
Et si demain un outil unique pouvait traiter à la fois les données de la gestion de parc et les informations de la télématique embarquée ? Chez Ocean, la filiale télématique embarquée d’Orange, Sylvie Forte admet qu’un tel outil constitue « une piste de réflexion. Mais aucun travail n’a encore été entamé dans ce sens », ajoute aussitôt cette directrice marketing.
« Nous ne sommes pas l’acteur qui permet aux gestionnaires de connaître le TCO total de leur flotte en détaillant la gestion des fichiers RH, des contrats de location, des entretiens, etc., poursuit-elle. Ce sont des métiers différents. Mais nous pouvons donner plusieurs indicateurs...
Et si demain un outil unique pouvait traiter à la fois les données de la gestion de parc et les informations de la télématique embarquée ? Chez Ocean, la filiale télématique embarquée d’Orange, Sylvie Forte admet qu’un tel outil constitue « une piste de réflexion. Mais aucun travail n’a encore été entamé dans ce sens », ajoute aussitôt cette directrice marketing.
« Nous ne sommes pas l’acteur qui permet aux gestionnaires de connaître le TCO total de leur flotte en détaillant la gestion des fichiers RH, des contrats de location, des entretiens, etc., poursuit-elle. Ce sont des métiers différents. Mais nous pouvons donner plusieurs indicateurs. »
Des indicateurs pour prévenir
Indicateur essentiel fourni par les outils de la télématique : le kilométrage. Les utilisateurs d’Ocean ont la possibilité d’être alertés, comme ils le seraient avec un logiciel dédié, dès que les kilométrages nécessitent de déclencher l’entretien des véhicules ou de revoir les contrats de location.
Le logiciel de la filiale d’Orange peut également s’interfacer avec les pétroliers fournisseurs de cartes. Les données traitées, litrage et kilométrage, fournissent alors un indicateur sur les dérives éventuelles des collaborateurs, sur des usages hors du cadre professionnel, ou amènent à envisager une révision de la car policy pour des modèles plus adaptés.
Autre élément utile issu de la télématique : le traitement des informations sur la conduite. Les alertes sur des comportements à risques ou des conduites trop gourmandes en carburant peuvent être signalées directement au conducteur pour qu’il les rectifie.
« Pour améliorer la gestion de la flotte, il faut nous intéresser le plus possible au conducteur : développer des solutions pour l’aider à mieux conduire et mieux le renseigner sur sa conduite », indique Olivier Mansard, vice-président Global Sales de Masternaut.
Remontées jusqu’au responsable de parc, ces données contribuent ensuite à orienter les formations vers les populations les plus accidentogènes. Une source d’économies. « Plutôt que de former 100 % des conducteurs, on peut concentrer la formation sur la population qui pose problème », note le responsable de Masternaut. Autre apport de la télématique, une meilleure connaissance de l’état des véhicules. « Cela amène à mieux anticiper les maintenances et à les optimiser », reprend Olivier Mansard.
Suivi renforcé de la conduite, des données du véhicule, etc. : les outils de la télématique capables d’intéresser le responsable de parc se multiplient chez certains prestataires, sans pour autant se substituer aux fonctionnalités des logiciels spécifiques.
Des données multiples à agréger
Mais cette floraison des outils de suivi de flotte traduit avant tout les capacités croissantes des plates-formes informatiques des prestataires à traiter et synthétiser les données sur l’utilisation de la voiture. « La demande d’agrégation de données s’est accrue depuis vingt ans, constate Marc Trollet, CEO Europe et Afrique du Nord de Mix Telematics. Cela a commencé par la demande de la position, puis a évolué vers une agrégation des données qui apportent de plus en plus de valeur : données de position puis celles du véhicule, du moteur, on parle parfois aussi de données sociales. »
Orienter les données vers les utilisateurs
Les éditeurs enrichissent les données à disposition en fournissant des indicateurs élaborés pour aider dans la gestion d’un parc. « L’utilisateur peut identifier là où il y a des problèmes éventuels dans l’utilisation des voitures, sans avoir à passer des heures à éplucher des rapports détaillés, pour le temps de travail, le coût du carburant ou la conduite », résume Amandine Christolhomme, responsable marketing France de Fleetmatics.
Sur la conduite par exemple, les indicateurs sont paramétrés par l’éditeur pour livrer une synthèse des comportements dangereux : accélérations ou freinages brusques, vitesse, etc. Et ces indicateurs se destinent aussi, dans l’entreprise, à l’ensemble des postes susceptibles de faire appel à des données provenant de la flotte : horaires de travail pour la DRH, données fournisseurs pour la comptabilité, etc. « Notre outil a été complètement revu il y a trois ans pour être simplifié, avance Amandine Christolhomme, nous voulions un outil facile d’emploi pour les utilisateurs. »
Mais la puissance croissante de traitement des informations par les plates-formes de télématique n’est pas seulement mise au service des données et de la construction d’indicateurs. C’est aussi la capacité à s’interfacer avec les autres outils liés à la flotte qui a été améliorée.
