En raison d’un personnel restreint dans les TPE et PME, la gestion de flotte n’est pas confiée à un salarié qui se consacrerait à cette activité ; elle reste le plus souvent sous la responsabilité des gérants de la société.
Au sein de l’entreprise générale de bâtiment Burin-Penet à Boissy-le-Châtel en Seine-et Marne, la gestion du parc est ainsi une affaire familiale : « Mon frère et moi sommes gérants et nous nous occupons de toute la gestion de l’entreprise ; les huit véhicules en font partie », explique Maxime Burin. Une partie de cette gestion est cependant allégée par le concours des différents prestataires.
« Nous suivons les entretiens mais les enseignes de contrôle technique nous envoient des rappels, tout comme les concessionnaires pour les entretiens », précise le responsable.
Gagner du temps
Chez le spécialiste de la maçonnerie Janné Père et Fils à Charly-sur-Marne dans l’Aisne (02), la flotte compte environ une demi-douzaine d’utilitaires : « C’est moi qui supervise le suivi des véhicules, indique Michaël Janné, aujourd’hui à la tête de l’entreprise. Il faut prendre le temps de le faire afin de connaître chaque réparation, entretien et contrôle technique sur les véhicules, et prévoir ceux à venir. » Pour se faciliter la tâche, ce responsable a choisi de ne plus recourir qu’à un seul prestataire, un garage proche géographiquement de l’entreprise. « Avant, je me déplaçais chez le constructeur mais il se trouve à 15 km et c’était lourd à gérer. Avec deux garages, il est facile de perdre le fil de ce qui a été fait ou non », pointe Michaël Janné.
Si les habitudes en place contribuent à renouveler les mêmes modes de financement, la relation avec le concessionnaire contribue, elle, à perpétuer les marques utilisées. « Nous faisons toujours appel aux mêmes concessionnaires : Renault, Peugeot, Citroën », reconnaît Maxime Burin. Une habitude qui n’empêche pas la mise en concurrence des différentes marques. « Le nerf de la guerre, c’est le prix, poursuit le responsable. Mais les concessionnaires ont des modèles de véhicules équivalents, ils savent s’aligner. »
Jouer la confiance
Critère déterminant pour le choix final : la proximité avec le vendeur. « Les affinités avec le commercial comptent aussi : d’une manière générale, dans notre activité, nous travaillons beaucoup sur la confiance. Nous ne nous tournerions pas vers un commercial qui veut nous vendre son véhicule à tout prix et pour de mauvaises raisons… », souligne Maxime Burin.
Dans de plus grandes entreprises, un salarié peut être dédié à la gestion du parc mais c’est rarement la seule tâche à laquelle il se consacre. « Mon rôle est multi-postes, décrit Nathalie Marquet chez le chimiste Chryso (voir le témoignage ci-dessus). Je suis chargée des achats et des frais généraux. Je m’occupe des véhicules mais aussi bien des assurances que des cartes carburant, de la gestion des personnels de ménage que de celle des espaces verts ou du parc d’impression. Je suis aussi responsable du parc de téléphonie et, dans le cadre de la fonction achats, de tout ce qui est emballages. »
Pour soulager sa charge de travail, Nathalie Marquet a choisi de faire appel à un courtier, Myleasing, qui assure les discussions tripartites, prend le relais sur certaines questions d’intendance comme la gestion des retards des délais de livraison, et participe aux arbitrages de la car policy. Une solution susceptible de soulager cette responsable dans ses multiples tâches quotidiennes. Mais qui reste pour l’instant réservée à des flottes de plusieurs dizaines de véhicules.
LLD : quelle place dans les TPE-PME ?
Dans les entreprises de petite taille, c’est encore l’achat sur la base du crédit classique qui prédomine et le potentiel de développement de la LLD reste limité, selon les chiffres du baromètre de juillet 2018 de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE) d’Arval. De fait, 25 % des entreprises de moins de 10 salariés achètent ainsi directement leurs véhicules, 31 % ont recours au crédit classique, 33 % à la LOA et 11 % à la LLD.
Dans les entités de 10 à 99 salariés, la proportion des entreprises qui paient comptant leurs véhicules s’élève à 26 % ; 16 % font appel au crédit, 36 % à la LOA et 22 % à la LLD. Selon cet indicateur, 3 % des entreprises de moins de 10 salariés envisagent de développer la LLD dans les trois prochaines années pour financer leurs véhicules ; la proportion monte à 8 % pour celles entre 10 et 99 salariés.