
Pour expliquer la politique RSE de son entreprise, Apesbat, un bureau d’études thermiques réglementaires pour le neuf et la rénovation, Mathias Languillat, son dirigeant et unique salarié, s’est basé sur le constat du dérèglement climatique dans son environnement immédiat. « Ma démarche résulte d’une prise de conscience personnelle, explique-t-il, de la volonté d’avoir un impact moins important sur l’environnement. »
Au quotidien, cette démarche se concrétise par une volonté de limiter les déplacements. « Je travaille à domicile, reprend Mathias Languillat, beaucoup par téléphone et ordinateur portable. » Un choix qui ne nuit pas à la bonne...
Pour expliquer la politique RSE de son entreprise, Apesbat, un bureau d’études thermiques réglementaires pour le neuf et la rénovation, Mathias Languillat, son dirigeant et unique salarié, s’est basé sur le constat du dérèglement climatique dans son environnement immédiat. « Ma démarche résulte d’une prise de conscience personnelle, explique-t-il, de la volonté d’avoir un impact moins important sur l’environnement. »
Au quotidien, cette démarche se concrétise par une volonté de limiter les déplacements. « Je travaille à domicile, reprend Mathias Languillat, beaucoup par téléphone et ordinateur portable. » Un choix qui ne nuit pas à la bonne marche de l’entreprise. Au contraire, il conforte son image : « Expliquer aux clients que je ne me déplace pas se fait naturellement : ils viennent aussi vers mon entreprise pour sa prise de conscience écologique. »
Thermique et électrique
Bien sûr, cette politique se poursuit lorsque Mathias Languillat doit se déplacer pour des raisons professionnelles. Alors qu’Apesbat est implanté à Rontalon, à environ 30 km de Lyon, les trajets dans un rayon de 50 km se font en Zoé. Une voiture achetée à titre personnel et employée à titre professionnel avec le recours aux indemnités kilométriques (voir aussi l’encadré ci-dessous).
« À l’origine, nous avions deux véhicules thermiques, retrace Mathias Languillat à propos des voitures familiales. Nous avons acheté une Zoé parce qu’il y avait une prime de l’État si l’on rendait un véhicule diesel de plus de dix ans, plus le bonus pour le modèle électrique. Au final, nous avons quasiment divisé par deux le prix d’achat », constate-t-il. Et pour les déplacements au-delà des 50 km, c’est la voiture thermique, une C4, qui est utilisée.
Chez Innovales, difficile aussi de ne pas se déplacer de façon exemplaire. La structure, sous forme d’association, est un pôle territorial de coopération économique : « Nous intervenons auprès des entreprises de toutes filières pour les accompagner dans la transition énergétique, écologique et solidaire, les aider à diminuer leur consommation d’énergie fossile et leur impact carboné », énumère son directeur Damien Gaucherand. Le périmètre d’intervention d’Innovales s’étend sur la vallée de l’Arve et le Genevois Français, dans le nord de la Haute-Savoie. « C’est un territoire économiquement très dynamique et une zone de transit importante avec deux autoroutes et un accès vers l’Italie. Des caractéristiques qui posent des problèmes environnementaux », souligne ce responsable.
Limiter les déplacements
Outre son action auprès des entreprises, la structure associative contribue à la protection de l’environnement en réduisant ses propres déplacements. La première initiative dans ce sens a été de développer le télétravail. « Nous l’avons instauré il y a trois ans pour les salariés deux journées par semaine, ce qui limite les trajets polluants et chronophages. Nous avons aussi développé la visioconférence, et de manière générale, nous sommes attentifs à prendre le train dès que cela est possible », indique Damien Gaucherand.
