TPE-PME : un verdissement accéléré pour les flottes
Si les TPE-PME ne disposent pas des moyens des grandes entreprises, elles ne s’en montrent pas moins très actives lorsqu’il s’agit de verdir leurs déplacements. Une démarche qui passera par le recours à des véhicules électrifiés, mais aussi par une réflexion sur les potentialités offertes par les nouvelles mobilités. La parole aux petites structures.
Spécialiste du transport basé à Nantes, Transeco s’appuie sur une flotte de vingt VUL dont quatre électriques. En 2022, 20 à 25 % du parc sera renouvelé en électrique. Deux vélos à assistance électrique servent aussi aux livraisons courtes en centre-ville.
En 2022, la préoccupation principale, au sein des petites flottes comme dans les grands parcs, reste le verdissement. Avec une différence : les TPE-PME ne sont pas astreintes aux seuils de renouvellements en véhicules à faibles émissions qui s’appliquent pour les flottes de plus de 100 véhicules dans le cadre de la LOM (voir le tableau). Mais ces petites structures n’en sont pas moins concernées par l’instauration des ZFE-m et craignent pour leurs activités dans les grandes agglomérations. Mais elles ont un atout en main : « Quand elles prennent conscience de la nécessité de verdir la flotte, ces petites structures vont plus vite car les...
En 2022, la préoccupation principale, au sein des petites flottes comme dans les grands parcs, reste le verdissement. Avec une différence : les TPE-PME ne sont pas astreintes aux seuils de renouvellements en véhicules à faibles émissions qui s’appliquent pour les flottes de plus de 100 véhicules dans le cadre de la LOM (voir le tableau). Mais ces petites structures n’en sont pas moins concernées par l’instauration des ZFE-m et craignent pour leurs activités dans les grandes agglomérations. Mais elles ont un atout en main : « Quand elles prennent conscience de la nécessité de verdir la flotte, ces petites structures vont plus vite car les circuits de décision sont plus rapides. En fait, il y a vraiment deux types de TPE : celles qui ne se sentent pas encore impliquées et celles qui y vont… rapidement », estime Théophane Courau, président du fleeteur Fatec.
Exemple avec Diatem, une entreprise alsacienne spécialiste des technologies numériques qui compte neuf véhicules électriques en parc sur onze. « En tant que TPE, nous avons plus de souplesse pour gérer la transition en expliquant sans imposer et en faisant tester l’électrique. Au début, notre directeur est passé à l’hybride rechargeable en 2015. Dès l’année suivante, nous avons pris des Nissan Leaf pour les collaborateurs qui parcourent peu de kilomètres. Puis, en 2018, la direction s’est mise au 100 % électrique, suivie par l’ensemble des cadres », détaille Jonathan Martin, directeur de clientèle de Diatem.
Souplesse et engagement
Principal argument pour Diatem : « Nous voulions participer à la réduction des émissions et offrir des véhicules plus confortables aux collaborateurs, avec une plus grande facilité d’usage. Certes, à Strasbourg, une ZFE-m limitera dès 2022 l’accès en ville pour les véhicules les plus polluants. Mais cela n’a pas été l’argument déclencheur et nous a plutôt confortés dans nos choix », ajoute Jonathan Martin.
Marie-Frédérique Germain, directrice marketing et digitale d’Arval Retail, confirme l’accélération de ce verdissement dans sa clientèle de TPE, une évolution qui passe par la LLD. « Nous notons une augmentation significative des commandes de véhicules électrifiés des TPE au premier semestre, largement au-dessus des commandes des grands comptes. Cela s’explique notamment par les aides fiscales. Notre cœur de clientèle, cabinets d’experts et d’avocats, professionnels de santé libéraux, commerçants, choisit plutôt des modèles premium. Par ailleurs, nous conseillons ces entreprises en les orientant vers l’électrique quand cela convient à leurs usages », complète Marie-Frédérique Germain.
Autre loueur, ALD Automotive estime que la croissance de la LLD dans les petites flottes atteint 20 à 30 % par an. « Après la crise sanitaire, ces entreprises veulent alléger leurs charges. Elles veulent aussi gagner du temps administratif et recherchent les solutions les plus complètes pour simplifier la gestion administrative » analyse Guillaume Maureau, directeur général adjoint de ce loueur.
L’autonomie reste un frein
Mais de nombreuses TPE-PME n’envisagent pas encore de passer à l’électrique. Souvent pour des questions d’autonomie : « Nos vendeurs travaillent sur l’ensemble d’un département et parcourent près de 300 km par jour. Ils ne peuvent pas perdre une heure en pleine journée pour recharger. Il faudrait de vrais progrès du côté des bornes de recharge rapide », explique Marc Bossu, directeur général de Datacol, spécialiste des systèmes de fixation et des produits spécifiques pour les professionnels des véhicules à moteur. Certes, quelques véhicules, sur les 45 du parc de Datacol, seraient éligibles à l’électrique, pour les vendeurs qui circulent dans les plus petits départements. « Mais nous ne voulons pas créer d’injustice. La règle est identique pour tout le monde. » Le parc, qui devrait passer à 120 véhicules d’ici à 2025 du fait d’un développement de l’activité, a déjà intégré quelques véhicules à essence, mais « cela représente un surcoût », pointe Marc Bossu.
