politique très rigoureuse
Pour Francis Bergeron, une action essentielle consiste à mener « une politique rigoureuse » et à « ne pas couvrir les infractions. Couvrir, c’est un message négatif pour la sécurité, c’est se rendre complice de pratiques comme des excès de vitesse. Le débat sur l’auto-dénonciation du conducteur a été assez houleux en interne mais cet argument a porté », souligne le dirigeant.
Mais si la perte de points met en danger le permis du collaborateur et donc son contrat de travail, SGS s’engage à accompagner le salarié en finançant 75 % du stage de récupération des points et en rémunérant le congé pris à cet effet, sauf en cas de délit routier comme une vitesse supérieure de 50 km/h à la vitesse autorisée, ou une alcoolémie supérieure à 0,8 g/l de sang.
L’entreprise demande aussi les permis pour vérification une fois par an « et nous faisons signer une attestation sur l’honneur précisant qu’en cas de perte de permis non signalée, le conducteur perdrait son contrat de travail », ajoute Francis Bergeron.
« Nous sommes très sensibles aux excès de vitesse, précise-t-il, et nous sensibilisons les managers à aménager les tournées de leurs collaborateurs pour qu’ils ne soient pas incités à rouler trop vite, par exemple à ne pas imposer quatre visites quand il en faudrait trois. Parallèlement, nous travaillons sur l’organisation des déplacements. Auparavant, de nombreux salariés ramenaient leur véhicule à l’agence. Aujourd’hui, ils repartent chez eux le soir avec le véhicule. Cela réduit le temps passé au volant considéré par le Code du travail comme du travail effectif. »
« L’organisation des trajets répond à des procédures particulières : un collaborateur ne peut partir seul en déplacement plus de trois jours et le manager doit s’assurer qu’il est bien arrivé à destination et bien rentré. Et les pauses en cas de conduite longue sont réglementées », décrit Claire Couturier, Operation Integrity Manager pour l’entreprise. « Nous développons également le travail à domicile et les vidéoconférences. Dans toutes nos grandes agences, nous incitons les collaborateurs à employer les transports en commun », complète Francis Bergeron.
L’équipement, mais pas que…
La car policy de SGS comprend des véhicules de catégorie moyenne très bien équipés, ainsi que des modèles un peu plus gros mais avec moins d’options pour des questions de coût. « Le radar de recul est présent sur certains de nos véhicules. Pour moi, il s’agit plus d’un équipement de confort que de sécurité. De fait, un grand nombre de nos véhicules interviennent dans des ports ou en milieu agricole, ce qui limite les incidents sur les pare-chocs. En revanche, tous les Partner possèdent un radar de recul qui se montre indispensable pour ce type de véhicules », explique Fabien Brunet, responsable du parc. Tous les
véhicules sont pourvus d’un régulateur-limiteur de vitesse, à la demande des conducteurs. « Je ne suis pas spécialement convaincu de la pertinence de cet équipement. Sur ce sujet de l’accidentologie, demander aux conducteurs de se dénoncer pour les amendes a été bien plus efficace. Autre paramètre qui a beaucoup joué pour les conducteurs responsables de sinistres : le fait de mettre en place une incidence financière sur la quote-part de l’utilisation personnelle du véhicule de société, même si la somme est modeste, pour tenir compte de l’augmentation de l’assurance », constate Fabien Brunet.
La sensibilisation des conducteurs passe aussi par des causeries « sécurité », des formations, des projections de films relatifs à la prévention. « Notre objectif, c’est que chaque salarié y consacre au moins une douzaine d’heures par an », avance le DRH.
Claire Couturier est sceptique sur l’effet à long terme des stages de conduite : « Auparavant, nous envoyions régulièrement les conducteurs suivre des formations de deux jours chez Centaure. En fait, l’efficacité est variable et cela déresponsabilise les managers. Nous préférons qu’ils s’impliquent, qu’ils prennent plus de temps à sensibiliser les conducteurs, à les suivre, les écouter. Une part de la rémunération variable des managers est liée à des objectifs de sécurité et notamment de sécurité routière. » Les responsables hiérarchiques sont aussi chargés d’analyser les accidents et, « en fonction du retour d’expérience, un stage de formation d’une journée chez Centaure peut être proposé », conclut-elle.
La flotte de SGS en chiffres
1 400 véhicules : environ 1 150 véhicules de service dont des modèles deux places (essentiellement des Clio) et 200 à 300 Partner, ainsi que 250 VP