
Selon une récente étude de l’OVE, 23 % des entreprises françaises recourent à des solutions de télématique pour leur flotte, contre 33 % des entreprises européennes. Si, dans l’Hexagone, ces outils sont utilisés en premier lieu pour réduire les coûts d’utilisation, ils ont aussi une carte à jouer en matière de sécurité des collaborateurs et de protection des véhicules.
En matière de prévention, le conducteur joue de fait un rôle clé. Son comportement au volant compte autant que l’état de son véhicule et la qualité de l’infrastructure routière. « 40 % du coût d’un véhicule provient de la façon dont il est conduit et employé au quotidien »,...
Selon une récente étude de l’OVE, 23 % des entreprises françaises recourent à des solutions de télématique pour leur flotte, contre 33 % des entreprises européennes. Si, dans l’Hexagone, ces outils sont utilisés en premier lieu pour réduire les coûts d’utilisation, ils ont aussi une carte à jouer en matière de sécurité des collaborateurs et de protection des véhicules.
En matière de prévention, le conducteur joue de fait un rôle clé. Son comportement au volant compte autant que l’état de son véhicule et la qualité de l’infrastructure routière. « 40 % du coût d’un véhicule provient de la façon dont il est conduit et employé au quotidien », confirme Grégory Libre, directeur commercial et marketing d’Arval.
Cette variable du conducteur influence en premier lieu la consommation de carburant mais aussi la sinistralité. Car les accidents entraînent une baisse de la productivité, une hausse des frais de remise en état des véhicules et une augmentation des tarifs d’assurance.
De la consommation à la sinistralité
Pour améliorer la conduite au quotidien et maîtriser les coûts d’utilisation, toujours plus d’entreprises et de loueurs misent sur les services télématiques. Grâce à la géolocalisation et à la remontée d’informations en temps réel, les gestionnaires de parc disposent d’un meilleur suivi des conducteurs.
« Les boîtiers installés sur les véhicules permettent d’analyser et d’évaluer précisément le style de conduite, c’est un moyen de repérer les comportements à risques et d’engager des actions de corrections nécessaires, telles que des formations à l’éco-conduite et à la prévention des risques », résume Grégory Libre. Que ce soit pour optimiser les coûts ou améliorer la sécurité, la télématique sera bientôt incontournable. Le taux d’équipement connaît depuis quelques années un boom sans précédent. « 100 % des véhicules en LLD devraient s’équiper de boîtiers d’ici 2020 », observe Grégory Libre pour Arval qui a lancé sa solution Arval Active Link.
Si de plus en plus de constructeurs mettent en avant leurs propres solutions, les spécialistes de la télématique restent les principaux fournisseurs des flottes et devraient garder la main à l’avenir sur ce marché avec des solutions sur mesure.
Pour Marc Verdet, président du directoire de Traqueur, la tendance est à la coopération autour du véhicule connecté : « D’ici 2020, 80 % des véhicules de collaborateurs seront dotés de systèmes télématiques. Il ne s’agira plus de vendre des boîtiers, mais plutôt des solutions compatibles avec les plates-formes des constructeurs. C’est sur l’offre de services connectés que nous entendons nous positionner à l’avenir, que ce soit sur la gestion de parc ou le suivi des véhicules. »
Le conducteur au centre de la démarche
Chez TomTom Telematics, la sécurité fait partie des quatre objectifs clés avec la performance, la productivité et la rentabilité. Selon Stéphane Schriqui, directeur commercial de la marque, la télématique a un pouvoir régulateur : « Il y a un effet psychologique immédiat sur le conducteur : il fait plus attention à sa conduite et à son véhicule. Or, on sait d’après une étude que 51 % des conducteurs sont moins vigilants avec leur voiture de fonction qu’avec leur voiture personnelle. On sait aussi que la pression subie par les collaborateurs en voiture pousse 77 % des salariés à accélérer plus que de raison. »
Pour autant, la télématique ne se limite pas au seul rôle de « Big Brother ». Elle contribue au confort de conduite, à travers notamment la navigation connectée et l’info-trafic. En suggérant des solutions de contournement, ces services contribuent à réduire le stress et donc les risques d’accident.
Les boîtiers comportent aussi un module de maintenance qui veille au bon fonctionnement du véhicule. Comme un ordinateur de bord, il détecte les anomalies et envoie au conducteur une série d’alertes : pression des pneus, niveau d’huile moteur, température d’eau, usure des plaquettes. Et lui rappelle les échéances de révision.
Mieux former reste toutefois le nerf de la guerre pour améliorer l’accidentologie en entreprises. La plupart des fournisseurs de produits télématiques couplent donc souvent un programme d’éco-conduite avec des formations (voir l’article sur l’éco-conduite).
