Nécessitant l’achat d’un boîtier, son installation et le paiement d’un abonnement mensuel pour remonter les données récoltées, la télématique représente une dépense supplémentaire pour les flottes. Et si tous nos témoins déclarent avoir obtenu un retour sur investissement satisfaisant, celui-ci est rarement évalué avec précision car complexe à calculer.
Chez Ribeaud Menuiserie, le recours à la télématique sur huit des onze VUL a notamment permis de confier les véhicules aux salariés qui peuvent les utiliser pour venir au travail le matin et rentrer chez eux le soir, sans perte de temps.
Comme pour ses utilisations, le retour sur investissement de la télématique embarquée n’est pas évalué de la même manière selon les flottes. Mais les témoignages de gestionnaires de parc interrogés montrent que la télématique serait tout d’abord source d’économies directes, souvent en lien avec les raisons pour lesquelles les boîtiers ont été installés au départ.
« Du jour au lendemain, nous n’avons plus eu d’heures supplémentaires et avons cessé d’en payer alors qu’elles n’étaient pas dues », se félicite Henrique Dos Santos pour DSN Transports et AEL Services, qui s’est lancé tôt dans la télématique justement pour cette raison. « L’investissement...
Comme pour ses utilisations, le retour sur investissement de la télématique embarquée n’est pas évalué de la même manière selon les flottes. Mais les témoignages de gestionnaires de parc interrogés montrent que la télématique serait tout d’abord source d’économies directes, souvent en lien avec les raisons pour lesquelles les boîtiers ont été installés au départ.
« Du jour au lendemain, nous n’avons plus eu d’heures supplémentaires et avons cessé d’en payer alors qu’elles n’étaient pas dues », se félicite Henrique Dos Santos pour DSN Transports et AEL Services, qui s’est lancé tôt dans la télématique justement pour cette raison. « L’investissement a donc été immédiatement amorti, soit le coût du boîtier plus un abonnement de 17,50 euros par mois et par véhicule avec toutes les fonctionnalités », affirme le dirigeant de ces deux sociétés spécialistes de la location de véhicules avec chauffeurs, à la tête de 90 VUL. En bonus, les données remontées par le boîtier ont permis à l’entreprise de gagner un procès aux prud’hommes et de résoudre le cas d’un chauffeur qui détournait du gazole (voir le témoignage).
Un investissement vite amorti
De son côté, la PME Ribeaud Menuiserie indique avoir gagné pratiquement deux heures de chiffre d’affaires par salarié et par jour en autorisant ses collaborateurs à rentrer chez eux avec leur véhicule de service, grâce à la géolocalisation. « L’abonnement d’environ 20 euros par mois et par véhicule pèse très peu par rapport au gain », estime la dirigeante Marion Ribeaud qui a équipé huit véhicules sur les onze de son parc (voir le témoignage).
« Nous avons réalisé entre 20 et 25 % d’économies en anticipant les maintenances et en sensibilisant les utilisateurs, indique quant à lui Christophe Chevignac, responsable d’exploitation chez le spécialiste de la propreté urbaine Korrigan, qui a équipé ses 70 véhicules de boîtiers de géolocalisation en 2015. Nous avons beaucoup moins de pannes et de consommation de pièces détachées, avec notamment moins de changements de plaquettes de freins. Avec un boîtier coûtant environ 15 euros par mois et par véhicule, le retour sur investissement (ROI) a été atteint dès la première année », constate-t-il.
Remonter précisément le kilométrage des véhicules contribue également à mieux gérer la location longue durée. Illustration avec le spécialiste de l’installation et de la maintenance des réseaux de télécommunication Constel dont les 340 véhicules sont dotés d’une solution télématique. « Sur les seules voitures des directeurs de région, soit huit Fiat Tipo, nous avons déjà “économisé” 8 000 euros par rapport aux prévisions initiales grâce au recalage des contrats de location », avance Serge Couly, consultant associé qui supervise la flotte.
Clio et Jumper
Doblo
Nacelle
Chez Constel, spécialiste de l’installation et de la maintenance des réseaux télécom à la tête de 340 véhicules, la télématique sert avant tout à remonter les données kilométriques afin de recaler les contrats en fonction du kilométrage réel.
Chiffrer les gains
Serge Couly estime néanmoins « difficile de calculer des gains financiers » suite à l’équipement de la flotte. « Nous sommes seulement plus proches des dépenses réelles », ajoute-t-il. Pour calculer ces gains encore plus précisément, Serge Couly travaille d’ailleurs sur la fusion entre les données télématiques et le logiciel de gestion de la flotte : « J’essaie d’affiner les données pour avoir des TCO véhicule par région et par métier », explique-t-il.