Synthétiser télématique et gestion
Pour Olivier Mansard de Masternaut, cette capacité essentielle aujourd’hui le sera encore plus demain, à l’heure du « big data » : « Nos données, agrégées avec d’autres comme la météo, puis leur analyse vont aider l’entreprise à trouver des réponses pour limiter les risques et améliorer sa gestion. Demain, il faudra que notre plate-forme soit la plus connectée possible, ouverte et sécurisée, afin que la donnée soit parfaitement exploitée par tous les systèmes du client pour une gestion optimisée. »
Selon ce responsable, cette stratégie va continuer à orienter le travail de Masternaut dans les prochaines années. « Il existe déjà des systèmes de gestion de flotte riches en fonctionnalités. Ils doivent nécessairement s’appuyer sur des données précises », complète Olivier Mansard.
D’autres acteurs de la télématique ont fait le choix de commercialiser des solutions qui synthétisent les dispositifs de gestion des informations de la télématique et les dispositifs de gestion du parc. Avec Mapping Control, le responsable peut ainsi créer son outil en choisissant, parmi une dizaine de modules, ceux en lien direct avec la gestion des contrats et de la car policy.
« Nous proposons un accès au catalogue Jato pour une sélection de véhicules par une recherche multicritères, et la gestion du processus depuis la commande du modèle jusqu’à sa livraison au conducteur » décrit Franck Gaultier, directeur marketing de Mapping Control. À la fin du cycle du véhicule, l’outil peut déclencher le processus de commande comme avec un outil de gestion de parc.
« On repart alors sur l’outil de workflow pour définir les car policies, régénérer des demandes de cotation auprès des fournisseurs, puis suivre toutes les étapes jusqu’à la livraison effective », ajoute Franck Gaultier. Et à l’instar d’un outil de gestion de parc, Mapping Control peut se configurer pour différents utilisateurs. Ces derniers peuvent créer des rapports de gestion ou des alertes sur des items particuliers : pour le suivi technique des véhicules, le suivi financier, etc.
Le dispositif de Mapping Control est également susceptible d’être adapté par les équipes du prestataire pour répondre aux attentes des clients. « L’outil est déjà très souple et paramétrable, argumente Franck Gaultier. Mais si jamais il y a des demandes plus spécifiques de la part des clients, nous passons en ‘‘mode projet’’ pour construire des produits sur mesure en fonction des besoins. »
Demain, les outils de la télématique embarquée seront-ils voués, comme chez Mapping Control, à développer des interfaces aux compétences multiples pour la gestion ou à se concentrer sur le recueil et le traitement des données, pour les partager ensuite avec les logiciels exploités par les entreprises ? C’est en dernier ressort aux clients qu’il reviendra de choisir la solution la plus appropriée.
Des outils sur mesure ou clés en main
Au sein du groupe Dalkia, il s’agit du nombre des véhicules suivis par le logiciel de gestion de flotte (voir aussi le témoignage de Jean-Luc Celotto, responsable du parc de Dalkia).
Dans ce contexte, la distinction entre grandes et petites flottes est sans doute appelée à perdurer. Tandis que les grandes entreprises seront intéressées par des outils capables de traiter les données issues de sources diverses, les structures à la tête de flottes plus modestes s’orienteront vraisemblablement vers des solutions « clés en main », comme l’observe déjà Sylvie Forte pour Ocean : « Ces sociétés sont focalisées sur l’opérationnel, elles ont besoin d’indicateurs simples. »
Mais quelles que soient les orientations choisies, les multiples pistes possibles pour la gestion de flotte partagent un point commun : un rôle croissant du responsable de parc, au cœur du déploiement et de l’exploitation des solutions.
La télématique en mission
Demain, les outils de télématique embarquée seront aussi susceptibles de renforcer leur contribution à une autre dimension liée au parc : la meilleure organisation des tâches des conducteurs. « Lorsque l’on évoque la gestion de flotte en France, on parle le plus souvent du TCO, constate Marc Trollet pour Mix Telematics. Il y a beaucoup de choses à faire sur ce sujet mais parfois, la plus grande rentabilité du véhicule vient plutôt des solutions métier. »
Au-delà des organisations des tournées, les apports de la télématique embarquée peuvent être nombreux pour améliorer l’efficacité des collaborateurs au quotidien : preuves de livraison ou d’un acte de maintenance, amélioration de la productivité, etc. Marc Trollet cite ce spécialiste de la livraison qui, pour inciter ses salariés à améliorer le service, a élaboré une comparaison entre leurs performances lors des tournées (livraison, conduite, etc.) et les résultats d’une tournée « idéale » virtuelle réalisée grâce à l’outil. À méditer…
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