Quelle est la situation du recyclage dans l’automobile en France ?
Les taux massiques de réutilisation et de recyclage, et de réutilisation et de valorisation ne sont pas satisfaisants au regard des objectifs réglementaires fixés respectivement à 80 et 85 % au 1er janvier 2006. À l’heure actuelle, ces objectifs ne sont pas atteints et ceux de 2015, portés à 85 et 95 %, le seront donc difficilement. Le nouveau décret VHU de février 2011, pris pour répondre à un contentieux européen sur le premier décret VHU de 2003, devrait améliorer la situation puisqu’il donne des obligations de résultat aux centres agréés VHU (les démolisseurs) et aux broyeurs...
Quelle est la situation du recyclage dans l’automobile en France ?
Les taux massiques de réutilisation et de recyclage, et de réutilisation et de valorisation ne sont pas satisfaisants au regard des objectifs réglementaires fixés respectivement à 80 et 85 % au 1er janvier 2006. À l’heure actuelle, ces objectifs ne sont pas atteints et ceux de 2015, portés à 85 et 95 %, le seront donc difficilement. Le nouveau décret VHU de février 2011, pris pour répondre à un contentieux européen sur le premier décret VHU de 2003, devrait améliorer la situation puisqu’il donne des obligations de résultat aux centres agréés VHU (les démolisseurs) et aux broyeurs. L’obligation pour les constructeurs de développer un réseau d’opérateurs agréés devrait également contribuer d’une certaine façon à améliorer les taux, en facilitant la mise en place de filières de recyclage collectives.
Selon la filière concernée, le recyclage et la valorisation diffèrent-ils beaucoup ?
Oui. Il faut distinguer la valorisation des métaux et celle des matières non métalliques. Celle des métaux ne pose pas de difficulté. La pièce de réemploi et le recyclage après ou avant le broyage des voitures permettent une valorisation proche de 100 %. En revanche, c’est plus complexe pour les matières non métalliques. Les plastiques sont peu valorisés : un peu par la pièce de réemploi et un peu après le broyage pour le recyclage de certains polymères ou la valorisation énergétique en mélange à d’autres matières non métalliques. Démonter certaines pièces plastiques prend du temps et cela n’est pas forcément rentable. Pouvoir trier les plastiques après le broyage nécessite des investissements significatifs. Les matières textiles et les mousses polyuréthane sont encore moins valorisées que les plastiques denses. Le recyclage de ces matières est complexe techniquement. Elles sont par ailleurs encombrantes, peu denses et le coût de transport devient prohibitif sans compactage préalable. Après broyage, elles vont aujourd’hui essentiellement en décharge.
Qu’en est-il du verre ?
Pour le verre, sa masse dans les voitures est telle qu’il est intéressant de le valoriser. Le recyclage du verre des pare-brise existe mais outre la diversification de débouchés, c’est l’optimisation de la logistique de récupération du verre qu’il faut rechercher. Au-delà de ces difficultés techniques, logistiques et économiques, c’est aussi une évolution des métiers qui se cache derrière la valorisation des matières non métalliques. Du démonteur de pièces au démonteur de matières chez le démolisseur. Du séparateur de métaux au séparateur de matières non métalliques chez le broyeur.
L’économie du secteur du recyclage est-elle saine ou en difficulté ?
Avec les taux de valorisation que l’on connaît, tout le monde trouve son intérêt. Les recettes nées de la vente de pièce et de métaux couvrent les coûts de prise en charge et de traitement des VHU. Les démolisseurs et les broyeurs gagnent ainsi leur vie depuis de nombreuses années dans le cadre d’une filière autofinancée. La question qui se pose est de savoir si les obligations introduites par le nouveau décret VHU ne vont pas dégrader les résultats d’exploitation des acteurs de la filière malgré des cours des métaux plutôt élevés. Quelle capacité a la filière d’absorber d’éventuels surcoûts de traitement liés à l’atteinte des objectifs de valorisation et à partir de quel moment le soutien économique des constructeurs doit-il être sollicité ? Le sujet est sensible, suffisamment pour être débattu dans une instance d’évaluation de l’équilibre économique de la filière VHU, instance qui doit être établie en application du nouveau décret VHU.