
Face aux besoins croissants des gestionnaires de flotte, les prestataires de télématique ne cessent d’innover pour améliorer leurs dispositifs pour remonter les données. Mais ils doivent aussi mettre en conformité leurs outils avec les nouveaux standards de communication. « En 2022, nous allons lancer une prochaine génération de boîtiers pour adapter les composants à la 5G », décrit Stéphane Boutonnet, directeur commercial du télématicien Kuantic.
Du côté des boîtiers, cette adaptation à la 5G n’est pas la moindre des évolutions à prévoir. Annoncés depuis plusieurs années, les « boîtiers constructeurs », intégrés dès l’usine aux véhicules,...
Face aux besoins croissants des gestionnaires de flotte, les prestataires de télématique ne cessent d’innover pour améliorer leurs dispositifs pour remonter les données. Mais ils doivent aussi mettre en conformité leurs outils avec les nouveaux standards de communication. « En 2022, nous allons lancer une prochaine génération de boîtiers pour adapter les composants à la 5G », décrit Stéphane Boutonnet, directeur commercial du télématicien Kuantic.
Du côté des boîtiers, cette adaptation à la 5G n’est pas la moindre des évolutions à prévoir. Annoncés depuis plusieurs années, les « boîtiers constructeurs », intégrés dès l’usine aux véhicules, devraient en effet se généraliser. Leur intérêt : ils évitent l’installation de « boîtiers deuxième monte » et se montrent plus précis dans les informations fournies. Mais les constructeurs sont jusqu’ici peu nombreux à les proposer. « Les plus avancés sur la question sont le groupe Stellantis mais aussi Ford. Renault est un peu en retard : le constructeur met sur le marché des véhicules neufs équipés mais par des boîtiers montés après la sortie d’usine », explique Stéphane Boutonnet.
Vers des « boîtiers constructeurs »
Malgré des avancées différentes, le mouvement n’en est pas moins amorcé. « Ces boîtiers montés en usine vont dans le sens de l’histoire : les clients souhaitent des données fiables issues du constructeur parce qu’ils ont des décisions lourdes à prendre pour la transition énergétique et-ou la diminution de la taille de leur parc », commente le responsable de Kuantic. Déjà, certains clients s’orienteraient vers les véhicules équipés en première monte de manière à simplifier le renouvellement des parcs. « Des gestionnaires préfèrent bâtir leur car policy directement chez Peugeot par exemple, parce qu’ils n’auront pas à installer de boîtiers, ce qui représente un coût supplémentaire », constate Stéphane Boutonnet. La multiplication des motorisations électriques devrait aussi contribuer à accélérer le mouvement vers la généralisation de ces boîtiers en première monte. « L’année prochaine, Renault va sortir son boîtier monté usine », indique Stéphane Boutonnet.
Dans les années à venir, les télématiciens devraient donc continuer de développer leurs services, mais non plus sur la base de donnée issues de leurs boîtiers de télématique mais bien de données achetées aux constructeurs.
En attendant cette généralisation des boîtiers en première monte, le montage des boîtiers des télématiciens perdure. « Via la rétro-ingénierie ou nos accords constructeurs, nous décodons les données contenues dans les boîtiers OBD pour faire remonter les informations sur le kilométrage, la consommation, les passages de vitesses, etc. », énumère Stéphane Boutonnet. Kuantic récupère ainsi les données de Volkswagen « et nous prévoyons de récupérer celles de Ford et Mercedes en 2022 », poursuit-il.
La carte de l’innovation
En parallèle, les boîtiers des télématiciens se font aussi toujours plus perfectionnés et se substituent désormais aux boîtiers « trois fils » branchés sur la batterie et la clé de démarrage. « Nos boîtiers permettent de récupérer un ensemble d’informations sur le véhicule : le vrai kilométrage du tableau de bord, la prochaine maintenance, le carburant, le niveau d’huile, d’AdBlue, etc. Ils deviennent moins chers et leur nombre a augmenté en 2021, et nous pensons que cela va se poursuivre en 2022 », anticipe pour sa part Julien Rousseau, directeur du télématicien SuiviDeFlotte.
Car si les constructeurs sont susceptibles de se démarquer grâce à des données en provenance directe des véhicules, les acteurs de la télématique embarquée comptent préserver leur position sur le traitement des données et miser sur leurs offres de solutions destinées aux entreprises. Et sur ce terrain, ils devraient continuer d’innover l’an prochain.
Mais avec ces innovations apportées à leurs outils, la frontière entre les champs de compétences respectifs des éditeurs de logiciels et des télématiciens devrait continuer à se réduire. « Pour des flottes jusqu’à 500 véhicules, les entreprises recourent de plus en plus souvent à notre module de gestion de parc, avance Julien Rousseau chez SuiviDeFlotte. Ce sont des entreprises qui ne souhaitent employer qu’un seul module pour ne pas avoir deux outils avec deux coûts. » Certes, tous les télématiciens ne suivent pas cette logique d’extension de leurs services à des modules de gestion de flotte, avec le suivi des contrats, des entretiens, etc. Mais ils ne refusent pas pour autant de considérer les opportunités de mise en relation des deux outils.
Faciliter les passerelles
« Nous n’avons pas pour intention d’élaborer un modèle intégral dans lequel les utilisateurs pourraient gérer les données issues de la télématique et intégrer les données financières, de facturation, de carburant, d’entretien », tranche Stéphane Boutonnet pour Kuantic. Néanmoins, ce prestataire cherche à faciliter les passerelles avec les éditeurs de logiciels de gestion : « Nous nous rapprochons beaucoup des acteurs de la gestion de parc comme GAC Technology ou Traxall, complète le responsable de Kuantic. Parce que nous pensons que la télématique peut donner au client final la capacité de gérer lui-même sa maintenance et de passer dans un système de gestion de l’entretien à l’acte, plutôt qu’un modèle de gestion forfaitaire du loueur. »
Un travail qui va dans le sens d’une évolution plus générale de l’amélioration du traitement des données : « Il y a énormément de données remontées des outils de télématique à traiter, rappelle Stéphane Boutonnet. Nous réfléchissons à un projet pour faciliter l’accès aux données pour nos clients, et pour leur donner la possibilité de croiser plus facilement les données venues de nos boîtiers avec des données externes : carburant, cartographie des bornes de recharge, etc. »
Des outils pour l’électrique
Car en 2022, ce sont logiquement les outils de gestion destinés aux parcs de véhicules électriques qui vont se développer. Après les modules élaborés pour accompagner le passage aux motorisations électrifiées, des services liés à l’utilisation de ces véhicules vont se multiplier : modules d’éco-conduite adaptés à l’électrique, algorithmes de calcul d’autonomie, d’usure des batteries, etc. « Nous allons développer des outils pour indiquer aux gestionnaires si les véhicules sont bien chargés ou encore pour organiser les rotations aux bornes de recharge », illustre Julien Rousseau pour SuiviDeFlotte.
Des innovations qui ne manqueront pas d’intéresser les responsables de parc dans la perspective d’une nouvelle année… que beaucoup d’entre eux espèrent moins imprévisible que 2021.
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