
Tout a commencé dans les années 2000 lorsque Star’s Service a testé pendant six mois deux Berlingo électriques pour livrer le Monoprix Boulogne Sembat (92). « J’étais alors chargé du développement des livraisons à domicile et des services aux clients chez Monoprix. Le résultat a été limité, nous étions probablement en avance sur notre temps et sur les technologies », témoigne Philippe de Clermont-Tonnerre, aujourd’hui chargé de missions développement durable et logistique urbaine pour Star’s Services.
Une flotte de 200 VE en service
« Cependant, nos activités étant par essence urbaines, nous cherchons des solutions pour être le plus propre...
Tout a commencé dans les années 2000 lorsque Star’s Service a testé pendant six mois deux Berlingo électriques pour livrer le Monoprix Boulogne Sembat (92). « J’étais alors chargé du développement des livraisons à domicile et des services aux clients chez Monoprix. Le résultat a été limité, nous étions probablement en avance sur notre temps et sur les technologies », témoigne Philippe de Clermont-Tonnerre, aujourd’hui chargé de missions développement durable et logistique urbaine pour Star’s Services.
Une flotte de 200 VE en service
« Cependant, nos activités étant par essence urbaines, nous cherchons des solutions pour être le plus propre possible. L’électrique est la solution la plus propre pour les livraisons urbaines, et celle qui correspond au mieux à nos besoins, même si un modèle électrique coûte globalement plus cher qu’un thermique », poursuit ce responsable Si bien que 17 ans après, le Groupe Star’s Services possède une flotte de 200 véhicules électriques.
Celle-ci se compose de triporteurs à assistance électrique, de Kangoo Z.E et d’e-NV200 répartis dans les filiales du groupe (voir l’encadré). L’entreprise parisienne de livraison verte de produits alimentaires La Petite Reine (LPR) n’exploite ainsi que des véhicules propres. Et pour répondre à la demande croissante, le groupe investit régulièrement dans des solutions écoresponsables. « En 2018, nous allons acheter 40 à 50 VE pour LPR et Star’s Service », prévoit Jean Lefebvre, directeur process flottes automobiles et responsable de la gestion des 3 300 véhicules du groupe.

Mais cette mutation demande du temps et une étude précise des solutions disponibles. « Il est plus difficile d’exploiter des véhicules 100 % électriques sur l’ensemble de nos activités car certaines nécessitent des volumétries de transport importantes », reprend Jean Lefebvre. Outre le manque d’infrastructures et de VE de grandes capacités, « cela suppose des investissements deux fois et demie à trois fois plus élevé que pour les véhicules traditionnels, et une gestion sociale différente, ce qui rend leur exploitation déséquilibrée et non rentable », ajoute ce gestionnaire. « Nous investissons dans des VE dès que nous pouvons vraiment les exploiter, comme avec les Kangoo Z.E et les e-NV200 employés au quotidien et pas que pour l’image. Mais nous sommes très demandeurs et testons des modèles innovants dont récemment l’eVan de TIP Trailer Services, l’Electron II de Gruau, le Colibus et bientôt le Master Z.E », précise Jean Lefebvre.
L’essence et le GNV en complément
Du fait d’un renouvellement régulier, 95 % des véhicules de la flotte sont des diesel Euro 5 ou Euro 6. « Et nous faisons évoluer les VP de nos collaborateurs : 25 véhicules ont basculé du diesel vers l’essence en 2017 et nous allons continuer en 2018 », se félicite Jean Lefebvre.
En parallèle, ce responsable étudie de nouvelles solutions pour les véhicules d’exploitation, dont l’hybride et le GNV. L’objectif : réadapter le parc en fonction des besoins des clients, des kilométrages des tournées ou des zones d’exploitation.
Le groupe recourt déjà à quatre véhicules GNV et a commandé pour fin 2017 plusieurs modèles grand volume chez Iveco. Ils seront transformés en véhicules frigorifiques pour les activités restauration et vente au détail alimentaire. Ils s’équiperont de boîtes robotisées afin d’allonger leur durée de vie et de ne pas générer de consommation excessive.
