Spie a réalisé son premier bilan carbone en 2007. Après un pilote mené à bien par une filiale, la démarche a été progressivement élargie pour se généraliser à l’échelle mondiale en 2010. « Nous avons décidé de mettre à jour ce bilan tous les deux ans et nous procédons donc à une nouvelle évaluation cette année. Il y a deux ans, le premier bilan consolidé indiquait un ratio de 215 g de CO2 par euro de chiffre d’affaires. Pour mémoire, Spie réalisait alors 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires ; celui a depuis crû pour atteindre 4 milliards », rappelle Jean-Christian Lucas, directeur du développement durable pour le groupe.
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Spie a réalisé son premier bilan carbone en 2007. Après un pilote mené à bien par une filiale, la démarche a été progressivement élargie pour se généraliser à l’échelle mondiale en 2010. « Nous avons décidé de mettre à jour ce bilan tous les deux ans et nous procédons donc à une nouvelle évaluation cette année. Il y a deux ans, le premier bilan consolidé indiquait un ratio de 215 g de CO2 par euro de chiffre d’affaires. Pour mémoire, Spie réalisait alors 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires ; celui a depuis crû pour atteindre 4 milliards », rappelle Jean-Christian Lucas, directeur du développement durable pour le groupe.
Ce ratio de 215 g par euro couvre les émissions directes, les émissions dues aux consommations d’énergie, mais aussi les émissions indirectes, c’est-à-dire liées aux achats de Spie. Une précision : les émissions relatives à l’activité des clients du groupe ne sont pas intégrées dans ce calcul. Au total, l’ensemble des activités ont généré 770 000 tonnes de CO2 en 2010. 540 000 tonnes correspondent à l’empreinte carbone des achats (matériels, consommables, sous-traitance, etc.). « Nous travaillons sur ce sujet avec certains de nos fournisseurs dans une logique constructive. Les 230 000 tonnes restantes sont à relier directement à notre activité et notre organisation, en matière de bâtiments, de véhicules et de déplacements au sens large », explique le dirigeant.
Une cible de 10 000 tonnes de CO2 pour la flotte
Sur ces 230 000 tonnes, Spie peut agir plus directement et vise une diminution de 15 000 tonnes en année pleine d’ici 2015. Avec cet objectif, la flotte a un apport très important : 3 000 tonnes proviendront de l’amélioration de la performance des véhicules thermiques, 3 000 tonnes sont attendues des modèles électriques et 4 000 de l’éco-conduite. « Le reste proviendra principalement des actions de réduction des consommations d’énergie de nos implantations et de notre infrastructure informatique », complète Jean-Christian Lucas.
Spie a beaucoup œuvré pour limiter les émissions de CO2 de sa flotte thermique. Jusqu’en 2007, l’attribution des voitures de fonction était liée au niveau de responsabilité hiérarchique avec, pour chaque catégorie, un critère de prix maximum dans une gamme de modèles. Depuis janvier 2008, un autre critère est venu s’adjoindre, celui d’un taux maximum d’émissions de CO2, un taux qui a reculé régulièrement d’année en année.
« Pour 2012, nous avons ainsi trois seuils, avec des taux de 120, 130 et 160 g/km de CO2 pour les voitures de fonction ; ces taux allaient de 140 à 200 g de CO2 en 2008. Nous suivons aussi le taux moyen des véhicules neufs de l’année pour nous assurer de l’amélioration de la performance environnementale de notre parc », souligne le directeur du développement durable.
Ce dernier veut aussi favoriser l’hybride en 2012. Pour ce faire, les salariés qui optent pour cette motorisation peuvent bénéficier d’un bonus de 8 % d’investissement supplémentaire par rapport à un équivalent thermique de la même catégorie, par exemple par le biais d’options. Et l’économie en carburant fait plus que compenser ce bonus.
« Sur les émissions de CO2, la direction des achats évalue chaque année la situation de l’offre afin de définir ensemble les critères pour l’année suivante. Nos choix dépendent bien sûr de l’évolution de l’offre du côté des constructeurs et nous restons pragmatiques », reprend Jean-Christian Lucas.
Autre levier d’action, l’éco-conduite. « Celle-ci fonctionne bien en interne et je la pratique d’ailleurs personnellement au quotidien. Pour la populariser auprès des salariés de Spie, nous utilisons tous les leviers possibles de communication : journal interne, intranet, affiches, ateliers sur la base de fichiers power-points, etc. En outre, nous avons mis en place des sessions de formation à l’éco-conduite sur simulateur. Quelques filiales proposent des séances sur circuit qui, comme le simulateur, autorisent des comparaisons avant/après », relate Jean-Christian Lucas.
