
Pour le financement de son Boxer qu’il emploie pour exercer son activité de peintre, Fabrice Gustin a retenu la LOA (location avec option d’achat). Un choix de financement plutôt minoritaire dans les entreprises de petite taille : seules 31 % d’entre elles y font appel ; la majorité, soit près de 60 % des TPE, préférèrent l’acquisition via le paiement au comptant ou le crédit bancaire, selon le baromètre 2019 du loueur Arval.
La LOA présente un avantage : à la fin de l’échéance des mensualités, si elle le souhaite, l’entreprise peut acquérir le véhicule qu’elle a fait rouler pendant des années. « Je dois être un peu vieux jeu mais après avoir...
Pour le financement de son Boxer qu’il emploie pour exercer son activité de peintre, Fabrice Gustin a retenu la LOA (location avec option d’achat). Un choix de financement plutôt minoritaire dans les entreprises de petite taille : seules 31 % d’entre elles y font appel ; la majorité, soit près de 60 % des TPE, préférèrent l’acquisition via le paiement au comptant ou le crédit bancaire, selon le baromètre 2019 du loueur Arval.
La LOA présente un avantage : à la fin de l’échéance des mensualités, si elle le souhaite, l’entreprise peut acquérir le véhicule qu’elle a fait rouler pendant des années. « Je dois être un peu vieux jeu mais après avoir payé mon Boxer, je voulais qu’il soit à moi », illustre Fabrice Gustin dont la SARL, Cerrier-Gustin, est basée à Mareuil-le-Port dans la Marne (51).
Le crédit-bail, leasing ou location avec option d’achat (LOA)
• Le véhicule est financé par un organisme de crédit pour un loyer et une durée convenus.
• Le véhicule reste sa propriété jusqu’à ce que l’entreprise le rachète ou pas.
• L’assurance, l’entretien et la revente sont à la charge de l’entreprise et sous sa responsabilité.
+ | • L’entreprise n’immobilise pas d’actifs. Les charges de ce contrat, dont le loyer, sont intégrées dans le poste autres achats et charges externes du bilan financier, ce qui permet de réduire le montant d’imposition. • Le véhicule peut être racheté à tout moment. |
– | • Il y a risque de perte de valeur du véhicule à la revente. • Selon la nature de la flotte, les interlocuteurs se multiplient. • La flotte vieillit et nécessite de l’entretien. |
La LOA comme financement

Opter pour l’achat n’est toutefois pas imputable qu’à une volonté personnelle. Pour ce peintre en effet, l’arrêt du paiement des mensualités constituait aussi une justification pour ne pas changer immédiatement de véhicule en conservant ce mode de financement : « Les traites qui étaient payées pour le véhicule sont ainsi passées dans un autre poste de dépenses », justifie Fabrice Gustin.
Combien de temps Fabrice Gustin va-t-il faire rouler son Boxer pour ses déplacements ? La réponse est celle valable pour nombre de véhicules au sein de petites structures : cet utilitaire sera remplacé lorsque les réparations deviendront trop importantes et trop coûteuses. « Le Boxer a succédé à un vieux Jumpy qui nous revenait trop cher en réparations, retrace Fabrice Gustin. Nous avons alors pensé qu’il serait plus intéressant de mettre le prix des réparations dans une location. » Et c’est le sort que connaîtra à son tour le Boxer, poursuit le responsable : « Il a aujourd’hui dix ans et commence à coûter en réparations. Nous allons commencer à prospecter en 2020 pour le prochain utilitaire que nous financerons de la même façon. »
En général dans l’entreprise, les véhicules sont gardés le temps qu’ils roulent sans poser
de problème
Dans l’entreprise de menuiserie aluminium Aluteck, c’est aussi cette échéance des dix ans qui est évoquée par son dirigeant, Fabrice Moreau. Basée à Étampes-sur-Marne dans l’Aisne (02), Aluteck compte deux salariés pour une flotte de trois véhicules : un Trafic et deux Master. « En général, les véhicules sont gardés le temps qu’ils roulent sans poser de problème. Certains atteignent les dix ans, indique ce responsable. Ce n’est pas vraiment le nombre de kilomètres qui est déterminant pour changer le véhicule, mais plutôt les frais engagés dans les réparations », confirme Fabrice Moreau.
Pour le renouvellement de son parc, Fabrice Moreau ne mise pas forcément sur des véhicules neufs. Son Renault Trafic a été acheté d’occasion : « Un concessionnaire proche de l’entreprise vend des véhicules avec très peu de kilomètres, de bonnes occasions, avec seulement 23 000 km au compteur, et 3 ou 4 000 euros moins chers que des modèles neufs. »
L'achat des véhicules
• L’achat est financé sur les fonds propres de l’entreprise ou à crédit.
• L’entretien est assuré par l’entreprise, le concessionnaire ou une plate-forme de services.
• Le véhicule est revendu aux salariés ou à des garages.
+ | • Le parc automobile intègre le patrimoine de l’entreprise. • Un contrat de service constructeur peut être ajouté. • Les amortissements permettent de lisser l’impact financier de l’achat sur plusieurs années. |
– | • La gestion est lourde. • Une part de la trésorerie est immobilisée. • Le contrat de service constructeur peut être incomplet. |
Et les véhicules d’occasion ?
