Sylvie Landriève, directrice du Forum Vies Mobiles, un institut de recherche soutenu par la SNCF qui publie des études sur la mobilité et propose des solutions pour la décarboner, nous répond sur les bonnes pratiques pour limiter les déplacements professionnels.
« Les entreprises constituent un acteur majeur de la transition écologique. Dans ce contexte, il faut étudier la mobilité des salariés qui circulent deux fois plus que ceux qui ne travaillent pas ou plus. L’important est donc de décarboner les voitures de fonction et les VU en passant par l’électrification et en diminuant la taille des véhicules. Cela devrait accélérer la croissance...
Sylvie Landriève, directrice du Forum Vies Mobiles, un institut de recherche soutenu par la SNCF qui publie des études sur la mobilité et propose des solutions pour la décarboner, nous répond sur les bonnes pratiques pour limiter les déplacements professionnels.
« Les entreprises constituent un acteur majeur de la transition écologique. Dans ce contexte, il faut étudier la mobilité des salariés qui circulent deux fois plus que ceux qui ne travaillent pas ou plus. L’important est donc de décarboner les voitures de fonction et les VU en passant par l’électrification et en diminuant la taille des véhicules. Cela devrait accélérer la croissance du marché de l’électrique et instaurer un marché des VO électriques. D’autant plus qu’en France, un véhicule neuf acheté sur deux l’est par un employeur.
Pour limiter les déplacements professionnels, encourager le télétravail…
Ensuite, le télétravail doit se développer. Avant la pandémie, il ne concernait que 2 % de la population active, il est monté à 30 % pendant (60 % en Île-de-France), puis est redescendu. Ce chiffre atteint actuellement 42 % en Île-de-France, à raison de trois jours de télétravail par semaine. Cette façon de travailler est donc possible et on pourrait même en faire un levier d’organisation du territoire.
… et le vélo, selon Sylvie Landriève
Autre action à mener : le vélo. Un tiers de la population française vit à moins de 9 km de son travail mais réalise les deux tiers de ses trajets en voiture. Car le vélo n’est possible qu’avec des infrastructures routières aménagées. À taille et population égales, le réseau routier français est deux fois plus dense que dans des pays comparables comme l’Allemagne ou l’Espagne. On pourrait alors réserver une partie de ce réseau à la mobilité douce : vélo, marche à pied, etc.
Les employeurs peuvent aussi s’impliquer en négociant avec les pouvoirs publics. Pour, par exemple, offrir des abonnements aux services de vélos municipaux, ou en offrant des plages horaires d’arrivée en entreprise plus larges pour éviter les transports en commun aux heures et aux jours de pointe. »