Strasbourg a commandé 60 bus électriques à hydrogène

Strasbourg s’équipera dans les cinq ans à venir d’une flotte de 60 bus électriques à pile à combustible à hydrogène, selon le constructeur portugais CaetanoBus.
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bus interieur

Pour les cinq prochaines années, Strasbourg a commandé 60 bus électriques à pile à combustible à hydrogène, a annoncé le constructeur de ces véhicules, le portugais CaetanoBus, dans une publication sur LinkedIn. En effet, « la Compagnie des Transports Strasbourgeois [qui exploite le réseau de transports en commun dans la métropole strasbourgeoise, NDLR] a attribué à CaetanoBus un accord-cadre », a souligné le fabricant de bus.

Comme l’indique CaetanoBus, les bus qui circuleront dans les rues strasbourgeoises seront des H2.City Gold. Ils embarqueront la nouvelle génération de piles à combustible Toyota. Soit des piles « plus compactes, plus légères et plus efficaces », selon CaetanoBus. À noter que Toyota est propriétaire, à 28 %, de la société mère de CaetanoBus. Une information avancée par Frank Marotte, PD-G France de Toyota, lors d’une conférence de presse organisée à Paris le 17 janvier 2023. En effet, Patricia Vasconcelos, P-DG de CaetanoBus, avait également participé à cet événement où elle a notamment présenté le H2.City Gold. D’après la dirigeante, ce bus disposerait de 400 km d’autonomie. Il aurait besoin de moins de 10 minutes pour se ravitailler.

Les 60 CaetanoBus à hydrogène de Strasbourg s’ajoutent à quatre bus en Vendée

Par ailleurs, sur les plus de 80 unités de bus à hydrogène commandées auprès de CaetanoBus dans le monde, quatre seulement l’étaient en France, avait alors souligné Patricia Vasconcelos. Quatre bus qui se destinent, plus précisément, aux routes de la Roche-sur-Yon et des Sables d’Olonne, en Vendée (Pays de la Loire). Contre 72 unités en Allemagne, principal pays importateur des bus à hydrogène de CaetanoBus, devant l’Espagne (15 unités), le Portugal (2), l’Arabie Saoudite (2), le Danemark (1) et l’Australie (1). Avec désormais une flotte de 60 bus électriques à hydrogène attendus à Strasbourg, le marché du portugais en France s’est fortement accéléré et pèse dorénavant lourd dans son portefeuille. CaetanoBus produit également des bus thermiques et électriques à batterie.

Une industrie qui avance à petits pas

Avec une flotte de bus à hydrogène aussi importante, on pourrait penser que cette acquisition strasbourgeoise casse une tendance. Rappelons également que, selon les informations du Journal du Dimanche, la région Île-de-France va acquérir « 47 bus à hydrogène supplémentaires » d’ici fin 2023. « Un investissement de 48 millions d’euros afin d’enrichir une flotte qui en compte aujourd’hui sept », écrivaient nos confrères dans un article paru le 11 juillet 2022 (en ligne). L’Île-de-France avait d’ailleurs testé deux H2.City Gold.

Malgré cet engouement apparent pour l’hydrogène, il faut quand même noter que, au 1er janvier 2022, l’immense majorité des bus circulant dans l’Hexagone carburaient toujours au diesel. Ce que montrent les chiffres du service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique. Ainsi, selon les données du SDES, sur les 27 927 bus en France au 1er janvier 2022, 19 599 étaient des véhicules diesel (non hybrides). Soit environ 70 % du parc de bus. Le gaz (en excluant l’hybridation), l’électrique et l’hydrogène représentaient respectivement 15 % (4 235 unités), 5 % (1 417 unités) et 0,1 % (26 unités), entre autres énergies. En conférence de presse, en janvier 2023, Frank Marotte, pour Toyota, avait imputé les faibles volumes de bus à hydrogène aux « contraintes liées à l’infrastructure et à l’écosystème en place ».