À son compte depuis mai 2018, l’artisan serrurier Brice Volpe a lui aussi opté pour un véhicule d’occasion. « Quand j’ai créé mon entreprise, il m’était impossible de financer un véhicule en location. J’ai donc acheté un modèle d’occasion. Je voulais un L1H1 avec un petit moteur. Celui que j’ai trouvé affichait un kilométrage de 36 000 km et était déjà en partie doté d’une galerie de toit et d’un revêtement bois sur la partie gauche. J’ai complété ces équipements avec mes propres aménagements dont un petit établi », décrit Brice Volpe.
Pour son Trafic, ce serrurier basé à Chartres (28) a pris un crédit sur cinq ans. « Plus tard, peut-être avant l’échéance des cinq ans selon mes bilans, je financerai un véhicule neuf en LOA afin que le financement passe en charges et non en immobilisations », complète-t-il. À noter que Brice Volpe possède aussi un triporteur pour ses trajets (voir le témoignage).
Le coût demeure bien sûr une donnée importante pour les plus petites des entreprises. Car dans ces TPE, les compétences des personnes en charge du parc sont avant tout mobilisées pour négocier le prix des véhicules et en optimiser l’utilisation.

La LLD pour simplifier
Dans cette logique de maîtrise des coûts, l’entreprise de peinture de Fabrice Gustin s’est orientée vers un Cactus comme véhicule commercial. « Nous avons regardé les grilles de taxes sur le site du gouvernement et sélectionné un véhicule le moins émetteur possible en CO2 », justifie ce peintre. Un objectif atteint avec ce Cactus pris chez Citroën, soit un des modèles qui affichent un des taux d’émissions le plus bas.
Chez le spécialiste de la peinture, du ravalement et du revêtement de sol Rousselle, la logique d’optimisation a conduit à bousculer les habitudes d’approvisionnement. Dans cette société dont les effectifs peuvent monter jusqu’à 25 salariés, les véhicules sont financés en LLD (location longue durée), « avec des contrats sur quatre ans pour 80 à 90 000 km », précise Alexandre Rousselle, à la tête de cette structure familiale basée à Belleu dans l’Aisne.
La flotte de Rousselle compte cinq Ford Transit et depuis peu un Berlingo de Citroën qui a succédé à un Ford Connect, mais aussi une 508. Alexandre Rousselle s’adressait depuis vingt ans à Ford, mais la hausse des tarifs des loyers du constructeur l’a incité à se tourner vers les modèles français : « Quand j’ai constaté que les loyers avaient augmenté chez Ford, j’ai fait le tour des concessions. J’ai alors sélectionné un Berlingo dont la capacité de charge est similaire à celle du Connect pour un coût moindre. Pareillement, la Mondeo arrivait à terme et j’ai pris une 508 à la place », détaille-t-il (voir aussi le témoignage).
Comme dans nombre de petites structures, il revient au dirigeant de suivre de très près les véhicules. « J’effectue les changements de pneus quand cela est nécessaire. Dans notre contrat de location, nous avons de toute manière un train compris », souligne Alexandre Rousselle. Et pour les entretiens réguliers, ce sont les alertes du camion qui servent de rappel.
Bien que la sécurité routière ne soit pas la préoccupation première des petites entreprises, la plupart sélectionnent des véhicules suffisamment équipés pour rendre la conduite plus sûre. « Tous les modèles sont dotés de l’ABS et de la climatisation car le confort de conduite est important », pointe Fabrice Moreau pour Aluteck.
La location longue durée (LLD)
• La gestion du parc est confiée à un prestataire extérieur qui assure le financement et propose différents services.
• Le contrat dure de 12 à 60 mois, pour 10 000 à 150 000 km, contre un loyer mensuel.
• La voiture est restituée en fin de contrat, ce qui peut occasionner des frais de remise en état.
+ | • La gestion du parc est externalisée et n’immobilise pas d’actifs, les charges peuvent être lissées dans les loyers fixés à l’avance. • Le contrat peut être modifié en cours d’exécution. • La gestion est facilitée. |
– | • Il y a nécessité de définir le contrat à l’avance (loi de roulage). • Les coûts variables sont rendus forfaitaires. Les frais de restitution peuvent être élevés si peu de contrôles périodiques de l’état du véhicule sont réalisés. • La multiplication des loueurs pour une seule entreprise peut compliquer la gestion. |
Un outil de travail
Un équipement qui se prolonge dans les aménagements incontournables pour l’exercice professionnel. « Pour l’aménagement, je fais appel à Würth. Nous avons des aménagements spécifiques pour le transport du verre notamment, intérieurs et extérieurs. Un seul véhicule est ainsi équipé, le Master, l’autre Master l’est pour une charge maximale. De son côté, le Trafic est équipé pour réaliser les déplacements commerciaux, par exemple pour charger, avec aussi une échelle et un escabeau pour prendre des cotes », poursuit Fabrice Moreau. Car pour les TPE comme pour les plus grandes entreprises, un véhicule correctement équipé se veut aussi un gage de productivité.
Les indemnités kilométriques
• Le collaborateur choisit et achète son véhicule
• Il est défrayé en fonction du nombre de kilomètres parcourus.
• Il assure la gestion du véhicule : assurance, carte grise, etc.
+ | • Le temps de gestion est à la charge du salarié qui peut choisir son véhicule. |
– | • Le salarié n’opte pas forcément pour un véhicule adapté à l’usage et peut ne pas assurer l’entretien adéquat. • Connaître le kilométrage est difficile. • Il faut gérer les notes de frais. • Il faut intégrer le surcoût des primes d’assurance. |