Lier télématique et éco-conduite
C’est vrai de la solution OptiDrive 360 de TomTom Telematics, qui vise à optimiser la consommation tout en incitant le conducteur à adopter une conduite apaisée. « Nous accompagnons les clients dans leur challenge sécurité avec des outils d’évaluation et de scoring adaptés à leurs besoins, décrit Stéphane Schriqui. Nous pouvons fournir aux gestionnaires de parc des reportings précis des trajets et des journées effectués par leurs collaborateurs. Cela aide à pointer les comportements suspects, mais aussi à comparer les conducteurs entre eux. »
De son côté, Masternaut offre le même type de solution avec Masternaut EcoDrive à destination des entreprises et des loueurs. Avec à la clé des outils pour promouvoir une conduite plus sûre et responsable en sensibilisant les conducteurs.
« Nous proposons une technologie non intrusive avec un système de pinces directement relié au bus CAN du véhicule. Cet outil nous permet de profiler les conducteurs et ainsi de mieux agir sur leur comportement. Grâce à un boîtier, le conducteur est averti en temps réel par un système d’alertes sonores et visuelles lors d’accélérations trop vives et répétées, de freinages brusques, de surrégime ou de vitesse excessive », détaille Serge Lardy, directeur commercial et marketing de Masternaut. Des données ensuite traitées pour établir des bilans personnalisés et former en conséquence.
Des formations à inscrire dans la durée
Masternaut s’est associé à Mobigreen pour développer le programme Mobiperf, qui s’inscrit dans la démarche obligatoire d’évaluation des risques professionnels (EvRP) des entreprises et collectivités. Ce dispositif d’accompagnement mesure le progrès des comportements au volant.
Le programme Mobiperf se déroule sur 24 mois et comporte trois volets : la formation des collaborateurs à l’éco-conduite et à la conduite préventive avec des formateurs spécialisés, le suivi des données du véhicule (consommation, kilométrage, carnet d’entretien ou taux de CO2) et le pilotage des résultats avec les managers. L’objectif : combiner les bénéfices de la gestion de flotte et de la formation pour obtenir une diminution du risque routier professionnel.
Si tous les paramètres son respectés, « la sinistralité peut reculer de 8 à 12 %, avance Serge Lardy. Le ROI est assuré, mais c’est un travail de longue haleine, le gestionnaire doit s’engager dans une démarche active auprès de ses collaborateurs et poursuivre les efforts dans la durée. »
De fait, les bénéfices de la télématique embarquée ne sont pas immédiats : l’outil s’inscrit dans un processus de sensibilisation à plus ou moins longue échéance. « Pour bien utiliser toutes les fonctions, il faut laisser du temps aux conducteurs pour qu’ils s’habituent aux nouveaux outils et indicateurs, constate Daniel Vassallucci, président de Mapping Control. La mise en place des instruments télématiques ne peut se faire que progressivement, afin de lever les résistances au changement et amener à une montée en puissance des compétences. »
En optant pour la télématique, les entreprises se donnent les moyens de mener une véritable politique de sécurité à long terme. Illustration avec Textilot, spécialiste de la distribution d’articles textile auprès des grandes et moyennes surfaces, qui a équipé ses 330 utilitaires de solutions TomTom Telematics.
« Nous avons souhaité mettre à la disposition des collaborateurs les conditions de travail les plus sécurisantes et confortables, expose Hervé Mayeur, responsable administration des ventes au sein de Textilot. Avec un mot d’ordre : la prévention ». L’entreprise a pris le soin d’expliquer le projet en amont et de lever les éventuelles appréhensions, en rassurant sur l’objectif préventif de la démarche.
Chaque mois, un classement en interne est publié à partir des résultats obtenus avec un top 10 et un flop 10 des conducteurs. À cette occasion, le collaborateur s’entretient avec son responsable des ventes afin d’échanger sur les résultats et d’envisager des pistes d’amélioration.
Un outil au service d’une stratégie
« L’idée n’est pas de sanctionner mais de créer un dialogue en interne dans une logique de progrès. Et aussi de montrer que chaque conducteur peut agir, à son niveau, sur les économies et la sinistralité, en changeant quelques mauvaises habitudes prises au volant », poursuit
Hervé Mayeur. Une stratégie payante puisque l’entreprise a pu renégocier ses contrats d’assurance et diviser ses cotisations par deux.
La dynamique sécuritaire insufflée par la télématique aide aussi les entreprises à montrer l’exemple et à soigner leur image de marque. Un cercle vertueux.
Télématique embarquée : des outils au service de la sécurité
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