Ce qui n’est pas simple : « La mise en place de l’outil n’a pas été facile car aucun logiciel n’est parfaitement adapté : le nôtre par exemple ne tient pas compte des valeurs résiduelles alors que nous rachetons systématiquement nos véhicules en LOA et en crédit-bail, regrette Serge Couly. En outre, la principale source de coûts demeure pour nous la mauvaise utilisation des véhicules, comme une nacelle cassée restée six mois au garage et qui ne pourra pas être remise à la route. Or, c’est un phénomène complètement aléatoire. Personne ne sait encore comment intégrer ces coûts au TCO. »
Gagner du temps
Au-delà des économies directes, le recours à la télématique apporte des avantages du point de vue administratif, en facilitant et fiabilisant la remontée de données. « Nous avons gagné environ une demi-journée de travail par mois car nous n’avons plus à récolter les informations en appelant chaque collaborateur », note Marion Ribeaud pour Ribeaud Menuiserie. Et ce gain de temps est immédiat, affirme Serge Couly pour Constel : « Les tableaux sont faits automatiquement : plus besoin de rentrer les kilométrages à la main dans un tableau Excel en partant des données des cartes carburant, souvent inexactes » (voir aussi le témoignage).
Un constat partagé par Henrique Dos Santos pour DSN Transports et AEL Services : « Nous gagnons beaucoup de temps car nous n’avons plus besoin d’appeler tous les chauffeurs pour savoir exactement ce qu’ils ont fait. Avec l’outil, nous pouvons en effet retourner jusqu’à deux mois en arrière. » Constat semblable chez Korrigan : « Nous gagnons une bonne heure de travail tous les jours en suivant plus facilement les véhicules en circulation, d’autant que leur nombre s’est accru », souligne Christophe Chevignac.
Mais tout n’est pas automatisé : « Pour disposer d’alertes, il faut entrer un maximum de données (entretiens, factures, etc.), prévient Henrique Dos Santos. Cela demande beaucoup de travail en amont, bien que notre télématicien soit désormais connecté au SIV et récupère automatiquement une partie des données du véhicule à partir de la plaque d’immatriculation. Nous essayons d’employer à 100 % la solution avec une secrétaire qui ne s’occupe que de la collecte et de la saisie des données. » Mais toutes les flottes ne se montrent pas aussi rigoureuses : « Notre télématicien nous a signalé que nous étions le seul client à remplir autant de données sur son site », complète Henrique Dos Santos.
Autre avantage de la télématique : « Le fait d’être géolocalisé pousse les collaborateurs à faire plus attention à la vitesse. Nous pensons ainsi avoir évité plus de la moitié des accidents et des excès de vitesse », se félicite Marion Ribeaud pour Ribeaud Menuiserie. Cette dirigeante estime de plus avoir réalisé des économies de carburant : « Nous avions cinq véhicules géolocalisés en 2016 contre huit en 2019 et notre chiffre d’affaires a progressé de 37 % alors que notre consommation n’a augmenté que de 30 %. » Idem chez Korrigan : « La sensibilisation des collaborateurs via le suivi de leur conduite a aussi fait un peu baisser la consommation. Nous n’avons plus d’accélérations brusques et les vitesses sont mieux respectées », se réjouit Ali Abedour, président de l’entreprise (voir le témoignage).
Dresser le bilan carbone
Bien souvent, la télématique contribue aussi à réduire le bilan carbone. C’est justement l’objectif du producteur de cosmétiques Davines France qui a équipé ses 22 véhicules en 2019 : « Auparavant, je devais demander aux commerciaux leurs kilométrages et calculer de manière un peu artisanale les émissions de leurs voitures en conséquence. Aujourd’hui, j’ai des données plus précises et en instantané », confirme Adèle Guérin, responsable BCorp et gestionnaire de la flotte.
À noter qu’Adèle Guérin calcule ces émissions dans le cadre de la certification de performance sociétale et environnementale BCorp. « L’année écoulée a été riche en changements avec de nombreux recrutements et redéfinitions des territoires de vente, sans oublier le confinement dû au covid-19 qui a faussé les résultats car les commerciaux n’ont pas fait rouler les voitures. Cependant, nous comptons bien diminuer nos émissions ! », affirme Adèle Guérin (voir le témoignage).
Enfin, la télématique peut contribuer à améliorer l’image de l’entreprise. « Avec la géolocalisation, nous pouvons signaler et justifier les surplus à nos clients pour la facturation des kilométrages. De ce fait, une relation de confiance s’est installée avec eux », avance Henrique Dos Santos pour DSN Transports. « Nous avons noté que les boîtiers sont valorisés et appréciés par nos clients, signale de son côté Adèle Guérin. De plus, ils donnent de la visibilité à notre certification BCorp. »
Des retombées en termes d’image
Avec à la clé un avantage commercial non négligeable pour certains : « Nous mettons en avant la géolocalisation dans nos mémoires techniques lorsque nous répondons à des appels d’offres. Cela nous fait gagner des points sur la partie écologie et respect de l’environnement car nous faisons des économies de CO2 et de carburant », indique Marion Ribeaud pour Ribeaud Menuiserie. Ce que confirme Christophe Chevignac pour Korrigan : « La mise en avant de notre logiciel aide aussi à gagner des appels d’offres. » À chacun donc d’évaluer l’intérêt d’investir en temps et argent pour connecter ses véhicules.
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