Marc Bossu mise en revanche sur « l’économie circulaire : l’objectif, c’est de réemployer, recycler, réutiliser. C’est assez logique pour une entreprise comme la nôtre qui travaille sur le marché de la réparation automobile. Nous avons donc décidé que notre démarche vertueuse passerait par la location de véhicules d’occasion. » Datacol a donc fait appel au loueur Fleetway qui commercialise des occasions récentes de marque française. « Nous testons pour l’instant deux véhicules sur une durée d’un an, pour environ 25 000-30 000 km, contre trois ans/150 000 km avec une LLD classique, avec les mêmes services : pneus, entretien, carte carburant et véhicule de prêt », expose Marc Bossu.
Spécialiste de l’impression numérique, Docuworld devrait atteindre le 100 % électrique en 2022 pour les VP, soit cinq Zoé pour les commerciaux du siège nantais et les responsables des sites d’Angers et Rennes, une Leaf pour le directeur commercial et une Tesla pour Thierry Forges, le P-DG.
Le choix de l’occasion
Parmi les atouts de cette solution : « Nous pouvons faire bénéficier nos collaborateurs de véhicules ou d’équipements un peu plus haut de gamme ou du moins perçus comme tels, pour un tarif équivalent. Notre priorité, c’est leur confort. De plus, ils vont changer de véhicules tous les ans. C’est un plus quand on sait que les équipements évoluent très rapidement. » Et Marc Bossu note un autre avantage de taille qui n’était pas prévu au départ : « Alors que les délais de livraison s’allongent, ces véhicules sont disponibles plus rapidement que des modèles neufs. » Un constat que valide Marie-Frédérique Germain pour Arval Retail, tout en soulignant que « les TPE sont prêtes à changer pour un autre modèle quand elles ont un besoin urgent. »
« Aujourd’hui, reprend Marc Bossu pour Datacol, je ne peux pas accepter des délais de livraison de quatre mois ou plus alors que nous fonctionnons à flux tendu. Je ne peux pas non plus anticiper trop, au risque de me retrouver avec deux véhicules au lieu d’un à un moment donné. » Mais avec l’électrique, les délais se font plus courts. « Nous venons de commander une Tesla 3 livrée en trois semaines. Mais pour recevoir à temps le Hyundai Kona, nous n’avons pas eu le choix de la configuration », précise pour sa part Jonathan Martin pour Diatem.
Livraisons et délais
Pour Bruno Choquel, responsable des services généraux chez Fronius France, à la tête de 56 véhicules, les délais de livraison restent un casse-tête : « Nous jonglons avec les véhicules et nous sommes obligés de prolonger les contrats de LLD. Nous prenons en moyenne des contrats sur 36 mois/150 000 km et je passe ainsi à 40-42 mois pour la plupart des véhicules. Mais les loueurs acceptent difficilement des kilométrages de plus de 160 000 km. C’est un vrai problème. Nous avions une livraison prévue en septembre : nous n’aurons pas le véhicule avant fin janvier », poursuit Bruno Choquel pour ce négociant en matériel de soudage pour l’industrie.
« Nous sommes dans une étape de transition, un entre-deux. Nous prenons en compte le fait que nous devons circuler autrement », affirme de son côté Fabrice Ménelot, président de Crop & Co, spécialiste du conseil en achat avec trois véhicules en parc. « En fait, je n’ai pas besoin d’un véhicule mais j’ai besoin de me déplacer, reprend Fabrice Ménelot. Dans l’idéal, je serais preneur de solutions alternatives pour disposer d’un petit véhicule électrique 80 % du temps quand je suis seul à bord, et d’un véhicule thermique plus gros pour les 20 % restants. Les loueurs, dont Arval chez qui je loue mes véhicules, proposent toujours plus des services de mobilité et ces solutions sont en train d’arriver », décrit ce dirigeant. Une évolution que confirme Guillaume Maureau pour ALD : « Les TPE-PME se montrent de plus en plus ouvertes aux nouvelles mobilités. Les cycles de décision sont plus rapides et cela leur permet de tester des formules comme la LLD de vélos à assistance électrique (VAE) et la mise en place du forfait mobilités durables et/ou du crédit-mobilité. »
Des TPE-PME pionnières
Un constat plutôt valable pour les sociétés de conseil, les cabinets d’avocats ou les TPE en zone urbaine. Mais qui concerne d’autres pionniers comme Docuworld, un spécialiste de l’impression numérique qui lance un forfait mobilités durables pour ses 65 salariés. « Nous offrons aux collaborateurs un forfait qui peut aller jusqu’à 500 euros, par exemple pour du vélo ou de la trottinette électrique, en sus des remboursements des transports en commun, détaille Thierry Forges, son P-DG. Et pour ceux qui passent au véhicule électrique à titre personnel, j’offre 40 euros de recharge par mois sur le site. Nous sommes une des premières PME françaises à opter pour ce forfait mobilités durables. J’espère que, d’ici un an, au moins une quinzaine de salariés profiteront de cet avantage. » Les TPE-PME peuvent aussi être pionnières.
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