Avec les carburants alternatifs, comme avec le diesel ou l’essence, voire l’électricité, le calcul du TCO des véhicules reste incontournable. Et sur ce sujet, les avis convergent : ces carburants alternatifs peuvent générer des gains financiers et écologiques. Le point avec nos témoins : IRCF, la Métropole de Lyon, Cetup et la société de transport Raoux.
Pour la Métropole de Lyon, le recours aux 165 véhicules GPL et aux 60 véhicules GNV ne suppose pas, pour les conducteurs, de changement de conduite et d’usage, à part la manipulation du pistolet pour faire le plein en station.
Pour IRCF, société spécialiste de la création et du développement de sites web, intranets, réseaux informatiques et formations professionnelles, le bilan des carburants alternatifs se veut positif. « Nos véhicules sont équipés de la technologie tri-carburation Flex 3 de Borel (essence, GPL et E85). Il s’agit de deux Clio IV, deux Dokker et une 308, employés par nos commerciaux et techniciens », expose Laurent Bautista, responsable commercial. Après transformation, ces modèles reviennent à 1 200 euros de plus que leurs versions diesel équivalentes. « Mais le seuil de rentabilité est vite atteint, dès 50 000 km, soit en moins de deux ans puisque...
Pour IRCF, société spécialiste de la création et du développement de sites web, intranets, réseaux informatiques et formations professionnelles, le bilan des carburants alternatifs se veut positif. « Nos véhicules sont équipés de la technologie tri-carburation Flex 3 de Borel (essence, GPL et E85). Il s’agit de deux Clio IV, deux Dokker et une 308, employés par nos commerciaux et techniciens », expose Laurent Bautista, responsable commercial. Après transformation, ces modèles reviennent à 1 200 euros de plus que leurs versions diesel équivalentes. « Mais le seuil de rentabilité est vite atteint, dès 50 000 km, soit en moins de deux ans puisque nos véhicules parcourent en moyenne entre 30 000 et 40 000 km par an », poursuit ce responsable.
Un seuil de rentabilité…
Laurent Bautista met en avant une consommation d’environ 7,5 l/100 km en GPL contre 6,5 l/100 km en essence. « Mais grâce au prix du gaz, quasiment deux fois moins cher que le sans-plomb, nous faisons des économies à chaque plein. Nos véhicules nous reviennent à 5,92 euros tous les 100 km en GPL, contre 7,8 euros si nous roulions en diesel. Nous gagnons ainsi près de 2 euros tous les 100 km », calcule ce responsable. En soulignant que le gaz est clairement privilégié par ses collaborateurs : ils font le plein d’E85 ou d’essence uniquement s’ils ne trouvent pas de GPL en stations.
Au sein de la Métropole de Lyon, c’est aussi le choix du GPL qui a été fait, pour 165 véhicules légers principalement, sur un parc de 1 420 véhicules au total (lire le témoignage de Guillaume Cerdan, responsable de la flotte). Et le bilan est là aussi positif : « Avec le GPL, nous avons diminué de 20 % en moyenne notre budget carburant par rapport à l’essence, et ce compte tenu de la surconsommation du gaz. Cette économie peut atteindre 30 à 35 % selon les véhicules et les usages », note Guillaume Cerdan, responsable de la flotte automobile.
Spécialiste grenoblois du transport urgent sur mesure de produits à haute valeur ajoutée, Cetup a de son côté opté pour le Superéthanol pour cinq de ses véhicules, sur une flotte d’environ 200 véhicules, majoritairement utilitaires. « Nous sommes l’une des rares sociétés de transport à posséder un parc de cinq véhicules flexfuel d’origine, conduits par nos commerciaux. Ce sont des Golf 7 1.5 TSI Multifuel, dont trois ont été renouvelées en 2018 », relate Laurence Capossele, cofondatrice et codirigeante de l’entreprise.
… sous conditions
Laurence Capossele voit dans ces véhicules un réel intérêt en termes de TCO à condition de rouler moins de 20 000 km par an, seuil au-delà duquel le gazole redevient plus avantageux. « L’an dernier, à cause de la crise sanitaire, nos Golf Multifuel ont parcouru 18 000 km, dont les quatre cinquièmes en Superéthanol, le constructeur préconisant de faire un plein de SP95 une fois sur cinq.
Grâce au prix de l’E85 (0,79 euro/l dans notre région), nos véhicules nous coûtent seulement 6,70 euros pour 100 km quand ils carburent au bioéthanol, contre 11,13 euros en essence. Malgré la surconsommation de 15 % de l’E85, l’économie est substantielle sur la durée », détaille cette dirigeante. Et en ajoutant les coûts d’entretien plus avantageux que sur les modèles diesel et la gratuité de la carte grise, Cetup gagne environ 400 euros par an et par véhicule. « Avec à la clé de meilleures valeurs résiduelles à la revente », complète Laurence Capossele.
Un élément mis en avant par Laurence Capossele : « L’autre bonne nouvelle, c’est que réseau de distribution s’est fortement densifié avec 2 500 stations distribuant du Superéthanol en France. Nos commerciaux n’ont donc aucun problème pour se ravitailler sur leur itinéraire, notamment grâce à DKV pour la carte carburant » (lire aussi notre numéro 257-258).
Jean-Michel Barzan en tire lui aussi un bilan positif : « Nos modèles les plus récents (Prius et Corolla) consomment entre 5 et 5,5 l de Superéthanol, soit autant que des diesel équivalents. Mais grâce au prix de l’E85 (0,70 euro/l TTC), nous réalisons 60 % d’économie sur ce seul poste de dépenses. Et en cumulant les avantages fiscaux et les coûts d’entretien, nous atteignons environ 600 euros par mois d’économie par véhicule », avance ce gérant. Pour qui le Superéthanol s’impose donc « comme une belle alternative au diesel. C’est un moyen pour nous, société de transport, d’augmenter un peu nos marges. Certains concurrents et confrères dans la région Occitanie ont suivi mon exemple », ajoute-t-il (voir aussi notre n° 257-258).
La démarche de Jean-Michel Barzan a cependant supposé une mise de fonds importante : « J’ai fait le choix de faire rouler mes véhicules exclusivement au Superéthanol en 2014 en investissant environ 100 000 euros dans une station E85 privative. Un moyen d’optimiser les ravitaillements en carburant et d’éviter à mes salariés de perdre du temps pour se rendre à la pompe. » Des modèles à suivre.
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