
De plus en plus souvent dans l’offre des spécialiste de la télématique, des indicateurs destinés à accompagner les entreprises dans la gestion de flotte viennent compléter les incontournables remontées d’informations sur la géolocalisation, la consommation ou les comportements de conduite. Ces « nouveaux » outils se montrent utiles pour prévenir les dépassements des lois de roulage des contrats de location, pour rappeler aux entreprises les échéances d’entretien, ou encore pour leur faciliter le règlement des amendes.
Cette évolution de l’usage de la télématique témoigne aussi de la volonté d’un certain nombre de télématiciens de lever...
De plus en plus souvent dans l’offre des spécialiste de la télématique, des indicateurs destinés à accompagner les entreprises dans la gestion de flotte viennent compléter les incontournables remontées d’informations sur la géolocalisation, la consommation ou les comportements de conduite. Ces « nouveaux » outils se montrent utiles pour prévenir les dépassements des lois de roulage des contrats de location, pour rappeler aux entreprises les échéances d’entretien, ou encore pour leur faciliter le règlement des amendes.
Cette évolution de l’usage de la télématique témoigne aussi de la volonté d’un certain nombre de télématiciens de lever les barrières entre outils de gestion et outils de télématique. Les hausses des coûts liées à l’usage des véhicules et l’incontournable transition énergétique des flottes poussent en effet les entreprises, le plus souvent habituées à gérer jusqu’ici la flotte de manière empirique, à se tourner vers les solutions qui leur donnent une meilleure vision de leurs véhicules, en termes d’usage aussi bien que de coûts.
Un outil, quel outil ?
Dans leurs démarches, ces entreprises n’ont généralement aucun a priori sur la nature de l’outil qui leur sera nécessaire. Le plus souvent, elles s’équipent dans un premier temps d’une solution de télématique pour accéder aux informations essentielles sur la flotte : kilométrages, consommations. Un outil qu’elles emploient avant tout comme un levier pour mieux contrôler l’usage des véhicules et endiguer les abus, comme l’utilisation hors des horaires fixés par l’entreprise. Et qui leur sert à améliorer peu à peu la gestion de leur parc.
Eurélec, spécialiste des installations électriques, depuis les bornes de recharge jusqu’aux panneaux photovoltaïques, mais aussi des installations télécoms, est basé à Pau. Cette entreprise s’appuie sur 45 véhicules, dont 32 VU et 13 VP, pour son activité qui s’étend dans l’ensemble du Sud-Ouest de la France. « Nous avons mis en place la télématique en 2019 », retrace Grégory Hourcadet, le président de l’entreprise, en retenant le prestataire Océan. Chez Eurélec, la télématique a apporté sa contribution à la prévention du risque routier. Mais le dispositif s’est peu à peu trouvé d’autres finalités. Il est par exemple employé pour suivre les consommations des véhicules. « Nous avons ainsi pu constater des différences d’un VU à l’autre, de 14 l/100 km à 9 l », relève Grégory Hourcadet. Car au fur et à mesure qu’elle renforce sa maîtrise de l’outil, l’entreprise diversifie les fonctionnalités exploitées. Lors de sa mise en service chez Eurélec, seuls les comportements de conduite étaient suivis grâce à la télématique, « mais en début d’année, nous avons décidé d’activer la géolocalisation », indique Grégory Hourcadet.
Télématique et gestion de flotte : réorganiser les tâches
Cette exploitation de la géolocalisation correspond à une nouvelle organisation des tâches chez Eurélec. « Désormais, nous voulons que certains relevés soient effectués par des techniciens. De même, nous avons toujours plus de demandes de petits travaux sur des bornes électriques ou des panneaux solaires. Comme nous avons de nombreux véhicules sur la route, l’idée est d’envoyer le plus proche », explique Grégory Hourcadet.

On retrouve une démarche similaire avec la télématique chez Minier Holding. Avec environ 180 salariés, cette entreprise de travaux publics située à Vendôme (41) exploite des carrières et des centrales à béton. Sa flotte compte 90 véhicules légers, essentiellement des camionnettes de type Partner, Berlingo, etc., et huit véhicules de tourisme cinq places pour les commerciaux.