L’éco-conduite, un outil vert très efficace
Pour évaluer l’objectif de 4 000 tonnes de CO2 évitées par le biais de l’éco-conduite, Spie s’est fondé sur le retour d’expérience d’une de ses filiales françaises, Spie Nucléaire. Celle-ci dispose d’une importante flotte et ses salariés réalisent des trajets sur tous les sites nucléaires de l’Hexagone. Un suivi précis a été réalisé par conducteur et Spie Nucléaire a pu constater une diminution de 18 à 19 % de la consommation de carburant, deux ans après avoir démarré la campagne de sensibilisation et de formation à l’éco-conduite. Ces données ont ensuite été extrapolées à l’échelle du groupe.
Autre outil aux mains de Spie, les cartes carburant qui autorisent un suivi des consommations moyennes des véhicules, sachant que la plupart des conducteurs de la flotte en sont dotés. Ce suivi peut aller jusqu’à une communication personnalisée auprès d’un conducteur qui aurait une consommation moyenne anormalement élevée, synonyme de coût supplémentaire, de pollution accrue et potentiellement de conduite non sécurisée.
Spie appartient aussi aux 19 grandes entreprises du groupement d’achats lancé par La Poste autour de l’électrique. Ce sont donc 730 véhicules électriques, dont 330 utilitaires de 3 m3 et 400 véhicules de société à deux places, qui rejoindront la flotte du groupe d’ici 2015. « Nous avons planifié les commandes pour 2012 : nous prévoyons plus de 100 modèles électriques dès cette année, Renault Kangoo Z.E. et Peugeot iOn. Pour intégrer le retour d’expérience, nous avons cherché à échelonner notre démarche, avec un démarrage progressif cette année et de premières livraisons début mars pour le Kangoo Z.E. », anticipe le responsable.
Les Kangoo Z.E. seront entre autres employés par des techniciens d’intervention qui roulent déjà avec ce type de camionnettes en équivalent thermique. Les iOn seront plutôt employées par des chargés d’affaires ou de contrat dans les filiales.
« L’électrique coûte plus cher à l’achat et pour le rentabiliser et compenser sur les économies de carburant, il faut rouler suffisamment. Le cas de figure idéal est un véhicule qui parcourt régulièrement 80 à 90 km par jour. L’arrivée de l’électrique demande un temps d’apprentissage et d’adaptation pour bien en optimiser l’usage », commente Jean-Christian Lucas. Et des adaptations de l’organisation sont encore à l’étude sur des sites. En général, les véhicules sont affectés à une personne ; avec l’électrique, il peut être pertinent de mutualiser une partie du parc, notamment afin de permettre un recours ponctuel à un véhicule thermique pour un trajet dépassant l’autonomie des modèles électriques.
L’équation du véhicule électrique encore à résoudre
« Du côté de la recharge, il faut que le cordonnier soit bien chaussé ! », s’amuse Jean-Christian Lucas. Spie est en effet un spécialiste des infrastructures pour les transports. De fait, la plupart des radars en France sont implantés, réglés et maintenus par ce groupe qui a un véritable savoir-faire lorsqu’il s’agit d’allier des infrastructures, de l’électrique et de l’électronique sur l’ensemble
du territoire.
« Avec les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques, nous avons déjà plusieurs belles références. Nous avons installé une centaine de bornes sur des sites de Renault et nous venons d’être attributaire de quatre des six lots des infrastuctures pour La Poste – sachant que celle-ci s’est portée acquéreur de pas moins de 10 000 véhicules électriques. »
Des bornes électriques en démonstration
Spie procédera donc en interne à l’installation de bornes sur ses sites, sans exclusive de fournisseurs. Et certaines des unités opérationnelles en feront aussi des bornes de démonstration à destination des clients.
Avec le véhicule électrique, Spie est fidèle à son origine. « En 1900, le premier grand chantier de l’entreprise a été l’installation de l’infrastructure électrique du métro parisien, déjà de la mobilité durable ! Et depuis, l’électricité est toujours restée l’un de nos métiers clés », conclut Jean-Christian Lucas.
La flotte de Spie en chiffres
9 000 véhicules.
Spécialiste des services en génie électrique, mécanique et climatique, de l’énergie et des systèmes de communication, Spie dispose d’une flotte de près de 9 000 véhicules à l’échelle européenne : VUL de type camionnette ou fourgonnette, véhicules de société deux places et voitures de fonction. Les VUL et VS représentent plus des trois quarts de la flotte.
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