
TransBigouden (29730, Guilvinec) est sous-traitant en transport frigorifique pour le groupe de transport Stef depuis 1988 (voir notre brève sur Stef). Avec quinze conducteurs dont lui-même, le gérant Alain Laurent transporte des lots palettisés de salaisons, de fromages, de viande de volaille depuis la Bretagne aux MIN de Rungis et de Strasbourg. « Je charge aussi tous les jours des lots de Stef Strasbourg pour la Bretagne et des marchandises à Rennes pour Stef Quimperlé, ajoute Alain Laurent. Nous avons aussi une tournée régulière de viande pendue sur la Vendée ».
Ces opérations rapportent l’essentiel du chiffre d’affaires, à savoir 1,5 million d’euros par an. Mais les règles sont strictes. « Pilotées par la grande distribution, les négociations se font sur le prix et sur notre respect de l’Accord sur le transport des denrées périssables (ATP), souligne Alain Laurent. Nous devons tenir à jour nos contrôles techniques et garantir la chaîne du froid en fournissant des courbes de température toutes les deux minutes. Les donneurs d’ordres de Stef décident aussi de la qualité des véhicules. »

Dix Volvo FH I-Save pour la consommation réduite
Les dix véhicules de TransBigouden sont donc tous Euro 6, à part un véhicule-relais Euro 5. Mais Alain Laurent en a choisi la marque pour leur consommation et leurs options. « Depuis quinze ans, j’exige de mes conducteurs d’être attentifs à la consommation de carburant, explique-t-il. C’est pourquoi j’ai acheté dix Volvo FH I-Save de 480 ch et un de 540 ch avec la formation à l’éco-conduite du constructeur. Les consommations ont beaucoup baissé. J’ai testé la fonction I-Save sur la ligne Bretagne-Strasbourg et je suis descendu à 24 l/100 km de gazole, contre 27 l auparavant. J’ai aussi choisi les Volvo pour la sécurité avec le Lane Keeping qui détecte les sorties de voie, et l’alerte d’angle mort. Je confie leur entretien au Volvo Truck Center de Saint-Evarzec (29) pour m’éviter ce souci. »
Des groupes Thermo King pour le silence
Pour ses semi-remorques et ses groupes frigorifiques, Alain Laurent dispose d’onze semi-remorques, qui ont de un à dix ans : cinq Chéreau isothermes INOGAM et une Chéreau FD15 1 S à Penderie 5 tubes pour la viande pendue, ainsi que cinq Schmitz Cargobull Ferroplast V7. « Je bénéficie ainsi de l’enregistrement automatique des températures et du signalement d’ouverture des portes. Pour les groupes frigorifiques, j’ai opté pour des Thermo King SLXi diesel avec enregistreur de température Cargowatch. Ils sont fiables et sobres, compacts et ergonomiques. Ils sont aussi assez silencieux pour ne pas perturber le repos des conducteurs ou leur travail, car les groupes frigos tournent 24 h/24. »

Le relais plutôt que le double équipage
Le repos des conducteurs dans la cabine devient néanmoins rare, même sur la ligne Rennes-Strasbourg que le dirigeant a adaptée pour que ses conducteurs dorment dans un lit. « Le voyage dure treize heures et il faudrait donc un double équipage, explique Alain Laurent. Mais payer deux conducteurs pour deux heures de temps de conduite en trop n’est pas rentable. Ayant un appartement dans l’Est, j’ai créé un relais avec deux pilotes à mi-temps qui, vivant sur place, réceptionnent le camion chargé, vont le vider chez le client, puis le ramènent chargé. Entre-temps, mon conducteur dort pour repartir vers Rennes avec le véhicule rechargé et un temps de conduite renouvelé. À trente minutes près, le client, les conducteurs et moi-même savons tous à quelle heure arrivera le chargement. »
Conducteur le matin, commercial l’après-midi
Une contrainte demeure : trouver du fret de retour. C’est là qu’Alain Laurent abat son atout commercial : « Je conduis le matin et je fais du commercial l’après-midi pour remplir les camions au retour. J’appelle des transporteurs spécialisés sur la Belgique ou les Pays-Bas ou j’utilise la bourse de fret B2Pweb. Comme le covid-19 et le Brexit ont ramené des concurrents internationaux sur le régional, je prends tout fret propre, comme du matériel de jardinage, des lots de sopalin ou des boissons. »
Ce gérant maintient aussi son service aux pêcheurs de Guilvinec dont, depuis 2008, il livre la pêche trois fois par mois à la Criée locale et aux conserveries qu’il alimente en poissons congelés venus des Pays-Bas ou du Royaume-Uni. « C’est un petit chiffre d’affaires de 15 000 euros par an mais, ajouté à la baisse du prix de gazole, il a permis de faire en 2020 le même chiffre d’affaires qu’en 2019. Mais en 2021, la remontée du prix du gazole va nous pénaliser. » Du coup, Alain Laurent pense à changer de carburant : « Les grandes surfaces vont bientôt imposer des véhicules à énergie alternative, prévoit-il. J’étudie le GNL dont il existe des stations à Cholet et à Rennes. J’espère essayer bientôt le Volvo, ainsi que l’Iveco S-Way dont l’autonomie de 1 600 km m’intéresse beaucoup. »