La gestion de la flotte de Minier Holding s’organisait jusqu’ici avec la solution de télématique Sofleet, couplée à un tableur Excel. À la tête de cette flotte, la responsable Laurine Huet-Fourel indique réduire progressivement le recours à Excel au profit de l’interface de Sofleet. La substitution s’opère à mesure que les boîtiers du télématicien équipent un nombre croissant de véhicules. Les installations ont commencé il y a un an et demi et jusqu’ici, un tiers du parc est équipé. « Notre direction est consciente qu’Excel reste limité mais elle n’était pas prête à consacrer le budget demandé par les éditeurs pour un logiciel de gestion de parc, et la télématique correspond à mes besoins », souligne Laurine Huet-Fourel.
Avec la télématique, repenser la gestion de flotte
Avec l’interface de Sofleet, Laurine Huet-Fourel dispose de données similaires à celles qu’elle consultait avec son tableur Excel. Au-delà de la géolocalisation, « avec la télématique, nous connaissons les kilométrages réalisés, l’attribution des véhicules, l’historique des conducteurs, etc. », énumère-t-elle. La connaissance des kilométrages constitue un élément important dans la gestion de la flotte de Minier Holding puisqu’elle permet entre autres de réattribuer les véhicules en fonction de leur utilisation. Les véhicules de Minier Holding sont en effet financés en achat et renouvelés quand ils atteignent 180 000 à 200 000 km. À l’avenir, avec ce meilleur suivi de l’usage des véhicules, l’entreprise pourrait envisager de se tourner vers la location longue durée. À noter qu’une précédente tentative avait échoué en raison de dépassements trop fréquents et trop importants des lois de roulage des contrats.
Avec Sofleet, Laurine Huet-Fourel suit aussi l’attribution des véhicules qui peut changer en fonction des réattributions mais aussi de l’utilisation de la flotte en partage. « Dès qu’un véhicule est équipé, nous lui attribuons un chauffeur et nous changeons l’attribution sur la plate-forme à chaque réattribution. Pour les véhicules en partage, nous avons établi un système de badges », décrit la responsable. Ce dispositif est exploité pour trois véhicules partagés, soit deux VU et un VP électrique, sur la trentaine de véhicules équipés en géolocalisation.
Au sein du Groupe Dubois, une entreprise de menuiserie spécialisée, entre autres, dans les aménagements de bureau, l’usage des outils de télématique de Suivideflotte s’est étendu peu à peu de la géolocalisation à la gestion de la flotte. Un parc financé en crédit-bail et qui comprend 220 véhicules dont 160 VU de type Master ou Boxer L2H2, et 60 véhicules légers pour l’encadrement.
« Depuis une dizaine d’années, les VU étaient équipés de boîtiers par Suivideflotte. Jusqu’ici, nous exploitions les outils de géolocalisation pour localiser ces véhicules au plus près des interventions à réaliser ou pour effectuer des contrôles. Ces seules fonctionnalités n’étaient pas d’une grande valeur ajoutée, alors que le coût était important », relate Benoît Chauvin, directeur général du Groupe Dubois.
Baisser les coûts
Le Groupe Dubois a donc saisi de l’opportunité de faire appel aux nouveaux outils proposés par le télématicien. Depuis, l’entreprise exploite progressivement les remontées d’informations sur les comportements routiers, les indicateurs pour la transition énergétique, etc. « Aujourd’hui, les dispositifs de Suivideflotte qui équipent les véhicules permettent, en plus des fonctionnalités déjà existantes, un suivi automatisé des maintenances à réaliser », complète Benoît Chauvin pour qui ces nouveaux indicateurs représentent « un gain énorme ». De tels outils contribuent en effet à faciliter la tâche du gestionnaire de flotte, jusqu’ici contraint de prendre régulièrement contact avec les conducteurs pour suivre l’état des véhicules : kilométrages, réalisation des entretiens, etc. « Dorénavant, tout se fait de manière dématérialisée », se félicite Benoît Chauvin.
Une fois informé des entretiens et maintenances à réaliser, le gestionnaire de flotte du Groupe Dubois prend rendez-vous avec les garages ; « ensuite nous mutualisons et envoyons automatiquement les dates de rendez-vous sur l’application mobile de nos compagnons », décrit Benoît Chauvin. Les salariés reçoivent ces détails dans la même application mobile où ils ont sous la main l’ensemble des documents nécessaires dans les véhicules : permis de conduire, carte grise, assurance, etc. Autant de fonctionnalités qui incitent l’entreprise à poursuivre son partenariat avec le télématicien. « Nous avions le projet d’intégrer un logiciel de gestion de parc mais l’offre augmentée de Suivideflotte, couplée à son interface en ligne, répond aux besoins de notre activité et de notre gestion », estime Benoît Chauvin.
