
Réalisée par Shell Recharge Solutions, l’enquête EV Driver Survey* révèle que l’expérience de recharge n’est pas encore optimale pour les conducteurs européens de véhicule électrique (VE). En cause, principalement, le manque d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) et les difficultés d’accès. De fait, les personnes interrogées réclament une meilleure disponibilité des points de recharge et des puissances plus appropriées.
De plus, les vitesses de recharge dans les lieux publics ne sont pas toujours suffisantes : les bornes sont trop lentes sur l’autoroute (pour un tiers des sondés) et dans les commerces et les hôtels (pour une personne sur cinq). En outre, 65 % des conducteurs européens se rendraient plus fréquemment dans certains lieux en fonction de la disponibilité de la recharge, et plus de la moitié (54 %) déclarent que cette disponibilité des bornes influence le choix des lieux pour leurs achats et leurs trajets.
Des conducteurs de VE fidèles à leurs choix
Néanmoins, ces désagréments ne constituent pas un frein pour l’adoption des VE. Car pour deux tiers des sondés (68 %), l’adoption massive du VE demeure essentielle pour lutter contre le changement climatique. L’environnement reste la première raison du passage à l’électrique. D’ailleurs, les conducteurs français de VE ne comptent pas revenir aux véhicules traditionnels à moteur à combustion : 65 % prévoient d’acheter un VE comme prochain véhicule, contre 40 % l’an dernier. Et seuls 2 % envisagent de revenir au thermique. Seulement 33 % des conducteurs français de VE font confiance aux gouvernements et aux organisations pour déployer des IRVE suffisantes pour atteindre les objectifs de développement durable.


Avec la recharge à domicile, indispensable pour le développement de la mobilité électrique, il existe encore de nombreuses disparités et inégalités d’accès. Sans surprise, les personnes interrogées qui occupent une maison avec une allée sont trois fois plus susceptibles d’avoir une borne privée. Mais, d’après l’étude, le manque d’espace n’est pas le seul frein à l’équipement, puisque trois personnes sur cinq ont actuellement la possibilité d’installer une borne à domicile. Sachant que 34 % des conducteurs français interrogés emploient une prise murale standard pour recharger à domicile, le coût d’achat d’une borne, deuxième critère le plus important après la facilité d’usage, reste encore un point de blocage.
Payer pour plus d’interopérabilité
Pour les conducteurs de VE qui n’ont pas de solution de recharge à domicile ou sur leur lieu de travail, les bornes publiques restent indispensables. Mais la question de la recharge en déplacement ne se limite pas à l’installation du plus grand nombre possible de points de charge. La proximité ne fait pas tout. L’expérience utilisateur des conducteurs de VE dépend avant tout de l’accès et de l’utilisation des réseaux, des modes de paiement et des opérateurs dans les différents pays. De quoi créer de la complexité, avec à la clé plusieurs abonnements et cartes de paiement.
La réponse à ce problème reste l’interopérabilité, soit la possibilité de recourir à une seule carte ou à un seul abonnement valables auprès de différents réseaux de fournisseurs. Un mode de fonctionnement très apprécié des conducteurs sur tous les marchés : 47 % des répondants français sont prêts à payer un montant supplémentaire pour accéder à toutes les infrastructures de recharge avec une carte unique. Il s’agit même d’un chantier prioritaire, a fortiori pour les 49 % de sondés qui conduisent dans d’autres pays européens. Près de deux sur cinq ont en effet déclaré avoir été confrontés à des difficultés d’accès à la recharge lors de leurs trajets. Or, les longues distances en VE ont tendance à se développer avec l’accroissement de l’autonomie.

Simplifier le process de recharge
L’enquête pointe aussi le trop grand nombre d’applications que les conducteurs de VE doivent utiliser pour recharger. En France, ce nombre moyen atteint 3,3 applications. Idem pour les cartes de recharge : en France, près d’un tiers des conducteurs de VE ont quatre cartes ou plus pour accéder aux points de recharge publique. D’où la nécessité d’une infrastructure de recharge plus connectée pour rendre la recharge publique plus accessible. En outre, les conducteurs attendent beaucoup des nouvelles technologies liées à la connectivité des véhicules.
* Enquête réalisée en 2022 auprès de 14 991 conducteurs de VE dans cinq marchés : Royaume-Uni (2 853), France (1 587), Allemagne (6 272), Pays-Bas (4 145) et Belgique (134)