Des véhicules adaptés aux besoins
« Nous réservons le GNV plutôt pour de gros véhicules (châssis-cabines). Une solution adaptée par rapport au positionnement de nos plates-formes, en particulier celle du port de Gennevilliers (92) située à 500 m d’une station et où nous allons mettre deux véhicules en production », annonce Jean Lefebvre. En revanche, pas de véhicule à l’hydrogène pour le moment : « Nous attendons de mener plus de tests et que la législation se stabilise. »
Mais cette adaptation du parc est d’abord passée par sa rationalisation. « Nous avons diminué le nombre de ʺback-upsʺ (véhicules de secours) grâce à une meilleure exploitation des véhicules. Puis nous avons sélectionné des modèles plus petits, moins puissants mais mieux adaptés aux besoins. Cette démarche a fait reculer la consommation et l’accidentologie avec des véhicules plus compacts, mais aussi les coûts de SAV en réduisant l’usure de l’embrayage et des plaquettes de frein, et le nombre de matériaux à recycler », détaille Jean Lefebvre.
La conception des véhicules bi- et tri-compartiments a pareillement été revue pour les charger intégralement par l’intérieur en passant par la cabine. « Le risque d’accident est présent lors des tournées mais aussi lorsque les collaborateurs chargent et déchargent. Sur une plate-forme regroupant 100 à 150 chauffeurs-livreurs, les accrochages arrivent vite. En modifiant le mode de chargement, plus personne ne tourne autour des véhicules sur la plate-forme », explique Jean Lefebvre. De plus, les caméras de recul ont été généralisées afin de simplifier la mise à quai et les manœuvres.
Pour limiter sa consommation de pneus, le groupe a aussi testé un traitement préventif sur 35 véhicules : celui s’injecte dans les pneus et rebouche automatiquement la partie endommagée en cas de crevaison. « Les pneus ne subissent donc pas de perte de pression, ce qui limite leur usure. Nous avons comparé ces 35 véhicules en test avec 35 véhicules témoins et nous avons observé une longévité accrue des pneus, si bien que ce traitement sera sûrement déployé », avance Jean Lefebvre.
Enfin, Star’s Service a intégré des outils de traçabilité et de remontées kilométriques, notamment pour réaffecter les véhicules sur un site plutôt qu’un autre selon les besoins. « Les véhicules de Vialto (voir l’encadré) bénéficient en plus de la remontée des données de température en temps réel. L’objectif consiste vraiment à dimensionner les véhicules en fonction des besoins du client et de l’exploitation », résume Jean Lefebvre. Actuellement, le groupe est en croissance et sa flotte suit le mouvement. « Nous avons des échanges avec des sociétés pour faire de l’autopartage pour les VP, mais ce n’est pour l’instant qu’un projet à l’étude », complète Jean Lefebvre.
Pour aller plus loin, Star’s Service a signé la charte Objectif CO2 lancée par l’Ademe en 2010. Sur une période de trois ans relancée en 2013, le groupe s’est engagé à baisser ses émissions de GES et donc ses consommations de carburant. Entre temps, le transporteur a noué un partenariat avec la fondation Good Planet pour compenser ses émissions de CO2 en investissant dans un projet de reforestation.
Un engagement avec l’Ademe
Grâce aux actions menées : formations à l’éco-conduite, VE, renouvellement des diesel en Euro 6, etc., le transporteur a réussi à faire reculer ses émissions de CO2 de 20 % entre 2010 et 2017, et a ainsi obtenu en 2016 le label Objectif CO2.
Dernièrement, Star’s Service a remplacé 50 véhicules thermiques par des VE, et a inauguré un espace de recharge au Nord de Paris (voir l’encadré ci-dessus). Ce parking lui permettra d’assurer en électrique les livraisons dans la capitale et en petite couronne. Avec un objectif : déployer des livraisons 100 % écoresponsables d’ici moins de deux ans.
La flotte du Groupe Star’s Service en chiffres
• 3 300 véhicules Majoritairement des VU de moins de 3,5 t, mais aussi 140 VP dont quelques véhicules statutaires, et 6 poids lourds. Ce parc inclut 200 véhicules électriques (50 triporteurs et 150 VUL), 25 modèles essence et 4 GNV. 95 % de la flotte est en pleine propriété avec quelques véhicules en LLD pour les contrats spécifiques.