Faciliter la tâche
Pour améliorer sa gestion de flotte, Elo Energie a pour sa part choisi de mettre à profit la télématique de Viasat Connect et de compléter ses prestations avec le logiciel de gestion de GAC Technology, GAC Car Fleet. « Nous nous sommes rendu compte, à mesure de la multiplication des véhicules en flotte, que suivre le parc avec Excel et en se reposant sur la seule mémoire du gestionnaire n’était plus pertinent », justifie Sébastien Savary, responsable des moyens de ce spécialiste des installations électriques à haute tension.
La flotte d’Elo Energie comprend une quarantaine de VU : Jumper, Jumpy, Berlingo, et des véhicules adaptés au franchissement : Hilux, Land Cruiser, Duster. Ces VU, acquis en crédit-bail, sont conservés jusqu’à un an après la fin du contrat selon les kilométrages. Les véhicules employés pour accéder aux lignes aériennes ou à des terrains accidentés sont achetés. La flotte inclut aussi une dizaine de voitures de fonction en LLD.
Elo Energie à la manœuvre
Chez Elo Energie, la géolocalisation a été mise en place il y a trois ans. Elle équipe une quarantaine de VU. « Notre flotte est en forte progression et croît régulièrement, quasiment d’une dizaine de véhicules en plus tous les ans », précise Sébastien Savary. Afin de maîtriser cette croissance, ce responsable avait tout d’abord souhaité un outil pour s’assurer du bon usage des véhicules. « L’installation des boîtiers a été motivée par la volonté de bénéficier d’un meilleur suivi des kilomètres et de nous assurer que les véhicules ne circulaient pas le week-end – une règle que nous supposions ne pas être respectée. Nous voulions aussi suivre les heures de trajet réalisées par les salariés et nous assurer, après un chantier, qu’ils ne reprenaient pas la route pour cinq ou six heures de trajet », expose Sébastien Savary. Le suivi de cette flotte à dimension variable repose maintenant sur la combinaison du logiciel de gestion et de l’outil de géolocalisation. Leur alliance amène par exemple à réduire le temps de traitement des amendes avec une identification précise, grâce à la télématique, des conducteurs d’Elo Energie verbalisés, et un traitement des amendes facilité avec le logiciel de gestion GAC. Du côté des contrats de location, l’exploitation des données de kilométrage issues de la télématique dans le logiciel de gestion constitue le levier d’un meilleur suivi des lois de roulage. « Grâce aux informations obtenues, nous modifions désormais les contrats pour mieux les adapter à l’usage des véhicules », constate Sébastien Savary.
Des outils combinés
Pourtant, pointe ce responsable, si le logiciel de gestion GAC s’interface avec le dispositif télématique de Viasat pour exploiter des informations comme celles du kilométrage, il ne s’y substitue pas. Pour un suivi complet de la flotte d’Elo Energie, les interfaces des deux outils sont nécessaires : « Nous allons continuer à nous servir des deux, de géolocalisation et de gestion, confirme Sébastien Savary. Avec l’outil GAC, nous pouvons traiter les informations sur les kilométrages, remonter les données des pétroliers et des paiements des péages, régler les contraventions auprès de l’Antai ou encore gérer les contrats avec les loueurs. Tandis que l’interface de télématique continuera à être exploitée comme précédemment pour suivre l’utilisation des véhicules le week-end, le respect des heures de trajet, etc. », détaille Sébastien Savary.
À l’avenir, Elo Energie prévoit d’étendre son recours à la télématique à d’autres fonctionnalités, comme le suivi des consommations de carburant. Mais Sébastien Savary envisage l’exploitation de nouveaux indicateurs avec précaution. « Nous avons déjà eu beaucoup de changements récents en interne : dans notre ERP, notre logiciel de gestion RH, etc. », prévient-il. La retenue s’impose donc avant de déployer de nouveaux usages de la télématique.
Dossier - Télématique : quels outils pour les flottes ?
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