
Pour STMicroelectronics à Grenoble, maîtriser la flotte passe avant tout par une sélection attentive des modèles. Un choix qui repose sur l’équilibre entre quatre critères : le niveau d’émissions de CO2, le prix, la puissance et les éléments de sécurité.
Conserver le nombre nécessaire de véhicules constitue la seconde piste afin de limiter l’impact environnemental du parc. La société ne compte qu’une trentaine de véhicules de fonction pour un total de plus de 2 300 collaborateurs. Ici encore, une procédure interne à l’échelle mondiale a été définie ; elle fixe les règles en matière environnementale et les critères d’attribution de...
Pour STMicroelectronics à Grenoble, maîtriser la flotte passe avant tout par une sélection attentive des modèles. Un choix qui repose sur l’équilibre entre quatre critères : le niveau d’émissions de CO2, le prix, la puissance et les éléments de sécurité.
Conserver le nombre nécessaire de véhicules constitue la seconde piste afin de limiter l’impact environnemental du parc. La société ne compte qu’une trentaine de véhicules de fonction pour un total de plus de 2 300 collaborateurs. Ici encore, une procédure interne à l’échelle mondiale a été définie ; elle fixe les règles en matière environnementale et les critères d’attribution de la voiture de fonction selon la position hiérarchique et le poste occupé par le collaborateur. Il existe aussi une déclinaison de cette politique par pays afin de tenir compte des règles et pratiques locales. Avec un but, donner aux salariés les moyens d’accomplir correctement leurs missions.
Un pionnier des motorisations alternatives
« Pour ceux qui ne possèdent pas de véhicule de fonction, STMicroelectronics propose depuis plusieurs années un pool exclusivement composé de modèles propres. Trois véhicules carburant au GNV et une Prius hybride sont laissés à disposition des salariés », précise Pascale Poblet, chef de projet du plan de déplacement de l’entreprise (PDE). La Prius n’est employée que pour les missions de courte distance afin de profiter de tous les bénéfices offerts par la technologie hybride. Des véhicules en pool qui connaissent un franc succès, appréciés par les collaborateurs pour leur confort de conduite. L’occasion de faire partager le plus largement possible l’expérience d’une mobilité plus propre pour cette société pionnière.
STMicroelectronics a en effet intégré dès les années 1990 des motorisations alternatives dans son parc. « Il y a déjà une vingtaine d’années, nous nous sommes dotés d’une Peugeot 106 électrique. À l’époque, l’idée était novatrice mais le véhicule pas très au point. Vers la fin de sa vie, il ne parvenait pas à dépasser une vingtaine de kilomètres », relate Pascale Poblet.
Après s’être essayé au GPL et avoir connu quelques problèmes mécaniques, STMicroelectronics s’est tourné vers le GNV. Située à quelques centaines de mètres du site, une station GNV alimente les trois modèles en pool. « Le GNV représente certes un surcoût à l’achat, mais ce surinvestissement est compensé sur deux plans : à la fois sous l’angle financier grâce au prix du carburant bien plus avantageux que le diesel ; mais aussi sous l’angle environnemental avec des bénéfices en termes de pollution qui ne sont plus à prouver, ces véhicules ne rejetant aucune particule », énumère la chef de projet PDE.
Un PDE pour repenser les déplacements
Chez STMicroelectronics, le premier PDE a été créé courant 1999, partant d’un constat simple : une étude sur la typologie et les habitudes de déplacement des collaborateurs avait mis en exergue le fait que 40 % de la consommation d’énergie du site grenoblois était à l’époque consacrée aux trajets quotidiens du personnel. Et alors que 60 % des salariés habitaient dans l’agglomération, ils étaient pourtant 80 % à venir au travail seuls dans leur véhicule. » Il existait un réel potentiel d’utilisation des bus, tramways et vélos, ce qui nous a incités à mettre en œuvre le premier PDE », rappelle Pascale Poblet.
Plusieurs initiatives ont alors été lancées afin d’encourager les auto-solistes à abandonner leur véhicule thermique au profit de modes de transport plus doux. Avec une première action concrète : une participation financière pour l’achat de véhicules à motorisation alternative. Au total, une dizaine de collaborateurs ont adopté un véhicule au GPL et GNV, avec comme bénéfice une réduction de leur facture énergétique mensuelle.
Encourager les collaborateurs à recourir aux transports en commun fait aussi partie des actions lancées par Pascale Poblet. En ce sens, des partenariats ont été établis avec les autorités organisatrices de transport, qu’elles soient locales, départementales ou encore régionales. Avec, à la clé, des accords pour adapter les amplitudes horaires, une modification des parcours et l’ajustement des arrêts et fréquences de passage.
Le transport alternatif à l’honneur
« Nous participons également à plus de 60 % aux frais de l’abonnement, explique Pascale Poblet. En contrepartie, le collaborateur s’engage à effectuer un minimum de ses trajets domicile-travail en transport en commun. » Près de 800 salariés ont profité de cet accord pour prendre quotidiennement le bus, sans compter les 170 personnes qui viennent en train. Tous les jours de la semaine, deux navettes de sept places chacune font aussi le trajet entre les trois sites de STMicroelectronics de Grenoble, de Crolles à une trentaine de kilomètres, et d’Aix-en-Provence. Des titres gratuits de transport collectif sont de même proposés pour les trajets entre Crolles et Grenoble ainsi que vers les aéroports de Genève en Suisse et Saint-Exupéry à Lyon. Et en complément, la société œuvre actuellement en faveur du déploiement du télétravail.
Le vélo et le co-voiturage ne sont pas en reste, « deux modes de déplacement qui demandent beaucoup de communication », commente Pascale Poblet. À tel point que l’entreprise a établi un bureau local PDE pour en assurer la promotion et fournir tous les renseignements nécessaires aux salariés désirant modifier leurs habitudes de déplacement.
STmicroelectronics mise avant tout sur la sécurité en remettant gratuitement un kit de sécurité et de confort aux 338 salariés qui s’engagent à venir à vélo quotidiennement. Et des techniciens assurent l’entretien et la réparation des deux-roues.
Alors que des vélos électriques, ou non, sont mis la disposition des salariés aussi bien pour les trajets privés que professionnels, STMicroelectronics a investi dans des abris vélos équipés de prises. Enfin, une participation financière plafonnée à 400 euros est accordée pour l’achat d’un vélo électrique.
Une aide pour l’achat d’un vélo électrique
Afin de développer le co-voiturage qui concerne pour le moment 114 personnes, l’entreprise s’est engagée dans un plan de déplacement inter-entreprises (PDIE) qui regroupe depuis décembre dernier 17 sociétés du campus d’innovation Presqu’île de Grenoble. L’objectif est bien de faciliter les trajets domicile-travail, notamment par le biais du co-voiturage. Grâce à la mutualisation des différents sites internet de co-voiturage, le groupe d’entreprises espère atteindre environ 6 000 usagers.
Pour mesurer l’impact de ces différentes mesures, STMicroelectronics Grenoble a construit un indicateur basé sur le taux d’utilisation des transports alternatifs. Et le résultat se veut plutôt concluant : si au démarrage du PDE, seuls 15 à 20 % des salariés faisaient appel aux transports en commun, ils sont aujourd’hui 66 %. Prochaine étape : passer à moins de 30 % d’auto-solistes à l’horizon 2015.