Télétravail et visioconférence
Mais un véhicule reste néanmoins indispensable. Jusqu’en 2017, le parc d’Innovales se composait d’un seul véhicule, une Clio diesel en location. Mais les effectifs n’ont cessé de grimper et la structure compte aujourd’hui quatorze salariés. « Nous recrutons en moyenne deux salariés tous les six mois et nous connaissons une forte croissance, de l’ordre de 10 % par an », pointe Damien Gaucherand. Cette association s’est posé il y a deux ans et demi la question des moyens nécessaires pour assurer ses besoins de mobilité. « La vallée de l’Arve est un territoire très étendu où les transports en commun, trains et bus, sont peu développés, tout comme l’autopartage et le covoiturage, décrit le directeur de l’association. 95 % des mobilités professionnelles se font en mode de déplacement individuel, ce qui est encouragé par les infrastructures autoroutières existantes. »
La Clio d’Innovales jusqu’ici restait au parking 70 % du temps. « Pourtant, elle ne suffisait pas à l’ensemble des déplacements », rappelle Damien Gaucherand. En soulignant la nécessité, pour paramétrer les moyens de déplacement, de se baser sur les pics d’usage. Mais plutôt que de s’orienter vers un autre véhicule de service, Innovales a fait le choix d’un véhicule en autopartage avec le prestataire Citiz. Et l’association a cofinancé l’installation de cette C3 à Bonneville, à proximité de la gare. Une voiture qui impose des changements des comportements puisqu’elle n’est pas disponible sur le parking de l’entreprise mais à 8 km de là. « Cela oblige à rationaliser nos trajets », note Damien Gaucherand.
Le véhicule partagé
Les répercussions de l’intégration de ce véhicule sont plus générales sur la marche de l’entreprise (voir aussi le témoignage). Les salariés bénéficient entre autres d’un abonnement pris en charge par Innovales pour leurs déplacements professionnels mais aussi personnels. Et d’un point de vue financier, Damien Gaucherand estime que la voiture en autopartage coûte 15 à 20 % moins cher que la Clio : « Nous dépensons environ 650 euros par mois tout compris », résume le directeur d’Innovales, Citiz prenant en charge l’ensemble des frais liés à l’utilisation du véhicule : assurance, entretien et essence. Le responsable souhaite désormais étendre ce dispositif. « Dans les mois qui viennent, à l’occasion de la fin du contrat de location de la Clio, nous allons réfléchir à mettre un terme à l’existence d’un véhicule dédié et à mettre en place une autre station Citiz », anticipe-t-il.
L’électrification en cours
La réflexion sur l’impact environnemental des déplacements a eu aussi impact important sur la flotte de Hotravail, une entreprise qui exerce plusieurs activités mais principalement dans le paysagisme et l’entretien de l’environnement. Au sein du parc, soit 210 véhicules, les motorisations sont jusqu’ici principalement thermiques. « Les petits camions de moins de 3,5 t de type Ford Transit représentent environ 180 véhicules dont aussi une quarantaine de VU de type Connect. Nous sommes en train de les changer pour des modèles électriques de type Nissan e-NV200. Nous en avons déjà une vingtaine et l’ensemble du parc sera électrique en fin d’année ou début 2021 », projette le P-DG Serge Dessay.
Cependant, cette électrification du parc roulant reste soumise aux propositions du marché, pour l’instant pas encore adaptées. Mais du côté des VP en revanche, l’électrification se poursuit. « Nous avons une trentaine de véhicules de service pour l’encadrement : des Nissan Leaf et une Tesla que je conduis. Et nous avons encore des thermiques, des Ford Fiesta et Focus. Mais au printemps, il n’y aura plus aucun thermique », prévoit Serge Dessay (voir le reportage).
Mais toutes les entreprises n’ont pas la possibilité d’intégrer des motorisations alternatives. Pour une PME comme S-Inter, sous-traitant pour des constructeurs d’appareils d’analyses médicales, la voiture reste un outil indispensable pour les interventions sur les sites des clients, mais aussi un outil de management. Pour cette raison, la possibilité de choisir parmi plusieurs modèles dans la car policy est importante (voir le témoignage).
Baisser les émissions
Une politique qui n’exclut pas la vigilance sur les taux d’émissions des 43 véhicules, dont 18 voitures de fonction et 25 véhicules deux places société. « Nous sélectionnons des modèles en dessous de 140 g », explique Caroline Roj, responsable comptable et achats de S-Inter. Une politique qui va évoluer pour les prochains renouvellements avec les effets du WLTP. La question se pose notamment pour les techniciens parisiens qui se déplacent sur Paris et roulent beaucoup moins que leurs confrères du reste de la France. « Nous réfléchissons à des solutions comme des modèles électriques ou l’autopartage », indique la responsable. Car même pour des TPE ou PME sans activité en lien direct avec l’environnement, la réflexion sur les performances écologiques et fiscales du parc est engagée.
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